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Pays Val de Loire Nivernais

Réflexions, réactions, actions

Réunie le 21 juin à Pouilly-sur-Loire, la 3e commission Alimentation du Pays Val de Loire Nivernais était destinée à faire un état des lieux avant de proposer un plan d'action précis.

Par Chloé Monget
Réflexions, réactions, actions
La 3e commission d'alimentation du Pays Val de Loire Nivernais a réuni élus, citoyens et représentant d'association de parents d'élèves.

Pouilly-sur-Loire accueillait, le 21 juin, la 3e commission alimentation du Pays Val de Loire Nivernais. Le but de cette réunion était de faire un bilan de situation des Plan d’alimentation territorial (PAT) présents dans la zone du Pays Val de Loire Nivernais et de coordonner leurs actions. La séance fut présidée par Éric Guyot, président du pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) Val de Loire Nivernais, assisté par Marie Roux, cheffe de projet alimentation/PAT Pays Val de Loire Nivernais.

Bilan

Pour démarrer, Eric Guyot a rappelé que le guide des producteurs du territoire est paru début 2023 (téléchargeable sur le site www.valdeloirenivernais.fr) et regroupe tous les volontaires, avant d’ajouter : « il complète celui lancé entre-temps par le Conseil départemental pour la marque la Belle Nièvre ». Ensuite, il évoqua les actions de sensibilisation autour de l’enjeu de la nutrition en partenariat avec l’ISAT, l’ESAAB, l’USON, les Toques Nivernaises, la Cuisine des Saveurs ou encore le Potager d’ici. Eric Guyot et Marie Roux stipulent : « que les apprentis et étudiants représentent un beau potentiel pour les PAT » avant d’ajouter que : « ce public, bien qu’ardu à capter, est nécessaire pour l’avenir de notre vision alimentaire ». Pour y parvenir, la salle a émis l’idée d’instaurer un livre de recettes fait par les étudiants. Côté distribution des denrées, le bilan effectué par Marie Roux présente une présence majoritaire de GMS comme canaux de vente dans le périmètre du Pays Val de Loire Nivernais tout en précisant que les chiffres des autres lieux de vente devraient évoluer à l’image de celui dédié aux initiatives particulières car des épiceries participatives devraient voir le jour (voir TDB n° 1736). Eric Guyot insiste : « sans l’investissement des habitants, nos actions n’ont plus de sens. Mais avec leur concours nous irons plus vite ».

Repenser le système

Là, les échanges ont soulevé des interrogations notamment concernant la pertinence de laisser une place centrale aux GMS alors que la volonté globale des projets est de mettre en avant le local et des flux courts de distribution. En sus Eric Bertrand, président de la société Cosne Abattoirs du Haut Val de Loire, détaille que les animaux abattus dans des abattoirs appartenant à certaines grandes enseignes de distribution, « font des kilomètres et des kilomètres avant de retourner à proximité directe de l’élevage… Il y a un manque de logique même si je peux comprendre qu’ils utilisent leurs propres outils ». Noémie Sansoit, animatrice territoriale et coordinatrice agriculture biologique auprès de la Chambre d’agriculture de la Nièvre soulève aussi que « les gérants des enseignes en question sont seuls pour trouver des producteurs locaux ce qui peut compliquer la tâche » et poursuit : « il est aussi indispensable de réapprendre aux consommateurs à s’approvisionner autrement et peut-être que le Pays peut aider à activer des leviers de communication à ce niveau ». D’autres solutions ont été proposées comme l’implantation de casiers automatiques, la livraison, ou la redynamisation de certains marchés. Eric Guyot martèle : « nous devons activer tous les leviers afin d’imaginer un nouvel écosystème ». Eric Bertrand rajoute : « nous devons, pour la viande, avoir un maillon entre les restaurateurs et les consommateurs afin de pouvoir valoriser l’intégralité des carcasses » et d’alerter : « nous ne pouvons pas trop en demander aux artisans, ni aux producteurs car ils finissent par étouffer. Il faut penser à eux et peut-être qu’un soutien pourrait les aider – comme pour les travaux nécessaires lors des reprises de magasins ». Enfin, il a été conclu que les petites supérettes doivent aussi être approchées afin de leur présenter le guide des producteurs. Les actions d’animations devraient, elles, se poursuivre harmonieusement à destination de publics divers (actifs, enfants, retraités, etc.). Eric Guyot martèle pour finir : « étudier c’est bien mais il ne faut pas trop attendre pour agir ».

États des lieux de la distribution

181 points de distributions identifiés par le Pays Val de Loire Nivernais dont :

- 54 GMS

- 57 petites surfaces

- 5 autres magasins alimentaires spécialisés (Les Halles de Loire, Le magasin de la Ferme du Port Aubry, etc.)

- 47 artisans

- 4 points d’achats et de revente (primeurs – hors marchés)

- 7 regroupements de distribution (Ruche qui dit oui !, Amap, Drive Fermier)

- 7 épiceries associatives (Le P’tit Léo, Le Panier Luthenois, etc.)

- 1 magasin de producteurs