Accès au contenu
Une question sanitaire

Vigilance sur la qualité des eaux

Le sujet de la qualité des eaux d'abreuvement est une vraie préoccupation pour le monde de l'élevage. Les Groupements de défense sanitaire sont en première ligne sur ce front.

Par Berty Robert
Vigilance sur la qualité des eaux
En septembre 2023 à Créancey, le Groupement de défense sanitaire de Côte-d'Or avait consacré une journée à la qualité des eaux d'abreuvement.

Quelles conditions sanitaires pour l'abreuvement ? La question se fait de plus en plus pressante pour les éleveurs, a fortiori au sortir d'une année très humide qui a pu entraîner des pathologies sur les animaux, liées à de l'eau abondantes, mais pas toujours d'une très bonne qualité. Les Groupements de défense sanitaire (GDS) sont en première ligne pour informer et conseiller les éleveurs sur les précautions à prendre dans ce domaine. Le GDS de Côte-d'Or notamment, mène des actions de sensibilisation. Il y a un véritable enjeu. Si la qualité de l'eau n'est pas bonne le risque sanitaire est important. L'abreuvement peut, par exemple, représenter un gros facteur de risque tuberculose bovine. De manière générale, l'eau de boisson est un mode de contamination pour la tuberculose, la listériose et la leptospirose (contamination des eaux par l'urine des rongeurs).

Protéger et aménager

Certains virus ne se développent pas dans l'eau mais si des animaux sont contaminés et font leurs besoins au point d'abreuvement, ils peuvent le souiller. Autre source de contamination possible : la pollution de l'eau aux métaux lourds ou aux hydrocarbures. Pour les éleveurs, ce sont des points de vigilance à avoir en tête. Il faut protéger et aménager les points de collecte et d'abreuvement, proscrire les abreuvements directs en eau de surface (rivière, mare, source…), concevoir des abreuvoirs vidangeables et nettoyables, analyser l'eau en cas de doute et garder en tête que le traitement de l'eau au pâturage (à l'aide de pastilles de chlore, par exemple) est illusoire, en raison du nombre de bactéries potentiellement présentes. Les eaux de surface sont toujours plus fragiles et exposées aux contaminations, en raison de la vie biologique du sol, que les eaux prélevées plus profondément. « Il faut savoir, explique Loïc Fulbert, conseiller spécialisé Eau et Élevage au sein du GDS de la Mayenne, que dans un gramme de bouse de vache, il y a plusieurs millions de bactéries Escherichia coli. Le niveau de contamination des eaux de surface est énorme. En forant plus profondément on utilisera des eaux qui ont subi le travail de filtration du sol ».

Entretenir les installations

Les biofilms peuvent aussi être des sources de contamination : on crée les conditions de développement du vivant dans des systèmes de transport ou de stockage de l'eau (canalisation, installations pas entretenues), ce qui génère une couche sur les parois des canalisations. Quelles solutions peut-on envisager ? la récupération d'eau de pluie par exemple, à condition de la filtrer avant stockage et de bien la stocker (stockage enterré pour éviter le réchauffement). Il est également essentiel d'éloigner le point d'abreuvement du point de captation de l'eau, d'au moins 20 ou 30 mètres, pour éviter les souillures dues aux déjections des animaux. Il y a enfin la nécessité de protéger les abreuvoirs qui peuvent être abîmés par ces mêmes animaux lorsqu'ils se grattent ou se frottent contre.

Vigilance sur la qualité des eaux