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Production d'électricité

Un drôle de tournesol

 


 

Par AG
Un drôle de tournesol
L'équipement de la SCEA des 4 Chênes mesure 11 mètres de haut et suit le soleil tout au long de la journée. Ses performances sont beaucoup plus intéressantes que des panneaux fixes, installés sur les toits. L'électricité produite est auto-consommée, le surplus sera prochainement revendu.

Nous prenons le pari que ce n'est qu'un début, les trackers solaires vont se multiplier sur le territoire. Un « spécimen » vient de « pousser » chez Virginie Brion et Richard Harnet, à Villotte-sur-Ource dans le Châtillonnais. Ces deux éleveurs laitiers avaient ce projet en tête depuis un peu plus de trois ans, comme l'indique l'éleveuse de 65 vaches Brunes, Simmental et Montbéliardes : « Nous en avions vu un au Sommet de l'élevage, à Cournon. Le tracker avait attiré notre attention, sachant que notre facture d'électricité annuelle s'élève à 15 000 euros, si l'on prend en compte notre élevage laitier, son système de traite 2x6 en épis et le tank à lait, sans oublier les besoins de notre maison, de celle de mes parents, de notre poulailler et d'un gîte qui nous sert de bureau ». La facture du tracker fait « un peu mal » avec ses 50 000 euros hors taxes, mais un retour sur investissement est estimé entre sept et huit ans.

Mieux qu'un arbre

Le tracker de 23 kW est opérationnel depuis début février. « Tout n'est pas encore terminé, nous ne vendons pas encore le surplus d'électricité, mais cela ne saurait tarder. D'autres choses sont à caler pour raccorder notre poulailler », énumère Virginie Brion. L'équipement tourne et évolue en fonction du soleil, un peu comme un tournesol, pour des performances 20 à 45 % supérieures à des installations plus classiques. « Oui, il y a des similitudes avec un tournesol ! Ses panneaux sont bifaces, c'est un avantage supplémentaire. Le soir, il se met en sécurité et il s'ouvre le matin. Il est équipé d'un anémomètre et en cas de grand vent, il prend les précautions pour ne pas s'envoler. Le surplus d’électricité, lui, sera revendu au tarif de 10 centimes d'euros/kWh d'ici peu », précise Virginie Brion, qui ajoute un autre atout du dispositif, plutôt inattendu : « nos vaches pourront bénéficier d'ombre en été. Avec cette grande envergure, ce sera encore mieux qu'un arbre ! ». Seul bémol de ce tracker : l'électricité produite ne sera pas stockée, comme le décrit Virginie Brion : « cela aurait été possible mais le coût des batteries est beaucoup trop important. Nos deux traites du matin et du soir, en hiver, ne seront peut-être pas couvertes. Ce type de tracker serait encore plus rentable dans un élevage équipé d'un robot de traite qui, lui, tourne toute la journée ».

Ouf !

Comme dans tout projet, la part administrative a été conséquente : « il faut notamment une déclaration de travaux, nous avons notre lot de surprises et de contrariété avec un chemin pierré qui nous était demandé en cas d'incendie. Cela ne se fera pas. Les travaux ont mis du temps pour x ou y raisons, mais nous y sommes arrivés, cela fait plaisir ». Le tracker de la SCEA des 4 Chênes n'est pas une première dans le Châtillonnais, comme l'observe Virginie Brion : « personnellement, j'en connais deux autres, chez Olivier Verdot à Savoisy et chez Eddy Girot à Chaumont-le-Bois. Notre voisin de Villotte, un entrepreneur de travaux publics, est lui aussi en train d'en monter un ! ».