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Qualité de l'eau

Les agriculteurs des Bac de Dollot et de Saint-Valérien, et le Sivom du Gâtinais s'engagent

Mardi 6 septembre, le Sivom du Gâtinais et les agriculteurs des bassins d'alimentation des captages de Dollot et de Saint-Valérien se sont engagés dans une charte de protection de la qualité de l'eau de ces derniers. 

Par Christopher Levé
Qualité de l'eau
L'ensemble des acteurs de cette charte pour la qualité de l'eau étaient présents lors d'une visite d'une parcelle de Damien Renoux.

Depuis les années 2010, les captables de Dollot et Saint-Valérien font l’objet d’un travail de protection de la part des agriculteurs qui cultivent sur le bassin, ainsi que du Sivom du Gâtinais.
En 2019, en lien avec cette collectivité, les agriculteurs se sont engagés volontairement dans la construction d’un projet agricole pour la qualité de l’eau formalisé dans cette charte. Un groupe de travail constitué de sept agriculteurs a travaillé à son élaboration, accompagné par la MACMAE qui leur a apporté un appui technique et méthodologique.
Le but de cette charte ? « C’est d’organiser une gestion locale et concertée d’un projet de reconquête de la qualité de l’eau des captages de la source du château, à Dollot, et de la source de l’Orvanne, à Saint-Valérien, sur l’enjeu des produits phytosanitaires », explique Christine Aïta, présidente du Sivom du Gâtinais en Bourgogne. « Elle instaure des instances de dialogue et de décision, et prévoit les outils de pilotage du projet sur lesquels ces instances pourront s’appuyer. Elle repose sur un engagement massif des agriculteurs cultivant sur le bassin dans le projet ».
Aussi, cette charte « vise à nourrir une gouvernance locale active du captage, par un dialogue constructif, notamment entre le Sivom du Gâtinais (gestionnaire des captages) et les agriculteurs du Bac. Le projet de reconquête de la qualité de l’eau est défini localement vise des objectifs clairs et partagés. Il prévoit les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre ».
Une évaluation annuelle de la réalisation des actions prévues et des résultats obtenus sera réalisée. Elle contribuera à éclairer les partenaires du projet et leur permettra de l’améliorer si celui-ci ne procure pas les résultats escomptés.

80 % de la surface du Bac ont adhéré à la charte

Comme le dit Christine Aïta, « c’est un projet fait par les agriculteurs pour les agriculteurs ». En effet, le territoire concerné par cette charte est de 3 300 ha. Aujourd’hui, 80 % de la surface du Bac ont adhéré (soit près de 2 700 ha). « L’objectif est d’avoir la totalité des agriculteurs concernés qui adhèrent à ce projet », indique Damien Renoux, agriculteur à Villebougis.
C’est d’ailleurs sur une parcelle de ce dernier que le groupe de personnes présentes s’est rendu, pour voir comment cela se traduit sur le terrain. Car pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires (comme le prévoit la charte), des alternatives sont à mettre en place. Damien Renoux, lui, a opté pour l’association de plantes compagnes à du colza. « J’ai utilisé des légumineuses : trèfle, vesce, fenugrec et luzerne », liste l’agriculteur. Il rappelle également que « l’origine du problème était de réduire le chlore dans les captages. Plus les agriculteurs adhèrent à la charte, plus le chlore diminuera ».
« Le but des plantes compagnes est de couvrir le sol et d’empêcher la pousse des adventices. Cela permet donc d’éviter d’utiliser des herbicides », détaille Laurette Paravano, conseillère en agronomie et environnement à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, présente ce jour-là. Autre atout pour le colza, « les légumineuses permettent de capter l’azote dans l’aire pour lui redonner ensuite », conclut la conseillère de la Chambre.

Qualité de l'eau
Les plantes compagnes associées au colza permettent de couvrir le sol et donc d'utiliser moins d'herbicides.

Que dit la charte ?

Cette charte pour la qualité de l’eau des captages de la source du château, à Dollot, et de la source de l’Orvanne, à Saint-Valérien, liste des engagements auxquels doivent adhérer les agriculteurs et le Sivom du Gâtinais. Ainsi, les agriculteurs s’engagent (individuellement) à allonger la période de retour du colza (pas plus d’un colza tous les cinq ans sur au moins la moitié de ses champs cultivés du Bac), à maîtriser les adventices en colza sans (ou avec peu) d’herbicides de type « chlores », et à être actif dans l’opération de protection de l’eau. Le Sivom du Gâtinais, lui, s’engage à actualiser la liste des agriculteurs signataires de la charte, à faire réaliser et débattre de l’évaluation annuelle, à réunir les acteurs locaux du territoire, et à mobiliser les moyens financiers nécessaires aux actions de la charte.
Cette charte a été signée à la suite de la présentation, en présence du sous-préfet de Sens, Rachid Kaci.