Magnifier les standards

La participation du Domaine Raquin (Weeping Willow's – à Lanty) au Salon International de l'agriculture (SIA) de Paris qui se tiendra du 22 février au 2 mars, s'ajoute à longue liste de celles déjà réalisées mais cela reste pour Patrice Raquin « une consécration et toujours un plaisir de présenter la production. Et, même si c'est un salon qui se destine au grand public, le bouche-à-oreille qui s'ensuit offre quelques retombées commerciales professionnelles intéressantes ».

Ainsi, pour cette édition du SIA, c'est avec Weeping Willow's Sandès, Cocker de 4 ans et Weeping Willow's Silver, Wachtelhund de 4 ans que le Domaine sera sur le devant de la scène. « Sandès est bien dans sa tête et il présente une belle prestance ainsi qu'une jolie ossature. Il est difficile de lui trouver un défaut, à part peut-être qu'il soit très très pot de colle. Silver, de son côté, offre une belle morphologie tout en étant un excellent chasseur. C'est un chien qui fait toujours plaisir, car il est très polyvalent et s'adapte donc au travail demandé ». Pour en arriver à ces résultats, Patrice Raquin insiste : « en plus, il y a des Championnats de-ci de-là et l'engagement au quotidien pour faire de ces chiens des champions. Il faut les panser, les sortir, les nourrir, les faire travailler… autant d'heures que l'on ne compte pas car nous sommes passionnés ». Si l'amour des chiens transpire de chaque mot prononcé par Patrice, il n'en reste pas moins qu'un regret teinte un peu ses propos.

Une sélection à maintenir

« Le grand public oublie souvent qu'il y a une véritable sélection génétique pour obtenir les chiens. Dans le cas du domaine, les lignées sont travaillées depuis les années soixante-dix afin de correspondre aux standards des races. C'est dommage que cela ne soit pas mis nettement plus en avant lors du Salon ; pour Weeping Willow's mais aussi pour tous les autres élevages canins ». Dans la même veine, il poursuit : « la majorité des gens n'ont pas beaucoup, voire aucune, connaissance en matière de critères raciaux canins. C'est un problème car souvent ils se procurent un chien en fonction des modes et on retrouve des animaux d'un an dans des refuges alors qu'ils sont très bien. Et soyons directs, le problème ne vient pas des bêtes. En effet, les races engendrent des comportements qui requièrent des aptitudes humaines très spécifiques. Par exemple, il est nécessaire de savoir dresser un chien pour avoir un Malinois, et, si vous prenez un Cocker, il faudra être sportif afin qu'il se dépense correctement, car il demeure un chien de chasse… En somme, choisir son chien en fonction de sa race c'est un peu mieux se connaître soi-même. Cela n'est donc pas anodin ». Pour lui, afin de faire évoluer les mentalités en la matière, deux éléments sont nécessaires : « les éleveurs doivent expliquer tout cela, mais c'est aussi à la Société Centrale Canine (SCC) de faire de la communication. Il est triste de constater que parfois les hypertypes sont privilégiés alors qu'ils ne collent pas aux standards raciaux. Il faut que les animaux soient jugés sur leur valeur face à ces derniers et pas sur autre chose ! Il faut rester sur des données précises sinon tout se mélange dans la tête des gens ainsi que dans les distinctions. À terme, si ce travers devient trop récurrent, les joyaux de la sélection raciale seront perdus et notre métier de sélectionneur disparaîtra avec ».