Toujours aussi important
Si décrocher une plaque est un des enjeux pour les éleveurs lors Salon International de l'agriculture, ce n'est pas l'unique sujet pour eux.

Comme tous les ans, le Salon international de l'agriculture est un moment clé pour présenter le savoir-faire agricole de l'hexagone au grand public. Mais, c'est aussi un instant privilégié pour les éleveurs et producteurs. Ainsi, pour les Nivernais, divers enjeux teintaient cette édition 2025.
Jean-Marc Touillon (Gaec Touillon-Moiron à Decize), détaille : « Le SIA est une vitrine intéressante et c'est une fierté de représenter la Nièvre ». Il poursuit : « Notre vache (Sirène) était un modèle atypique et avec elle nous pouvions soit être premier soit dernier… Nous sommes ravis d'avoir eu la première place de section et nous espérons que cela aura des retombées ! Cela étant, il est nécessaire de rappeler que pour mettre en valeur les premiers, il faut aussi des deuxièmes et des troisièmes, donc bravo à tous les autres, car tout le monde à du mérite d'être ici ». Toujours pour les Charolaises, Gérard Guenot (EARL de Beaumont à Alligny-en-Morvan, venu avec son fils Nicolas Guenot – EARL Guenot Nicolas) stipule : « La génisse de mon fils, Unétoile, a obtenu le second prix de section, limite avec la première. Nous sommes donc tous les deux très fiers même si nous espérons faire mieux l'an prochain. Cela étant nous retiendrons de cette édition la publicité que la participation au SIA génère pour nos élevages ». Pour rappel, Spartacus (EARL Batho à Saxi-Bourdon) a également décroché le 2e prix de section pour les mâles nés du 1er août au 31 juillet 2021. Du côté des ovins, la Nièvre était représentée par Michel Clément (Mouton Charollais – à Cossaye), et le Gaec des Aubus (Berrichon du Cher – à Germenay). Pour ce dernier, Louis Clément de Givry (fils des associés du Gaec et représentant les associés durant leur absence) explique : « Nous participons avec quatre béliers Berrichon du Cher, et nous espérons quelques retombées commerciales notamment à l'export comme les années précédentes ».
Clés de voûte
Outre cela, Louis Clément de Givry évoque un autre pan important : « nous avons une pensée pour les éleveurs qui ont des soucis sanitaires dans leur ferme ; d'autant plus que nous-même avons été impactés. De ce fait, nous sommes aussi là en tant qu'ambassadeur pour faire entendre certaines revendications auprès des personnes haut placées afin de leur montrer la grande place que l'agriculture et l'élevage ont dans nos territoires. Et, nous espérons que nos politiques nous soutiendront dans cette période très difficile pour tout le monde ». Dans la même veine, Amélie Vincent (Ferme de la Voie Lactée – éleveuse de Jersiaises à Ourouer) pointe : « Cela fait une quinzaine d'années que nous faisons le salon, car il est important de rencontrer les collègues et surtout les consommateurs afin de les informer. Je constate que cette année le Salon est un peu marqué par des tensions, car nous ne sommes pas sortis des crises agricoles. Je trouve qu'il est très politique, car les élections approchent, et lors du passage des élus, j'ai le sentiment qu'ils tentent d'amadouer tout le monde. On dirait qu'ils sont là uniquement pour faire de la récupération et pas réellement pour régler les problèmes de fond ; c'est dommage ». Enfin, pour Patrice Raquin (Domaine Raquin – Weeping Willow's élevage canin à Lanty), participant avec Weeping Willow's Sandès (qui a obtenu la 3e place de sa catégorie) : « Cela fait 57 ans que je suis dans le chien. Et, cette édition montre que nous avons encore beaucoup de boulot à faire, car plus personne ne s'engage pour conserver les standards raciaux. Je suis donc là pour espérer en remettre certains dans le droit chemin, tout en expliquant notre travail au grand public, car il y a une méconnaissance criante des animaux ». Cette édition 2025 du Salon international de l'agriculture est donc chargée par l'espoir de voir certains points évoluer mais aussi teintée par l'envie de poursuivre et de pérenniser une profession qui tient tant à cœur aux éleveurs.
Concours charolais
Vision syndicale

Emmanuel Bernard, président de la FDSEA 58, était également présent lors du Salon international de l'agriculture : « C'est une ambiance un peu différente par rapport à l'année dernière, même s'il y a encore des pressions sur le Président de la République notamment pour la ratification définitive des accords du Mercosur tout en continuant à travailler sur la loi d'orientation agricole – toujours dans l'optique d'améliorer les conditions des professionnels et leur revenu. Outre cela, nous sentons bien un besoin de pédagogie avec l'envie du grand public d'en savoir plus et des éleveurs/producteurs d'expliquer leur savoir-faire. En effet, il ne faut pas oublier que le Salon marque, via les concours, une reconnaissance de tout cela, tout en apportant de la valeur ajoutée à leurs productions. Finalement, c'est un salon assez classique, même s'il y a une attente de réponses de manière générale ».