Retour vers le passé
La ferme de Bel Air, à Agey près de Sombernon, accueille une double exposition sur des thématiques agricoles jusqu’au 24 octobre.

De l’authentique et du local : celles et ceux qui se sont déjà rendus à la Ferme du Bel Air, à Agey, sont servis. Henri Dufour et René Durupt, des natifs du village, proposent tous les deux une découverte de leurs œuvres. Œuvres photographiques, tout d’abord, avec Henri Dufour : ce photographe amateur de 83 ans expose une cinquantaine de clichés pris à Agey au début des années 1970. Leur point commun : Simon Thinlot, ancien berger de la commune, y apparaît de nombreuses fois. « Il était connu de tous dans la commune, je l’avais beaucoup suivi dans son activité en immortalisant son quotidien an compagnie de ses moutons. Il était très proche d’eux », commente Henri Dufour. René Durupt, un autre local amoureux de la nature et des paysans, expose quant à lui des miniatures très subtiles, souvent des vaches. Dans ses réalisations, l’homme de 62 ans alerte sur une évolution de l’agriculture qui n’aurait que pour seul objectif une production optimale à tous les niveaux, sans se soucier des conséquences humaines et environnementales que cela entraînerait.
Un bel hommage
L’inauguration s’est déroulée samedi 24 septembre en présence d’une centaine de personnes. Cinquante autres se sont rendues dès le lendemain dans le local mis à disposition par Bernard Tommy-Martin. Depuis, les curieux viennent au compte-gouttes chaque jour de la semaine car l’entrée est libre et gratuite jusqu’au 24 octobre. Rémi Garrot, ancien maire de Sombernon et agriculteur à la retraite, salue cette exposition qui n’est pas une première pour les deux hommes : « C’est un très bel hommage rendu à Simon Thinlot, décédé en 1997. Celui-ci semble nous dire sur chaque photo : regardez-moi et vous mesurerez toute la sérénité que l’on peut trouver à portée de main, dans la nature qui m’entoure, qui nous entoure ! La visite proposée, couplée à l’exposition de René Durupt, permet de comprendre que l’agriculture a bien changé… Elle obéit désormais à des contraintes nationales et européennes qui demandent de produire toujours plus afin de nourrir, à bas prix, toujours plus de bouches à peines reconnaissantes… Aujourd’hui, le paysan est à la tête d’un troupeau beaucoup plus grand mais dont une partie appartient à la banque, et ce troupeau est désormais trop grand pour que le paysan puisse le connaître et l’aimer comme Simon Thinlot le faisait ».
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