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Élections 2025

La MSA, « vigie des territoires »

Le 10 février, le président de la MSA Bourgogne, Dominique Bossong s’est rendu en Saône-et-Loire pour parler des élections 2025. Notamment celles des délégués de terrain qu’il veut nombreux. Les agriculteurs sont invités à bien mesurer la force de cette organisation de proximité.

Par Cédric Michelin
La MSA, « vigie des territoires »
Les votes pour les élections se feront par courrier ou par Internet. « Il ne s’agit pas des mêmes codes qu’aux élections Chambres d’agriculture », précisait Dominique Bossong.

Après 16 années de présidence de la MSA Bourgogne, auxquelles il faut rajouter 13 ans en tant qu’administrateur pour la MSA de Côte-d’Or, Dominique Bossong se souvient encore de son engagement : « J’étais au CDJA et je « gueulais » après la MSA. Mes délégués m’ont donc dit, « au lieu de critiquer, viens voir » et c’est ainsi que je suis entré administrateur stagiaire ». Depuis, ce cultivateur a bien changé d’avis et est même le premier défenseur de la MSA qui est le « seul organisme à s’occuper des gens ». Un aspect humain qui lui tient à cœur puisque c’est le fondement du syndicalisme dont il est issu. Arrivé à l’âge de sa retraite, il voit aussi le travail accompli du côté de la MSA. Et, lui qui a installé son fils, qui voulait élever des ovins, voit aussi arriver les loups et la prédation. « On compte sur la Saône-et-Loire pour qu’il ne remonte pas en Côte-d’Or », plaisantait-il devant les membres du conseil d’administration de la FDSEA.

Soutien psychologique

La MSA intervient sur un tas de soutien, dont celui du soutien psychologique et d’écoute des victimes de la prédation (Agriécoute). Le conseil d’administration et les délégués de terrain sont autant d’antennes pour être à l’écoute des problèmes. De la moindre prédation, à la catastrophe naturelle, en passant par les petits pépins de la vie ou les accidents dramatiques, la MSA répond. De l’installation à la retraite aussi. Dominique Bossong était donc venu pour trouver des volontaires sur le terrain. « Un délégué MSA n’est pas là pour étaler de la confiture. Même s’il n’est pas au conseil d'administration, son premier rôle est d’être connu sur son territoire, auprès des agriculteurs, des salariés, des mairies et communautés de communes. » La MSA est souvent le dernier service public dans bien des communes. La direction de la MSA fait passer beaucoup d’informations en direction des délégués mais aussi des collectivités locales, et est présente dans les France Service. Le second rôle du délégué est d’être « une vigie des territoires sur le mal-être. » Le réseau Sentinelles s’est renforcé depuis la vague de suicides durant la précédente décennie. Les délégués suivent des formations pour savoir reconnaître, conseiller sans accompagner, ce qui n’est pas leur rôle mais celui des professionnels de la santé. Les délégués MSA doivent apprendre à faire la part des choses. Ils peuvent aussi mettre en place des formations sur la sécurité au travail (SST). L’idée étant de repérer les besoins pour faire de la prévention « surtout pour les jeunes agriculteurs en début d’activité. » Tout ceci ne se fait pas seul, la MSA est organisée avec l’ensemble des OPA. « Un bon délégué MSA doit faire 3 réunions par an localement… au minimum » mais rien n’empêche d’en faire plus si l’actualité sociale le réclame. « On a besoin de gens, mais pas forcément qui disent du bien de la MSA. Je suis toujours lucide sur notre fonctionnement mais on est là pour l’améliorer tous les jours », affirmait-il.

« Des économies sur notre dos »

Dominique Bossong sait qu’à Paris, la MSA dérange. L’administration centrale aimerait la voir « fondue » dans le régime général de la Sécurité sociale. « Bien des ministères veulent faire des économies sur notre dos en disant qu’on ne sert à rien ». Le risque est d’autant plus grand, selon lui, en pleine crise de la dette en France, et alors que les gouvernants peuvent être censurés à tout moment et qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée n’est pas irréaliste, « on ne sait pas où on va. Rien de voté, aucun décret. Impossible de faire des simulations. Pourtant, au 1er janvier 2026, on sait que ce sera de la faute de la MSA si les gens n’ont pas leur retraite », ironisait-il. Pour convaincre de l’utilité de la MSA, il finissait par quelques acquis : le congé paternité, la retraite à 25 ans « qui est aussi une victoire syndicale », l’accompagnement depuis le 1er janvier 2024 des jeunes en les appelant tous les 6 mois après les formalités d’installation… La MSA Bourgogne a « pris en charge pour 2 millions d’euros de cotisations » et a réussi à « faire économiser 1,6 million d’euros à la place des feuilles de paie faites par des cabinets comptables », avec le Tesa. Sans oublier des aides importantes pour les vêlages, pour la sécurité avec des aides pour les couloirs de contention. Il élargissait sur la ruralité et les prestations familiales pour conclure avec les crèches, les garderies… « on est les derniers sur les territoires ruraux, la Caf et les autres ne sont plus là ». De quoi réfléchir au-delà du monde agricole pour voir que la « MSA garde tout son intérêt pour nos territoires spécifiques. » Finalement, la MSA ne souffre peut-être pas de trop de social mais peut-être d’un manque de lien social sur le terrain pour son bon fonctionnement. Dominique Bossong avait le secret espoir d’avoir fait naître des vocations chez de nouveaux délégués pour prendre la suite.

Des élections du 5 au 16 mai et résultats le 22 mai

L’élection des délégués MSA se tiendra du 5 au 16 mai. Le dépouillement et l’annonce des résultats auront lieu le 22 mai. 13 760 délégués seront élus dans toute la France par, potentiellement, 2,5 millions d’électeurs exploitants, salariés ou employeurs. Ces délégués éliront 1 071 administrateurs départementaux, qui désigneront 476 administrateurs nationaux, présents lors de l’assemblée générale de la CCMSA. Pour élire in fine 27 administrateurs centraux.