Une chaire Agroénergies à l'Institut Agro Dijon
Le 17 mars, une chaire Agroénergies pour une agriculture durable a été officiellement lancée à l'Institut Agro de Dijon. L'objectif est double : améliorer la formation des étudiants sur les productions énergétiques liées à l'agriculture, et permettre l'émergence de projets novateurs.

Avec le lancement officiel de la chaire Agroénergies pour une agriculture durable, à l'Institut Agro de Dijon, le 17 mars, le sujet des productions énergétiques liées à l'agriculture s'impose comme incontournable dans le domaine de la recherche et de la formation des futurs ingénieurs agronomes. « La création de cette chaire n'est pas le fruit du hasard, soulignait Hélène Poirier, directrice de l'Institut Agro Dijon. Elle s'adosse à l'expertise scientifique des enseignants-chercheurs et des collègues des Unités mixtes de recherche (UMR) du site, dont l'UMR Agroécologie, partagée avec l'Université de Bourgogne Europe et l'Inrae. » Cette chaire est portée par la Fondation de l'Institut Agro, dont le rôle est de faire le lien entre monde académique et monde professionnel.
Conjonction de plusieurs mondes
Le sujet des agronénergies (agrivoltaïsme ou méthanisation) est plus que jamais d'actualité, dans un contexte où la question de notre autonomie énergétique devient de plus en plus prégnante. Mais cette question doit s'aborder dans le sens d'une agriculture durable. « Cette chaire, expliquait Christophe Richardot, directeur général de l'Alliance BFC (Coopératives Dijon Céréales, Bourgogne du Sud, Terre Comtoise), qui en est l'un des mécènes (voir encadré), c'est la conjonction du monde de l'enseignement, de la recherche, des entreprises et de l'agriculture. Emmener les jeunes sur ces sujets, c'est important. Avec des projets agroénergétiques, on préserve aussi notre souveraineté alimentaire, puisque dans nos secteurs, on aura potentiellement besoin, à terme, d'un revenu lié à l'alimentation et d'un autre lié aux nouvelles productions. » La chaire permettra de concevoir, co-construire et mettre en œuvre des projets collaboratifs qui intègrent, dans les filières, les dernières avancées de la recherche, et dans les formations, les nouveaux savoir-faire et nouvelles approches afin de répondre aux attentes sociétales et du monde agricole.
Retard à combler
« Elle a pour but de créer des projets structurants entre le public et le privé (modules de formation, projets d'étudiants, d'enseignants-chercheurs ou émanant des mécènes), précise Sophie Bourgeteau-Sadet, enseignante-chercheuse à l'Institut Agro Dijon, titulaire de la chaire et à ce titre, sa responsable scientifique. Grâce aux relations que nous avons avec nos mécènes, nous allons créer des modules de formation qui vont permettre d'enrichir les connaissances de nos étudiants pour mieux les préparer à leurs futures fonctions d'ingénieurs agronomes et qu'ils accompagnent mieux le monde agricole dans la transition agroénergétique. Ces domaines se développent beaucoup et je pense que nous sommes en retard, en termes de formation. Les mécènes ont du mal à recruter des personnes compétentes dans ce domaine. » La conduite des projets au sein de la chaire pourra s'appuyer sur un réseau d'agriculteurs. La constitution de ce dernier sera le premier gros chantier à mener par l'animatrice de la chaire, Élisa Gonvin. « Ce réseau, explique-t-elle, va générer de la donnée sur laquelle on va se baser pour répondre aux questions. Beaucoup d'agriculteurs sont en attente de concret sur l'impact de ces structures énergétiques et sur la durabilité de leurs exploitations dans ce contexte. » Des projets étudiants sont déjà en cours, dans le cadre de cette chaire. Il va maintenant falloir les prioriser et, le 21 avril, Sophie Bourgeteau-Sadet déposera un premier appel à projet sur la méthanisation.
Des mécènes en soutien
La chaire Agroénergies pour une agriculture durable a vu le jour avec la contribution de mécènes : Alliance BFC (Coopératives Dijon Céréales, Bourgogne du Sud, Terre Comtoise), Ombréa, GRDF, EDF Renouvelables, Agir Fondation d'entreprises, Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, Engie. Elle associe également des partenaires : l'Inrae, l'Institut de l'élevage (Idele) la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, l'Ademe, l'Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), Atmo BFC, et la Région Bourgogne-Franche-Comté.