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Salon international de l'agriculture

« Une satisfaction familiale »

Du 22 février au 2 mars se déroulera le Salon International de l'agriculture, avec, notamment, la participation du Gaec Touillon-Moiron (Decize).

Par Chloé Monget
« Une satisfaction familiale »
À gauche, Sirène et Arielle entourées par Patricia et Jean-Marc Touillon et à droite, Anthony Savre (Gaec Savre) avec Trapon (copropriété du Gaec Touillon-Moiron, du Gaec Savre et du Gaec des Gagets - Vincent Herbemont).

Le Gaec Touillon-Moiron (Decize) est sélectionné pour le Salon international de l'agriculture de Paris (Sia), qui se tiendra du 22 février au 2 mars. Ainsi, les associés du Gaec participeront avec Sirène, 4 ans, suitée par Arielle (vêlage en décembre). Pour rappel, Sirène a remporté le Grand prix d'honneur à Nevers en 2024. En plus, ils sont en réserve de participation avec Trapon, taureau de 3 ans, détenu par le Gaec en copropriété avec le Gaec Savre et le Gaec Des Gagets (Vincent Herbemont) qui fut distingué par le Prix d'honneur junior en 2024 à Moulins (03).

Patricia et Jean-Marc Touillon, associés du Gaec Touillon-Moiron, expliquent : « Le Sia offre une belle publicité aux élevages, d'autant plus si des plaques sont décrochées. C'est l'occasion d'exposer le savoir-faire nivernais en matière d'élevage. Selon nous, notre point fort dans la Nièvre est la valorisation de l'herbe et donc du territoire. En effet, il n'y a pas de meilleure machine naturelle qu'un bovin pour valoriser tout ceci, puisqu'il dispose d'une coupe devant et d'un épandeur derrière. Et, cerise sur le gâteau, nous produisons une viande de qualité indéniable ». En complément, le Sia est aussi un moment privilégié, selon eux : « Même si nous apprécions l'effervescence que le public apporte en journée, nous préférons l'instant où les portes se ferment et que les professionnels se retrouvent. Nous passons notre vie tous ensemble pendant la durée du Salon, c'est quelque chose à chérir car on le retrouve rarement ailleurs ». Malgré cette affliction pour la convivialité professionnelle, le salon sera aussi l'occasion d'aborder une myriade de points spécifiques avec le grand public, comme le développent les associés du Gaec.

Renouvellement complexe

« Nous allons faire face à un gros problème de renouvellement des générations. La cause est due au manque de rentabilité pour une partie des fermes nivernaises, à la dureté physique et mentale de notre profession et aux grandes astreintes qu'elle requiert. Tout cela n'est pas attractif pour les jeunes ; ce que l'on peut comprendre ». En plus de ceci, ils évoquent un élément de plus en plus lourd à gérer : « nous regrettons que les démarches et déclarations administratives soient de plus en plus complexes surtout que parfois elles sont complètement illogiques. On peut vite perdre patience et courage… Et, c'est sans parler de la prédation qui rajoute une chape de plomb supplémentaire. Nous savons que l'avenir va être difficile avec toutes ces problématiques, mais nous sommes persuadés que c'est en se remettant en question, en anticipant et en prenant les mesures qui s'imposent, que les exploitations peuvent perdurer. Ceci dit, il faut accepter d'entendre certaines choses qui ne font pas toujours plaisir. Pour notre part, nous avons réalisé des audits pour avoir un avis extérieur sur notre système afin de cibler les éventuels points noirs. Cela est important car à force d'avoir la tête dans le guidon, on ne voit plus les éléments à modifier ou améliorer ». Ils résument leur pensée : « En somme nous avons un beau métier – que nous n'échangerions pour rien au monde – mais qui est de moins en moins simple à faire. Et, c'est tout ceci que le Sia nous permet de mettre en avant. Le problème étant que le fossé entre nous et le grand public est immense, car il y a un véritable décalage de vie. Mais, c'est en discutant que nous pourrons le combler et, qui sait, peut-être insuffler des vocations ».

Avenir assuré

Si le renouvellement des générations inquiète donc les associés du Gaec Touillon-Moiron, ils ne semblent pas concernés par cette problématique : « Nous avons trois enfants et les trois sont engagés dans des études agricoles au Legta de Challuy : Anaïs, 20 ans, est en PA, Louanne, 18 ans, en BTS ACSE, et Alban, 16 ans, en 1re STAV. Nous ne les avons pas forcés ! Preuve en est, Anaïs avait choisi des études d'architecture à Lyon… mais elle est revenue ». Avec cette passion partagée, Patricia et Jean-Marc détaillent : « Nous sommes contents de voir que l'exploitation continuera son chemin et nous serions ravis de les aider à mener à bien leurs projets. C'est à la fois une fierté et un plaisir de travailler avec eux, car ils nous aident déjà pour les travaux du quotidien ». Afin de les remercier pour leur engagement, les trois enfants suivront leurs parents au Sia : « c'est une ambiance tellement particulière que nous nous devions de partager avec eux. D'ailleurs, pour le Sia, Louanne est soigneuse pour le HBC, Alban sera de son côté avec le transporteur pour s'occuper des animaux durant le trajet et Anaïs suivra son père pour tout l'événement ». Les associés concluent : « cette édition du Salon est, en résumé, une véritable satisfaction familiale ».