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Partage d'expérience

Les bourgeons de futurs projets

Le 23 janvier, la municipalité de Varennes-Vauzelles, organisait, en partenariat avec Bio Bourgogne Franche-Comté (Bio BFC) , une réunion d'information sur « Les Bourg’eons de Varennes ».

Par Chloé Monget
Les bourgeons de futurs projets
Le projet « Les Bourg'eons de Varennes-Vauzelles » a été présenté par la municipalité (représentée par, de droite à gauche : Olivier Sicot, Dominique Maurin et Dominique Roche, élue déléguée à la biodiversité et la condition animale) en présence de Bio BFC (pour le suivi technique) et d'Amandine Denoue, maraîchère en charge de l'exploitation.

« Suite à de nombreuses demandes, nous avons pensé qu'il serait pertinent de proposer une présentation de notre réalisation « Les Bourg'eons de Varennes »(1), en partenariat avec Bio Bourgogne-Franche-Comté, qui nous accompagne », précise Dominique Maurin, adjoint au maire en charge de la « transition écologique, l’urbanisme et les espaces naturels » pour introduire la rencontre du 23 janvier à la mairie de Varennes-Vauzelles. Dominique Maurin détaille : « La mise en œuvre de ce site de maraîchage est pilotée depuis 3 années par Frédérique Boisson, élue déléguée à la « transition écologique ». Cette réalisation a pour objectif de démontrer la faisabilité d’une agriculture durable et vivrière en zone périurbaine, et de fournir en circuit court des produits frais et de qualité. Enfin, essaimer ce type de réalisation auprès des autres collectivités est également l’ambition que Varennes-Vauzelles s’est donnée ». Julianne Aubertot, animatrice territoriale de la Nièvre pour l'association Bio Bourgogne Franche-Comté, ajoute : « Cette réunion a été organisée après une demande de Cécile Becker, Maire d’Arquian, qui envisage un tel projet ».

Ainsi, des représentants d'autres collectivités ou des salariés agricoles étaient au rendez-vous. Au total, une quinzaine de personnes était présente pour découvrir les tenants et les aboutissants du projet de la municipalité, mais aussi pour échanger sur les difficultés rencontrées pour sa mise en place ou encore l'avantage ainsi que les inconvénients d'un tel système. Olivier Sicot, Maire de Varennes-Vauzelles, insiste : « Au départ, il faut un engagement politique, sans cela, rien n'est possible. De plus, il ne faut pas faire cela pour les retombées financières mais pour le bénéfice que cela apporte aux administrés. La transition écologique doit être indissociable de l'action sociale ». Avec quelques années de recul sur le dispositif, Pierre-Jean Meyer, directeur de la transition écologique à la municipalité, annonce quelques chiffres : « Au total pour 2024 – en se basant sur les prix moyens des produits Bio – ce sont 19 000 euros qui ont été donnés aux cuisines de l’Ehpad Henri Marsaudon et de la résidence autonomie Le Foyer du Crot Cizeau. Pour rappel, ces deux établissements comptent 160 résidents. Le surplus de produit a, quant à lui, été offert au Secours Populaire ». Pour les résidents, il explique : « Depuis la mise en place de l'approvisionnement en légumes et l'investissement des équipes de cuisine pour réinventer leurs manières de travailler, les résidents nous assurent avoir constaté une belle différence ». En parallèle, les ateliers organisés avec les enfants du Centre social ont été évoqués : « Le projet compte une partie pédagogique, et force est de constater que là aussi les retours des enfants sont excellents ». Mais, avant d'en arriver aux résultats, des investissements sont obligatoires comme le développe Frédérique Boisson, déléguée à la transition écologique : « nous avons procédé à des études de sol, un système d'irrigation a été implanté, de même qu'une serre ou encore un conteneur maritime aménagé en bureau… Tous ces aménagements sont indispensables afin de mettre en place une telle initiative et ont un coût financier que la municipalité doit accepter. Il faut aussi dénicher la bonne personne pour le mener à bien au quotidien. Pour nous, ce fut Amandine Denoue que nous avons recrutée en tant que maraîchère ».

Atouts pour tous

Les échanges se dirigèrent vers les atouts d'un tel dispositif pour Amandine Denoue : « j'ai pu me former, découvrir le tissu professionnel de la région, échanger… Grâce au statut de salariée, le revenu est assuré tous les mois et ne dépend pas du rendement du jardin ; ce qui est plutôt rassurant face aux aléas climatiques ou autres problèmes, cela retire un poids. Mais, il faut accepter d'être quand même dépendant d'une instance supérieure pour ses choix ». Dominique Maurin complète : « Les temps administratifs et ceux de la production n'étant pas les mêmes, il est important d'avoir des échanges fluides avec la comptabilité et une certaine souplesse ». Frédérique Boisson, poursuit : « Nous faisons appel au Service technique de la ville pour remédier aux éventuelles absences ou encore aux vacances d'Amandine, étant donné qu'elle est salariée ». Amandine rebondit : « C'est un avantage, car en installation individuelle, ce dégagement de temps est souvent impossible ». Dominique Maurin développe un autre atout au travail en régie : « Tout le monde apporte quelque chose. Par exemple, les déchets des uns deviennent des ressources pour le maraîchage : le Service technique de la ville nous livre des feuilles mortes, l'agglomération de Nevers du compost de déchets verts issu des apports en déchetterie, les entreprises d'élagage nous fournissent en copeaux de bois afin d'aller un peu plus loin dans l'expérimentation et l'optimisation. Nous sommes persuadés que c'est en créant ces passerelles que nous pourrons atteindre une certaine résilience ». Après ces éclairages, Julianne Aubertot conseille : « Si vous avez un projet de ce type, il faut l'intégrer dans le tissu agricole local le plus tôt possible afin de présenter la démarche et de créer des liens entre les professionnels – qui ont beaucoup à apporter. Ensuite, il faut adapter la taille du projet en fonction du temps de travail du salarié ou de la visée finale du projet. Enfin, on ne s'improvise pas maraîcher… ».

Les pousses de l'avenir

Si « Les Bourg’eons de Varennes » sont désormais sur les rails, la présentation a donné quelques clés aux autres porteurs de projets à l'image de celui de la mairie d'Arquian qui souhaiterait soutenir un maraîcher pour qu'il fournisse un restaurateur local afin que ce dernier propose des plats aux enfants de l'école élémentaire… Du côté de la municipalité de Varennes-Vauzelles, les idées pullulent également pour poursuivre les démarches de résilience, avec notamment une envie de créer un verger (qui ne serait pas en lien avec Les Bourg'eons de Varennes) pour les habitants. Dominique Maurin conclut : « nous pouvons faire plein de choses… tant que la volonté de chacun se dirige vers le même objectif ». Pour rendre le tout plus concret et pour clôturer la rencontre, les discussions se sont poursuivies sur le terrain avec une visite du site « Les Bourg'eons de Varennes-Vauzelles ».

(1) Voir TdB N° 1741 p. 14