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Race bovine

La Ferrandaise s'installe en Bourgogne

Charlotte Carrier, 25 ans, souhaite s’installer en 2024 en élevage avec une race peu commune pour le département de la Nièvre : la Ferrandaise.

Par Chloé Monget
La Ferrandaise s'installe en Bourgogne
Outre sa rusticité, la Ferrandaise est pour Charlotte une race : « docile mais avec du caractère et de la personnalité, c'est très sympa de travailler avec ce genre d'animaux ».

« Actuellement salariée agricole, j’espère pouvoir rejoindre la structure familiale, située sur les communes de Cizely et Saint Firmin, en 2024. J’ai déjà commencé à poser des jalons en me procurant des vaches un peu particulières : les Ferrandaises » souligne Charlotte Carrier, 25 ans. Et d'ajouter : « je sais que dans la Nièvre la race n’est pas commune, mais je ne veux pas faire comme tout le monde ».

Pour comprendre son engouement pour cette race, il faut remonter quelques années en arrière. « Durant mes études, avec la MFR de Limoise (Allier), nous avons visité l’exploitation de Jean-François Ondet éleveur de Ferrandaise au Mont-Dore (Puy-de-Dôme) et ancien président de l’association “La Ferrandaise”. Ce fut une révélation pour moi et j’ai complètement craqué. Mon rêve était d’en avoir une de chaque couleur (robe barrée, bregniée et poudrée – noire ou rouge), ce que j’ai réalisé ». Charlotte a d’ailleurs ouvert une page Facebook dédiée à sa passion (1).

Des atouts multiples

Même si Charlotte n’est pas encore installée, elle possède pourtant déjà une vingtaine de Ferrandaises. « Au départ nous devions nous arrêter à 10, mais, j’ai convaincu mes parents d’en prendre plus ». souligne-t-elle. « C’est une race qui a de nombreuses qualités. Elle est rustique : on évite donc les césariennes et vit dehors sans soucis. Elle est aussi mixte puisqu’elle est capable de produire du lait en quantité mais aussi de la viande. Pour notre part, nous nous tournons vers cette dernière pour la valoriser – la production laitière étant, à mon sens, trop contraignante. Mon objectif est de vendre les génisses à la reproduction et les mâles en bœufs. Pour le moment, nous avons un faible effectif, mais j’essaye de faire des choix judicieux afin de faire évoluer mon cheptel dans le bon sens ».

Commercialisation

Côté valorisation, Charlotte précise « nous pouvons travailler sur la commercialisation afin d’augmenter un peu les prix, car elle dispose d’une viande de qualité avec un petit goût persillé. Pour donner un ordre d’idées, pour la vente aux marchands, les laitonnes, qui ne sont pas gardées pour la reproduction, sont vendues 700 euros environ à 280 kg. Les broutards mâles partent, quant à eux, à 850 euros environ à 330 kg. Sinon, en règle générale, les vaches suitées partent pour 1 500 - 1 600 euros et les taureaux au sevrage pour 900 euros. Que ce soit pour l’évolution des prix ou le travail sur la race, partir de zéro est quelque chose qui me motive, car tout reste à faire. Il faut se creuser les méninges pour avancer et je trouve que c’est très valorisant pour l’éleveur ; c’est un challenge ! ». Charlotte termine : « la Ferrandaise est considérée comme une race menacée, à cause de son faible effectif au niveau national. Participer à sa préservation est réconfortant. On se sent utile pour ces animaux. C’est peut-être là l’essence même de notre métier d’éleveur ». Selon l’Association de la race, « même si la Ferrandaise s’éloigne peu à peu de la phase critique, elle n’est pas complètement sauvée ». En effet, son effectif (femelles) a passé la barre des 3 000 animaux en 2019 avec un peu plus de 500 détenteurs (2).

(1) Ma passion, mes Ferrandaises (https://www.facebook.com/people/Ma-passion-mes-Ferrandaises/100064522667092/?locale2=ms_MY)

(2) Source : Institut de l’Élevage. http://www.associationlaferrandaise.com/la-race/effectifs-et-localisation/

Vive la couleur

Vive la couleur
Charlotte, qui a déjà trois Salers, voudrait poursuivre dans cette voie pour arriver à avoir un troupeau complet.

Outre les Ferrandaises, Charlotte aime aussi les Salers. « Je pense que ces races ont beaucoup à nous apporter, notamment au vu du changement climatique. Elles sont rustiques et peuvent être une réponse adaptée pour garder de l’élevage dans nos contrées. Au-delà de ces atouts, je les aime, là encore, pour leurs couleurs et parce qu’elles sont peu communes chez nous. Je suis persuadée que cette différence est une force ».

PHOTO A METTRE

PHOTO A METTRE
La robe préférée de Charlotte est la poudrée noire, comme ici.