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Élevage de poulets de chair

Une diversification pour les agriculteurs

Grand acteur du marché de la volaille, Duc cherche, depuis plusieurs mois, de nouveaux éleveurs pour développer la production de poulets. Une belle opportunité pour les agriculteurs, majoritairement des céréaliers, qui souhaitent se diversifier.
Par Christopher Levé
Une diversification pour les agriculteurs
Damien Calandre (à gauche) et Philippe Lapie ont présenté l’entreprise Duc et le groupe Plukon, lors d’une conférence de presse, le vendredi 18 décembre.
L’ambition de Duc est claire : « Devenir un acteur majeur du marché de la volaille en France. La volonté est de continuer à se développer sur la grande distribution, continuer à investir dans les sites de production et augmenter l’activité filière élevage », lance Damien Calandre, directeur général de Duc.
Depuis 2017, l’entreprise a pour actionnaire Plukon food group, l’un des plus grands acteurs sur le marché de la volaille chair en Europe avec un volume d’abattage de plus de 9,5 millions de poulets par semaine. Un atout pour Duc qui bénéficie d’une forte solidité financière, une expertise métiers, une compatibilité des gammes et des forces commerciales, ainsi que de l’expérience de Plukon sur la scène internationale.

De nouveaux éleveurs recherchés
Alors, pour continuer à se développer, Duc cherche de nouveaux éleveurs. Une belle opportunité de diversification pour les agriculteurs. À Tronchoy, Jacques Tribut et son fils Jean-Baptiste, céréaliers, ont trois bâtiments d’élevage de 1 200 m2 (pour une capacité d’accueil d’un peu plus de 25 000 poulets par bâtiment). « J’ai cette activité depuis 1996. Au départ, je n’avais qu’un seul bâtiment. Puis, en 2010, nous avons fait construire deux nouveaux bâtiments lorsque Jean-Baptiste est revenu sur l’exploitation », indique Jacques Tribut.
Agriculteur à Neuvy-Sautour, Cyril Lentz a, quant à lui, le projet de démarrer cette activité de diversification. « Mon beau-père a déjà des brebis. Nous voulions agrandir l’atelier ovin, mais face à la difficulté de trouver des prés, il fallait trouver une autre solution pour se diversifier. J’ai alors entendu que Duc souhaitait trouver de nouveaux producteurs », explique le céréalier. « Les devis sont faits pour les bâtiments. Je suis dans la troisième phase du projet (rendez-vous à la banque). Pour exercer cette activité, je vais me former avec des techniciens de Duc et faire des visites d’élevages ». La création d’un bâtiment de 1 800 m2 en dynamique pour faire du poulet de chair destiné à la découpe est à l’étude.
Car le poulet de chair, c’est l’activité que souhaite développer majoritairement Duc. « Lorsque j’ai commencé l’activité, je produisais des poulets certifiés Duc. La charte demande qu’ils soient 56 jours en élevages minimum. Depuis deux ans, nous faisons des poulets de chair standards destinés à la découpe. Ils sont à l’élevage entre 40 et 42 jours », reprend Jacques Tribut. « Les aliments pour les poulets sont délivrés par Duc, cela fait partie du contrat ».

L’enlèvement, l’alimentation et la reproduction gérés par Duc
Une fois l’élevage terminé, « ce sont des structures d’enlèvement, mandatées par Duc, qui viennent chercher les volailles pour les emmener à l’abattage », détaille Philippe Lapie, responsable développement de Duc. Un avantage pour les éleveurs qui n’ont pas à embaucher du personnel supplémentaire pour faire l’enlèvement (il faut compter trois heures par bâtiment, pour l’enlèvement à la machine, ndlr). « Les éleveurs ont ensuite une période de 7 à 10 jours de vide sanitaire », ajoute-t-il. Un processus répété environ sept fois dans l’année.
Quant à la partie reproduction ? Elle aussi est contrôlée par Duc. « Cela se passe à Varennes. Des coqs et des poules arrivent dans des bâtiments reproducteurs que l’on appelle des multiplicateurs. Ils vont donner des œufs à couver, qui sont ramassés trois à quatre fois par semaine. Ils partent ensuite à Charolles où se trouve le couvoir. Une fois les œufs éclos, les poussins arrivent dans les élevages le jour même ou le lendemain, dans des camions chauffés et ventilés », conclut Philippe Lapie.

« Nous faisons bien notre métier »

Invité à répondre sur les diverses attaques de l’association L214, Damien Calandre assure que chez Duc, « le bien-être animal est une préoccupation majeure. C’est pour cela que la densité dans les élevages a diminué. L214 souhaite que les entreprises comme nous signent une charte comme quoi les poulets sont conformes au BCC (Better chicken commitment, qui est un ensemble de normes pour le bien-être des poulets, ndlr). Le BCC c’est le fait de baisser la densité dans les élevages. La norme européenne c’est 40 kg de volaille au m2. Le BCC c’est 30 kg au m2 au maximum. Cela prend aussi en compte le critère de la lumière naturelle dans le bâtiment, enrichir le milieu avec des perchoirs par exemple pour qu’ils aient une activité physique, ainsi qu’un système d’anesthésie au gaz avant l’abattage (mise en place cette année, au mois d’octobre, chez Duc) ». Des critères que remplit déjà l’entreprise. « Nous attrapons les poulets à la machine car nous considérons que c’est mieux au niveau du bien-être animal. C’est un processus conforme et référencé. Nos producteurs sont très régulièrement visités par nos techniciens et les services vétérinaires. Nous savons donc ce qui s’y passe et que tout y est conforme. Nous considérons que nous faisons bien notre métier. Nous investissons beaucoup dans le bien-être animal car il y a un aspect sociétal très attendu ».