Se faire remplacer quand on devient parent, c'est possible
Au domaine Thierry Laffay et Filles, Maïlys a bénéficié d'un remplacement durant son congé maternité, en passant par le Service de remplacement. Grâce à cela, deux personnes sont intervenues au domaine pour combler son absence sans que l'activité soit réduite.

Au domaine Thierry Laffay et Filles, tout est une histoire de famille. Le papa, Thierry, s'installe en 1978, à Chablis. S'il commence en vendant sa récolte à un négociant, il décide rapidement de faire son propre vin. « Il s'installe alors dans l'ancienne ferme de ses grands-parents, où il crée sa cuverie », raconte Mélanie Laffay, la fille aînée.
Le viticulteur a développé son activité pour arriver à une commercialisation de 25 000 à 30 000 bouteilles par an (pour 7 ha en production : Petit Chablis, Chablis, Chablis premier cru (Vaillons, Mont de Milieu et Côte de Léchet), Chablis Grand Cru (Bougros et Vaudésir) et Chablis Vieilles Vignes).
En 2007, Marie-Ange, la maman, rejoint son compagnon au domaine, à temps complet, pour s'occuper de la partie commerciale et administrative. « En 2021, ma sœur, Maïlys et moi partons faire un BTS viticulture-œnologie à Beaune (en alternance durant 1 an), avant de rejoindre le domaine familial en 2022. Puis nous avons repris officiellement le domaine le 1er janvier 2024, toutes les deux. Les parents deviennent salariés de l'entreprise », poursuit Mélanie Laffay.
Un remplacement qui colle à la réalité
En 2024, le domaine décide de faire appel au Service de remplacement pour remplacer Maïlys, la cadette des filles Laffay, qui attend un (double) heureux événement. « On a entendu parler de cette possibilité via la MSA. Ainsi Maïlys a pu être remplacée de janvier à septembre 2024 », explique Mélanie Laffay. « On a pu travailler avec deux agents de remplacement : une personne qui faisait 35 heures par semaine, une autre qui était à temps partiel, car Maïlys était remplacée sur 48 heures semaine. Ce qui est bien, c'est cette prise en compte que le gérant fait souvent plus que 35 heures par semaine, cela colle davantage à la réalité », conclut-elle.
Le congé maternité, comment ça se passe au SR ?

Lorsque les exploitantes déclarent leur grossesse auprès de la MSA, elles reçoivent un dossier pour être remplacées. Dans ce dossier, il est nécessaire de décrire l'activité, les missions à réaliser par l'agent de remplacement ainsi que le temps de travail. Ce dossier doit être renvoyé à la MSA qui valide ou non la demande de remplacement. Le SR reçoit
ensuite l'accord de prise en charge directement de la part de la MSA. À partir de là, le SR prend contact avec l'exploitante pour faire le point sur sa demande et lui propose des agents pour effectuer son remplacement.
Pour un congé maternité, le remplacement est de 16 semaines en tout (pour une grossesse classique ; + 2 semaines de congé pathologique si besoin) : 6 semaines avant l'accouchement et 10 semaines après. Sachant que le congé maternité est pris à 100 % en charge par la MSA, l'exploitante n'a donc rien à payer hormis l'adhésion au SR.
Pour le congé paternité, même cas de figure : la demande doit être faite 1 mois maximum avant la naissance théorique de l'enfant (l'exploitant bénéficie de 25 jours de congé paternité). La différence concerne le reste à charge qui est de 2,11 € net de l'heure pour l'exploitant.