Parfois chaud, mais sympa
JA21 a tenu son assemblée vendredi à Créancey. Des rencontres inspirées du concept du speed dating étaient proposées.

Seize tables rondes, seize partenaires de l'agriculture représentés et seize groupes de JA préalablement constitués : chacun a pu échanger avec « l'autre » le 21 mars au pôle de Créancey. Des roulements étaient assurés toutes les 10 minutes pour rencontrer « tout le monde », avec un concept largement inspiré du speed dating. « C'était une nouveauté, imaginée par notre bureau. L'idée était de rendre notre journée instructive et dynamique, dans le souci de recréer du dialogue entre tous les acteurs du monde agricole », présente Antoine Duthu, qui présidait sa première assemblée depuis son élection un an plus tôt à Is-sur-Tille.
Quid de l'OFB ?
Ces entrevues professionnelles ont permis d'aborder de nombreux dossiers. À ce titre, nous avons tenté de recueillir les « échos » de la table ronde de l'OFB. Sans grande surprise, « le » sujet du moment a été discuté. « Il est impensable que l'un de nos collègues se retrouve personnellement convoqué devant le procureur de la République, pour avoir peint le prénom de deux agents abusant de leur pouvoir, alors qu’un pyromane ayant sévi à plusieurs reprises est totalement libre sur ce même secteur », déplore Antoine Duthu. Un agent et la directrice départementale de cet office avaient fait le déplacement à Créancey. Antoine Carré, pressenti pour être le futur président de la FDSEA, participait aux discussions et livre ici son ressenti : « Clément Babouillard est attaqué en son nom propre, c'est incompréhensible, car les manifestations étaient déclarées en bonne et due forme sous l'égide de nos syndicats. La directrice de l'OFB nous dit que la plainte a été déposée par les agents eux-mêmes, que l'OFB n'y est pour rien et qu'elle ne peut rien faire. Nous lui avons répondu qu'elle avait malgré tout le pouvoir d'agir sur plusieurs points, en mutant par exemple ces deux personnes ailleurs, ou en leur enlevant leurs missions agricoles… Cela apaiserait déjà pas mal de choses. Nous allons maintenir la pression syndicale, nous n'excluons pas de retourner en manifestation à Montbard si ce dossier ne se règle pas au plus vite. Bien sûr, il va y avoir appel de la sanction envers Clément ! Nous invitons les agents de l'OFB à changer leurs comportements, cela est nécessaire pour éviter un drame, autant d'un côté que de l'autre. Ces agents ont la main à la ceinture et certains exploitants, eux, n'ont plus rien à perdre ».
Le SG envoie des piques

Une série de discours a précédé ces tables rondes. Parmi les interventions, celle du secrétaire général Yannick Salomon, qui a énuméré les dossiers syndicaux en cours. « On marche encore sur la tête », regrette le JA de Savoisy, en pointant tout d'abord du doigt la gestion « calamiteuse » des fonds européens : « la date du 30 juin approche, nous craignons encore et toujours que de nombreux dossiers de l’ancienne programmation ne puissent être traités. Cela va engendrer une diminution de la prochaine enveloppe Feader et donc une perte économique directe sur nos exploitations. Madame la présidente de Région, pendant que vos élus jouent sur leurs téléphones, vous, vous jouez avec notre argent. Ce mépris est inadmissible ! ». Yannick Salomon enchaîne sur les « déboires » avec l'OFB : « l’usage d'armes serait plus justifié dans des arrondissements gangrenés par la drogue qu’au milieu d’un champ de blé, où un simple exploitant pourrait penser qu’un cours d’eau nettoyé permettrait d’éviter quelques inondations. Les premiers garants de l’environnement sont bien celles et ceux qui le façonnent tous les jours, autrement dit : les agriculteurs ». Le secrétaire de JA21 évoque ensuite la motion de censure à l'assemblée nationale, qui a renversé tous les projets de loi et nombre d'avancées : « les députés votent sans même peser l’impact sur l’agriculture, ils ne considèrent pour leurs intérêts personnels et ceux de leurs partis ». Yannick Salomon s'est adressé au préfet sur plusieurs sujets, dont celui du loup : « vous nous aviez dit, par le passé qu’il allait falloir vivre avec… Eh bien non, si nos prédécesseurs ont exterminé l’espèce, c’est bien parce que la cohabitation est impossible ! À un moment donné, il faudra faire des choix et surtout les assumer. Peut-être serait-il préférable de ramasser des loups abattus plutôt que dépendre d’une charpente des jeunes éleveurs abandonnés, à cause de quelques utopistes appréciant observer le loup un dimanche après-midi derrière une barrière et surtout, sans contraintes ! ».