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Lutte contre le charançon de la tige du colza

Surveillez son arrivée pour un positionnement insecticide optimal

Premiers ravageurs du colza au printemps, les charançons de la tige du colza peuvent occasionner des éclatements de tige qui pénalisent les composantes de rendement, particulièrement lors des années sèches. Les moyens de lutte sont toujours efficaces. Mais le positionnement de l’intervention est déterminant pour garantir l’efficacité de la protection.

Par Victoire Lefèvre, Terres Inovia
Surveillez son arrivée pour un positionnement insecticide optimal
Éclatements occasionnés par des piqûres de ponte de charançon de la tige du colza, en haut de tige.
(Photo Aurore Baillet).

Les charançons de la tige sont les premiers insectes à coloniser les parcelles de colzas à la sortie de l’hiver. Un redoux au-dessus de 9 °C déclenche les premiers vols, qui peuvent s’intensifier lorsque les températures dépassent 12 °C. Ainsi, selon les conditions climatiques de l’année, le vol est précoce (mi-février) ou tardif (courant mars). L’installation d’une cuvette jaune sur la végétation est un bon moyen pour repérer l’arrivée de l’insecte. Nous considérons qu’il y a un risque de dégât pour la culture dès lors que les insectes sont présents et que le colza est en cours de montaison (du stade C2 à E). La rétrospective des dernières campagnes montre que les années avec des vols précoces et massifs sont les années où nous constatons le plus de dégâts (fréquence et intensité) dans les parcelles à l’échelle d’un territoire comme en 2019 et 2021.

Intervenir au pic de vol

Les agriculteurs qui souhaitent sécuriser leur production doivent intervenir 8 – 10 jours après les premières captures « significatives » ou idéalement au pic de vol régional (consulter le BSV pour connaître la date du pic de vol à l’échelle du territoire). L’objectif est d’intervenir lorsqu’un maximum d’insectes est dans la parcelle et avant le début des pontes. Intervenir dès les premières captures conduit le plus souvent à traiter trop tôt. Il vaut mieux patienter quelques jours, même s’il est vrai que l’organisation des chantiers (semis, azote…) et les conditions météorologiques peuvent compliquer la mise en œuvre à cette période de l’année. A contrario, il ne faut pas négliger les infestations ou réinfectassions tardives, qui peuvent survenir jusqu’à fin montaison (stade E). Généralement, une seule intervention bien positionnée suffit à maîtriser la majeure partie du risque. Toutefois, si un second pic de vol survient 2-3 semaines après l’application, une nouvelle intervention peut s’envisager.

Les solutions insecticides sont toujours efficaces

L’efficacité de la lutte chimique dépend avant tout du positionnement de la protection et de sa persistance d’action. À ce jour, Terres Inovia n’a pas constaté de perte d’efficacité au champ. Et le monitoring réalisé par l’Institut ne montre pas de phénomène de résistance émergent inquiétant.

Les références Décis Protech 0,33 l/ha et Karaté Zéon 0,075 l/ha sont efficaces pour réduire les dégâts du charançon de la tige du colza (réduction du nombre de tiges déformées et/ou éclatées). Trébon 30 EC est comparable aux références. SHERPA 100 EW et Cythrine MAX sont un peu en retrait. Mavrik SMART est inférieur aux références (synthèse des essais Terres Inovia).

Repères

Repères
1. Charançon de la tige du colza 2. Charançon de la tige du chou.

Ne pas confondre le charançon de la tige du colza avec le charançon de la tige du chou, considéré comme peu ou pas nuisible pour le colza.

Le charançon de la tige du colza (à gauche) a le bout des pattes noir. Le charançon de la tige du chou (à droite), plus petit, a le bout des pattes roux et une tache blanchâtre dorsale entre le thorax et l’abdomen.

OAD // Prédiction du vol de charançon de la tige du colza

OAD // Prédiction du vol de charançon de la tige du colza

Pour prédire la dynamique des vols de ce ravageur, Terres Inovia met à disposition l’Outil d’Aide à la Décision « Prédiction des vols de ravageurs ». L’outil informe sur la probabilité de capture en cuvette jusqu’à J+7, sous forme graphique et sous forme de carte. Il s’agit d’un outil de mise en alerte complémentaire aux réseaux d’observation sur le terrain.