Agriculture biologique
La parole est donnée

Chloé Monget
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Afin d'aborder les élections Chambre, le Gabni (Groupement des agricultrices et agriculteurs bios de la Nièvre) organisait une soirée de débat le 19 novembre à Châtillon-en-Bazois, entre les candidats.

La parole est donnée
Les débats du 19 novembre ont rassemblés, de gauche à droite : (debout) Dominique d'Été, Cyrille Forest, Simon Gauche et Sylvain Ratheau.

Le 19 novembre à Châtillon-en-Bazois, un débat entre les candidats aux élections Chambre était organisé par le Gabni (Groupement des agricultrices et agriculteurs bios de la Nièvre), qui a rassemblé une cinquantaine de personnes. Les listes étaient représentées par Cyrille Forest, vice-président de la FDSEA 58, Simon Gauche, président des JA de la Nièvre, pour la liste commune FDSEA/JA et Sylvain Ratheau pour la Confédération paysanne. La Coordination rurale était aussi invitée à participer mais n'était pas présente (excusée). 

Dominique d'Été, président du Gabni, introduit la rencontre : « nous remercions tous les représentants des listes d'accepter de débattre car cela n'est pas une évidence dans les autres départements de Bourgogne Franche-Comté. Cette ouverture d'esprit est donc à saluer ». Il poursuit : « Il nous semblait indispensable de permettre aux agriculteurs ainsi qu'aux citoyens et collectivités d'assister à ce rendez-vous, car, pour nous, ces élections Chambre concernent tout le monde ». Afin de garantir un équilibre démocratique, le temps de réponse de chaque intervention était limité à 5 min par représentant de liste. 

Ensemble c'est tout

Après avoir dépeint la situation de l'agriculture biologique (AB) dans la Nièvre, les débats débutèrent, avec un sentiment de mise de côté des exploitants bios par la dernière mandature. Sur ce point, Cyrille Forest insiste : « l'agriculture biologique a des atouts indéniables sur l'environnement, la biodiversité et sur la santé. Malgré tout, il ne faut pas oublier que tous ne peuvent pas ou ne souhaitent pas s'engager dans cette voie. Notre devoir est de le prendre en compte». De son côté, Simon Gauche pointe : « il faut avoir une diversité, et l'intégralité des pratiques agricoles doit être représentée au niveau de la Chambre consulaire ». Sylvain Ratheau rebondit : « il faut aussi une harmonie entre tous ».

La question du développement de la bio a ensuite été abordée, avec les leviers à mettre en place pour y parvenir. Et les représentants sont unanimes : « il faut déjà maintenir et pérenniser les exploitations existantes ». Pour ce faire, la liste FDSEA/JA a évoqué l'implication de l'État pour l'application des lois (type Égalim), ainsi que la recherche de solutions technico-économiques pour assurer les trésoreries. L'accès au foncier fut également développé, avec une vision, là encore partagée, vers un soutien aux exploitations en petites surfaces, et avec la réflexion de Cyrille Forest d'un « remembrement logique de proximité. Si certains passent moins de temps sur les routes entre les parcelles, peut-être qu'ils vivraient mieux ». Il ajoute : « dans tous les cas, pour avoir une installation sur le long terme il faut une base saine et solide pour optimiser l'outil ». L'aide à l'actif fut également débattue, et défendue par tous les partis comme une évidence. Toujours dans le volet des actions concrètes, Cyrille Forest a mis en avant la création de commissions de travail. « Il faut construire les solutions ensemble, en bonne intelligence, pour aller plus loin. Il faut du collectif pour défendre l'agriculture sous toutes ses formes. Et, pour vérifier cela, il faut qu'un bilan annuel des actions de la Chambre soit mis en place. Il faudra également une forte présence de la Chambre sur le terrain, afin d'épauler techniquement les exploitants – peu importe leur labellisation. Il faut aussi s'engager plus en avant pour les installations et offrir un suivi à long terme ». Pour Simon Gauche, la Chambre devra également travailler sur la question de l'enseignement agricole : « où la Bio n'est finalement pas ou peu présentée techniquement parlant. L'enseignement doit évoluer autant que la profession sur ces questions ». Enfin, la convergence des forces, dont les organismes partenaires, a été mise en lumière. Cyrille Forest rappelle : « il faut aller chercher la compétence là où elle se trouve ». Au vu des débats, le message est clair : la cohésion doit prendre racine et être utile pour l'ensemble de la profession.