« Laissez-vous tenter »

Le marché au cadran de Moulins-Engilbert proposait le 6 février une vente aux enchères dédiée aux reproducteurs. Pour rappel, elle fait partie du cycle de trois ventes baptisé « Mois du reproducteur » et organisé par les trois marchés au cadran : SA Cadran Boischaut Marché (Châteaumeillant), la SA des Grivelles (Sancoins) et donc la Sicafome (Moulins-Engilbert). Ainsi, pour cette 4e édition, et en plus de la vente de la Sicafome du 6 février, la SA Cadran Boischaut Marché (Châteaumeillant) a tenu son événement le 29 janvier et la SA des Grivelles (Sancoins), le 12 février.

Première fois

Au total pour la Sicafome, 62 taureaux étaient présents, mais deux animaux furent retirés des enchères au dernier moment, l'un pour blessure et l'autre pour une petite boiterie. Un tri manifestement apprécié par la salle au vu des réflexions lancées par le public lors de l'annonce de ces retraits : « c'est sérieux » ou encore « très rigoureux ». Venus en nombre, les acheteurs et visiteurs n'étaient pas les seuls à suivre la vente… En effet, pour la première fois, elle était accessible en ligne. Martial Tardivon, chef des ventes de la Sicafome, pointe : « Nous avons le système vidéo depuis longtemps, mais nous ne l'avons jamais utilisé dans nos propres locaux ». La raison de ce choix est simple, comme il développe : « nous sommes très attachés aux valeurs sociales qu'une vente au cadran peut représenter pour certains. De ce fait, nous utiliserons uniquement la vente vidéo pour des ventes spécifiques comme aujourd'hui ». D'ailleurs, pour preuve de cet engagement social, près de 120 repas furent distribués durant le déjeuner orchestré par les JA du canton pour l'événement. Toute l'équipe de la Sicafome remercie les JA pour leur implication mais également la municipalité de Moulins-Engilbert qui offre depuis plusieurs années aux éleveurs-apporteurs un verre de l'amitié, ainsi que Mathieu Gonnot (HBC) et Jérôme Poingt (Alsoni Conseil Élevage) les commentaires de présentation et de conseils apportés aux éleveurs. Après ces éclairages, et avant de débuter la vente, Julien Bonnet, vendeur à la Sicafome et en charge des enchères ce jour-là, alerte les acheteurs présents au cadran : « Vous n'êtes pas les seuls à enchérir » avant de rappeler que « toute enchère sera prise en compte, même si elles sont faites simultanément ».

À noter

Malgré un début de vente un peu timide, il y eut quelques belles batailles d'enchères. Pour ces dernières, les mises se firent souvent sur le fil des 10 secondes fatidiques ; insufflant un certain suspens à l'événement et électrisant la salle. Durant les enchères plus timides, Julien Bonnet insiste : « laissez-vous tenter par la qualité, c'est votre choix ! ». Si certains vendeurs ou acheteurs étaient des éleveurs confirmés, d'autres étaient jeunes installés : « faites leur confiance car il y a de la qualité » martèle Julien durant la vente et de noter pour Urbain (lot 41) après l'adjudication : « C'est un taureau du Morvan appartenant à un jeune et qui restera dans le Morvan toujours auprès d'un jeune. C'est très bien, la relève est là ! ». Cela étant, d'autres taureaux iront peupler d'autres terres de l'Hexagone, comme le précise Julien Bonnet : « Deux taureaux partent dans les Vosges, et un dans l'Orne ». Au final, le Top Price a été adjugé 6 000 euros HT pour Ubix, du Gaec Marion Michel et Mickaël (58), et acquit par l'EARL du Bouchet (58). Le prix moyen se positionne à 3 699 euros HT pour un taux de vente de 75 % ; avec 15 invendus. Face à ces résultats Julien Bonnet analyse : « Le panel de taureaux a répondu aux attentes des différents acheteurs mais le prix de certains animaux très convoités s'étant envolés, certains éleveurs sont repartis sans reproducteur ». Pour la prochaine édition, Julien Bonnet préconise : « ce n'est pas une vente qui se fait du jour au lendemain. Donc préparez vos animaux bien à l'avance car un animal répondant à tous les critères de phénotypes et techniques (analyses terminées, etc.), c'est 99 % de chance de le vendre ! ».