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Installation de la Chambre d'agriculture de la Nièvre

« Vous nous jugerez sur nos actions »

Le 20 février la nouvelle mandature élue à la tête de la Chambre d'agriculture de la Nièvre prenait officiellement ses fonctions. L'occasion de revenir sur la vision de la nouvelle liste portée par la FDSEA 58 et les JA 58.

Par Chloé Monget
« Vous nous jugerez sur nos actions »
Les membres du bureau de la liste portée par la FDSEA 58 et les JA 58 ont posé pour la traditionnelle photo de famille lors de l'installation de la nouvelle mandature, le 20 février. (Crédit photo : Julie Lagord/ Chambre d'agriculture de la Nièvre).

Après l'annonce des résultats des votes pour les élections de la Chambre d'agriculture de la Nièvre (1), la prise de fonction officielle de la liste portée par la FDSEA 58 et les JA 58 s'est déroulée le 20 février, à l'Agropole du Marault.

Pour l'occasion, Cyrille Forest, fraîchement élu président de la Chambre d'agriculture de la Nièvre (CA 58), revient sur les différents axes de travail envisagés pour ces six prochaines années, avec quelques priorités comme la transmission/installation ou encore la prise en charge sociale des exploitants ; explications.

« Le renouvellement des générations est un sujet préoccupant, il est donc nécessaire que la CA 58 soit une aide dans les reprises ». Pour y parvenir, il évoque deux points spécifiques : « La première problématique se situe sur le capital et non le foncier. En effet, avec des reprises de capital à hauteur d'environ 400 000 euros en moyenne pour une exploitation Nivernaise, il est nécessaire de travailler ce point. Le second enjeu gravite autour de la plus-value des exploitations. Sur ce point, il est indispensable d'atteindre un certain niveau de revenu qui permettra de retrouver une dignité. Cela permettra de rendre la profession plus attractive pour les jeunes, incitant plus favorablement, le renouvellement des générations ». Afin de cibler les actions concrètes, Cyrille Forest insiste sur un positionnement de la CA 58, et de toutes les équipes techniques, comme « proches du terrain. Nous devons aller à la rencontre des exploitants pour écouter et comprendre leurs attentes et non que les initiatives soient descendantes ».

Lien social

Sur cette question de proximité, il ajoute un autre pan : « Nous devons être à l'écoute de ceux qui font de la profession ce qu'elle est. Outre la technique, cela concerne également la question sociale. De ce fait, surtout en ce moment complexe marqué par la crise climatique et sanitaire, la CA 58 doit être le lieu de la discussion – sans jugements – et de la mise en relation avec les organismes pertinents (MSA, service de remplacement, etc.). En somme, nous devons être là, auprès de tous, pour faire le lien ». Il poursuit : « Suite aux résultats des élections, nous avons bien conscience qu'une partie d'agriculteurs et d'agricultrices ne vote pas, et, lorsque l'on regarde les chiffres des présidentielles ou des législatives, on constate un désintérêt général des gens pour les institutions. Les raisons sont multiples mais souvent la question de l'utilité de la représentation ou des effets sur le terrain sont mis en cause. Dans ces conditions, il faut renouer avec le terrain tout en présentant ce que nous faisons concrètement dans les territoires. Dans cette optique, nous mettrons en place une rencontre (soit par canton ou territoire), tous les ans afin de rendre compte des actions de l'année ». Pour tout cela, Cyrille Forest s'appuiera sur les élus : « la liste est renouvelée à 90 %, et nous travaillerons par délégation, en lien avec les techniciens de la CA 58. Je suis persuadé que chacun prendra son engagement à cœur pour mener nos missions à bien ».

Avenir et implication

Durant son discours d'investiture, Cyrille Forest évoqua aussi la vision de l'agriculture nivernaise, ou plutôt sur ce qu'elle pourrait devenir : « Nous devons établir une agriculture forte, diversifiée, durable et innovante ». Pour ce dernier point, il développe : « nous devons nous approprier les nouveaux outils à notre disposition, telle que l'intelligence artificielle. Il est aujourd'hui indispensable de faciliter l'intégration de ces technologies dans nos exploitations, car elles sont l'avenir de notre métier, le tout sans renier l'identité et les traditions de la ferme nivernaise ainsi qu'en veillant à la durabilité des exploitations ». Dans cette même veine d'innovation, il soumet la création d'une plateforme d'essais à grande échelle : « Il faut passer la vitesse supérieure en matière d'expérimentations, notamment pour les grandes cultures. Face au changement climatique, entre autres, nous devons trouver des solutions qui prennent en compte notre terroir et ce sur une surface conséquente afin que le plus grand nombre puisse avoir des réponses à leurs questionnements ». Sur les interrogations, il revient alors sur la contamination des productions Bio soulevée durant le débat organisé par le Gabni en novembre (2) : « Pour le moment, une réponse toute faite n'existe pas. Il est donc nécessaire de partir de cas concrets pour cibler ce qu'il est possible de faire techniquement, en lien avec les organismes professionnels évidemment ». Pour rebondir sur cet élément des organismes en contact avec la Chambre, il pointe la relation avec la Fédération des Chasseurs de la Nièvre (FDC 58), en ce qui concerne les dégâts de la faune sauvage : « Au-delà des postures personnelles de chacun, surtout sur les indemnités, je m’attacherais prochainement à rencontrer le conseil d'administration de la FDC 58, qui ne peut pas rester constamment dans une position de contractions sans propositions. Je tends la main afin de revenir à une cohérence pour enrayer la prolifération des espèces engendrant trop de dégâts. Pour cela et dès à présent, nous encourageons les exploitants à passer leur permis de chasse afin d'endiguer une partie de cette problématique et de renouveler la population des chasseurs – car sinon, il y aura un trou générationnel à l'image du problème de renouvellement des générations en milieu agricole. À mon sens, prendre son permis de chasse pour limiter les dégâts est un engagement de chacun au service de tous. Il faudra aussi que la CA 58 soit un lieu d'échanges avec les collectivités notamment pour leur apporter des solutions, que ce soit pour les PLU, pour la ressource en eau, etc. ». D'autres sujets furent abordés durant la prise de fonction officielle de la nouvelle mandature, comme le développement des circuits courts, la production d'énergies renouvelables, la simplification administrative ou encore les pressions sanitaires. Sur ce point, il réagit : « J'apporte tout mon soutien pour les personnes qui subissent de plein fouet la FCO. La CA 58 demande à la Préfecture la mise en place, au plus vite, une cellule urgence ». Cyrille Forest conclut : « Notre liste est faite de diversité pour permettre une pluralité de points de vue afin de trouver des solutions communes pour la profession. Nos portes seront toujours ouvertes à tous ceux qui font vivre notre agriculture. Pour la suite, avec mon équipe, c’est au travail et vous nous jugerez sur nos actions ».

1. https://www.agribourgogne.fr/articles/10/02/2025/Les-resultats-pour-la-Nievre-95890/

2. https://www.agribourgogne.fr/articles/04/12/2024/La-parole-est-donnee-95373/

Le bureau et les présidents de commissions

Le bureau et les présidents de commissions
Cyrille Forest, nouveau président de la Chambre d'agriculture. (Crédit photo : Julie Lagord/ Chambre d'agriculture de la Nièvre).

Les membres du bureau sont :

président : Cyrille Forest ; vice-présidents : Claire Marceau, Emmanuel Bernard, Stéphane Aurousseau ; secrétaire général : Benjamin Maillault ; secrétaires généraux adjoints : Fanny Guillien, Cédric Bernier, Thomas Lemée et Didier Guyon.

Présidents des commissions thématiques :

Entreprise-économie et ruralités : Stéphane Aurousseau.

Productions végétales et agronomie : Claire Marceau

Productions animales – élevage : Emmanuel Bernard

Produits fermiers, Agritourisme, Circuits Courts : Julie Cadiot

Commission Energies : Emmanuel Berthon

Services, produits et numérique : Julie Cadiot