Le printemps à l'horizon
Nous nous sommes invités la semaine dernière dans une exploitation agricole dans le Morvan, à la rencontre d'un jeune éleveur charolais.

Direction Villargoix, près de Saulieu, ce lundi 10 février. Stéphane Léger a accepté une petite rencontre matinale pour parler de son quotidien et de son métier. Vêlages, écornage, vaccination, pansage, engraissement, contractualisation et curage du fumier animent ses journées. « En ce qui concerne les naissances, j'ai à ce jour 70 veaux, il m'en reste une trentaine. Tout se passe bien, voire très bien pour le moment. J'obtiens les veaux que je recherche et je ne suis pas embêté pour l'instant par la FCO, contrairement à un certain nombre de collègues pour qui cela doit être très difficile, sur bien des plans », indique l'éleveur de 35 ans, qui a vacciné son troupeau courant décembre.
Vers la sortie d'hiver
Malgré l'absence de problèmes sanitaires, le Côte-d'orien se montre impatient d'en finir avec cette période hivernale : « je ne dois pas être le seul dans ce cas, c'est toujours mieux de voir ses animaux dehors… Et notre travail ne sera plus le même. Oui c'est vrai, le calendrier avance vite, la mise à l'herbe n'a jamais été aussi proche, mais il y a encore plusieurs semaines à attendre tout de même ! ». Une anecdote sur les vêlages de Stéphane Léger vient de la « petite pause » opérée durant les fêtes de fin d'année : dans le but d'être « un peu plus tranquille », aucune naissance n'est enregistrée entre le 20 décembre et le 4 janvier : « cette coupure est volontaire, tous les ans, j'enlève et je remets le taureau aux mêmes dates. Ça marche très bien, même si certaines vaches peuvent effectivement porter un peu plus longtemps que le terme ».
Quatre veaux disponibles
Stéphane Léger vend des broutards, engraisse ses femelles et sélectionne ses plus beaux veaux pour en faire de futurs reproducteurs. « Pour ce dernier point, mon père faisait déjà un gros travail dans ce domaine, mais depuis mon installation, je développe encore plus l'activité avec, à l'horizon, une inscription au Herd-book Charolais. Se consacrer plus amplement à la partie reproduction donne de l'intérêt et un sens supplémentaire à mon métier ». L'éleveur a déjà participé aux deux derniers concours de l'Auxois-sud et rempilera bien volontiers cette année avec, peut-être en plus, un déplacement au rendez-vous de Luzy. Une fois son inscription au HBC en poche, Stéphane Léger prendra plaisir à se rendre au concours de Semur-en-Auxois. Quatre veaux d'un peu plus d'un an, tous génotypés, sont aujourd'hui disponibles à la vente : « ils peuvent aller à la saillie dès maintenant. Mon modèle est le mixte-viande. Je recherche toujours la finesse, du grain de viande, sans oublier les qualités maternelles et les facilités de naissance ».
Un peu de vente directe
Stéphane Léger écoule également quatre bovins de 400 kg de carcasses par an par le biais de la vente directe, un mode de commercialisation qu'il affectionne particulièrement : « j'adore la proximité et les échanges avec le consommateur, qui se montre curieux et très intéressé par notre façon de travailler. Je vends aussi une partie de la production à un restaurant. La vente directe reste marginale au sein de mon élevage : ce n'est pas ça qui fera tourner ni couler l'exploitation ». Les colis sont vendus 16,50 euros/kg, un tarif qui permet encore de dégager une plus-value par rapport aux ventes en ferme : « sur une bête, il y a en moyenne 1 300 euros de frais entre l’abattage, la découpe et la mise sous vide. La note est encore plus salée si je fais transformer en saucissons, viandes séchées et steaks hachés. Je réalise tout de même une marge nette de 700 euros par animal, par rapport à une vente plus classique ».