Réunions d'information
Analyser pour ajuster
Afin d'apporter des réponses aux exploitants sur les conduites d'élevage pour cette fin d'année complexe, la Chambre d'agriculture de la Nièvre, en partenariat avec le GDS 58 et le GTV, organisait des réunions d'information.
Sous l'impulsion de la Chambre d'agriculture de la Nièvre (CA 58), en partenariat avec le GDS 58 et le Groupement technique vétérinaire (GTV), des réunions d'information se sont déroulées, le 4 novembre à Cercy-la-Tour, le 6 novembre à Château-Chinon, le 7 novembre à Challuy et le 14 novembre à Saint-Révérien. Amélie Brisson, responsable du service Élevage-EDE de la CA 58, explique : « Entre les pressions sanitaires et les conditions climatiques très particulières de 2024, il nous semblait nécessaire de proposer des rencontres aux exploitants afin d'aborder la période hivernale plus sereinement ».
Parasites et maladies
Divers thèmes étaient au programme de ces rendez-vous, avec le premier dédié à la situation sur les maladies vectorielles (FCO, MHE). Le GDS 58 pointe : « c'est une année inédite à l'échelle nationale car il y a une co-circulation de deux sérotypes de FCO (le 8 et le 3) et d'un sérotype de MHE (pas de foyer dans la Nièvre en date du 25 novembre.) Aujourd'hui, nous commençons à avoir un retour des départements infectés de FCO 8 en 2023, qui font parfois état de FCO longue engendrant des infécondités ou encore des problèmes locomoteurs. Pour rappel, les vaccins FCO 3 pour la protection des troupeaux sont disponibles gratuitement jusqu’au 31 décembre. Pour la MHE, la Nièvre ne fait pas partie de la zone de vaccination avec mise à disposition gratuite des doses, cependant le vaccin est disponible sur le marché privé et est certifiant pour les échanges avec l’Italie ». Ensuite, il fut question pour le second point, via des interventions de vétérinaires du GTV, de la gestion du parasitisme. En effet, la pression est en hausse à cause des conditions climatiques favorables au développement des parasites dans les prairies (à l'image du paramphistome - 1). Puis, ils évoquèrent la résistance à certaines molécules, avec le conseil d'alterner ces dernières… Le diagnostic par analyses fut également mis en avant comme un moyen de connaître précisément le problème et donc d'adapter le traitement en fonction. Les vétérinaires insistent d'ailleurs : « Chaque exploitation est différente. De ce fait, chacune a son propre parasitisme et aura alors un traitement spécifique ». Des discussions eurent lieu sur la phytothérapie ainsi que sur l'aromathérapie.
Apports à ajuster
Enfin, les premiers résultats des analyses des fourrages 2024 furent présentés par la Chambre d'agriculture de la Nièvre afin d'aborder l'ajustement du rationnement hivernal. Charles Duvignaud, conseiller spécialisé bovins allaitants, stipule : « Nous avons des récoltes échelonnées et donc des valeurs alimentaires hétérogènes, pour le foin et l'enrubannage avec des MAT allant de 3 à 9 %. Nous avons eu peu d'ensoleillement, avec une minéralisation moindre dans les sols engendrant donc moins d'azote dans les plantes. Si la première coupe est décevante, les coupes suivantes, principalement les luzernes, semblent présenter des valeurs semblables aux années précédentes – mais il faut en être certain et les analyses sont là pour cela. Les valeurs alimentaires des coupes précoces (fin avril-mai) de leurs côtés sont décevantes malgré des fauches réalisées au bon stade ». Il rappelle aussi quelques fondamentaux pour aider les éleveurs présents : « la capacité d'ingestion est moindre autour du vêlage, il faut donc augmenter la densité énergétique de la ration. Il faut avoir une attention particulière sur ce point car le colostrum déterminera l'immunité passive du veau : le premier pilier de la santé du veau est l'alimentation des mères ! ». Au vu des conditions climatiques très humides, il alerte aussi les éleveurs sur la conservation de leurs fourrages : « faites attention aux pourritures qui peuvent se former et avoir des conséquences après ingestion… En fonction des teneurs, les rations nécessiteront parfois des quantités de concentrés importantes pour maintenir les performances zootechniques. Mais si les teneurs sont bonnes, il n'y aura nul besoin d'en rajouter… Pour le savoir, faites des analyses ». En conclusion, que ce soit pour le sanitaire ou le fourrage, le message est clair : les analyses sont un levier indéniable pour déterminer les décisions à prendre.
1. Voir article paru précédemment.