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Reproduction : tout envisager

La Chambre d’agriculture de la Nièvre proposait une demi-journée technique sur la reproduction à Ougny, le 21 octobre, au Gaec du Lac, chez M. et Mme Durand.

Par Chloé Monget
Reproduction : tout envisager
Les intervenants ont rappelé que la fertilité était multifactorielle, mais pouvait dépendre parfois de gènes héritables.

La demi-journée technique organisée au Gaec du Lac par la Chambre d’agriculture de la Nièvre avait pour thème la reproduction. « Cette dernière a un impact direct sur nos revenus, si nous n’avons pas de veaux, il n’y a pas de produit. Mais, la reproduction fait partie d’un ensemble de pratiques qui contribuent à la réussite de l’exploitation » pointe Christophe Dagouneau, conseiller spécialisé bovins allaitants.

À l’équilibre

Les performances économiques du Gaec du Lac ont été décortiquées et analysées par Frédérique Marceau, conseiller d’entreprise à la Chambre d’Agriculture, et mises en perspective avec les pratiques du Gaec par Christophe Dagouneau. Ils soulignent : « Toutes les vaches en échec à la reproduction ou au vêlage sont rapidement réformées. Il n’y a pas de vaches improductives, elles élèvent toutes un veau ou sont vendues suitées. Tous les indicateurs techniques de la conduite animale sont régulièrement au vert. Avec des produits élevés, et des charges maîtrisées, le résultat économique obtenu est constant et d’un très bon niveau. Au final, nous avons un rapport EBE / produit brut de 39, 5 % ce qui est très élevé pour ce système dans le département ». Michel et Sophie Durand insistent : « notre équilibre ne s’est pas fait en un jour. Nous avons travaillé, et continuons chaque jour, pour trouver des solutions et sécuriser notre entreprise ».


Connaissance des animaux

Parmi ces choix, la génétique entre en ligne de compte avec le génotypage. Sophie et Michel Durand soulignent : « nous utilisons cela afin d’éviter au maximum les croisements pouvant engendrer des problèmes au vêlage (césariennes, etc.). Même si cette pratique n’est pas une science exacte, cela permet de se donner une idée de ce que l’animal en question peut produire ». Pour ce sujet, ainsi que pour l’utilisation de l’IA (offrant une maîtrise de la fécondation, et donc la période de vêlage) ou encore de la pelvimétrie, Alsoni Conseil Élevage, Elexinn et Elva Novia étaient conviés à cet événement. Léa Lapostolle, responsable technique Alsoni Conseil Élevage, a rappelé l’existence de catalogues génétiques, dont Genetic BC, pour aider à faire son choix. Agathe Decherf, ingénieure de recherche à Elexinn, a pointé l’importance de bien connaître et maîtriser le cycle de la reproduction : « une vache peut exprimer une chaleur sans avoir une ovulation, il faut donc être vigilant ». Christophe Dagouneau et Perrine Raverat (conseillère bovins et bâtiments à la CA 58) détaillent : « Par exemple, la proximité des animaux favorise leurs interactions et donc l’expression des chaleurs. Nous préconisons un minium de 12 m2 selon la période de vêlage par couple vache/veau (en stabulation libre), puis l’accès à la pâture ou aire d’exercice stimule l’expression des chaleurs ».

Fondamentaux

Pour terminer, Christophe Dagouneau et Perrine Raverat sont revenus sur quelques points fondamentaux. « 40 % des troubles de la reproduction sont d’origine alimentaire. Quelques pratiques peuvent apporter leurs fruits, comme un flushing trois semaines avant la mise à la reproduction, ou encore adapter les rations en fonction du stade physiologique. Aucune impasse sur la nourriture ne doit être faite, car cela peut avoir des conséquences sur la reproduction. Pour l’eau, nous insistons : il s’agit du premier « aliment » d’un animal ». Pour l’occasion, quelques rappels ont été faits sur la distribution d’eau. L’eau apportée aux animaux doit être de qualité et apportée en quantité suffisante. « Pour la qualité : on cherche à se rapprocher le plus possible des normes de potabilité de la consommation humaine. Pour la quantité, afin d’éviter la concurrence, il faut prévoir un minimum 1 abreuvoir pour 15 bovins et s’assurer d’un débit suffisant (15 à 20 l/min pour les abreuvoirs sans réserves), il faut que la vache puisse boire rapidement sans attendre son tour ». Pour conclure, il faut donc être vigilant à la qualité et la quantité de nourriture mais également à celles de l’eau.

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Agathe Decherf, ingénieure de recherche à Elexinn était accompagnée par Bruno Becamel (Elva Novia), lors de la dissection d'un utérus de génisse.