La Chambre d'agriculture de l'Yonne s'engage à soutenir les agriculteurs
L'annonce de la réélection d'Arnaud Delestre en tant que président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne relance le débat sur la reconnaissance et la prise en charge du bien-être des agriculteurs.
Mélanie Varache, 3e vice-présidente de la Chambre d'agriculture de l'Yonne, se positionne comme une porte-parole des éleveurs qu'elle représente. « En ce moment, je pense particulièrement au bien-être de l'élevage, des vaches et des animaux, mais il faudrait aussi penser au bien-être des éleveurs », déclare-t-elle, consciente des difficultés économiques et sanitaires survenues ces derniers mois.
La baisse des exploitations en élevage inquiète la Chambre d'agriculture. « Je pense qu'on va devoir un peu plus travailler là-dessus, un point que nous partageons avec le préfet, car quand il n'y aura plus d'éleveur, il n'y aura plus d'élevage », poursuit-elle.
Au-delà des problématiques économiques, les élus ont conscience que les agriculteurs peuvent faire face à des difficultés liées à la vie sociale. « On peut être vite tout seul dans notre exploitation », interpelle la troisième vice-présidente. C'est dans ce contexte que la Chambre d'agriculture a mis en place une diversité de structures. Dans l'Yonne, la cellule Réagir 89, qui est animée par la Chambre d'agriculture, est un dispositif permettant de proposer une réponse adaptée et de trouver des solutions via un accompagnement personnalisé à la situation.
« Remettre l'humain au cœur de notre métier »
« Quand on a fait le bilan de l'année 2024, il y a quelques semaines, on s'est rendu compte que les sessions où on évoquait ce sujet étaient celles où la salle était la plus pleine. Chacun prend à tour de parole pour expliquer les problématiques, donc c'est un sujet qui existe », annonce Arnaud Delestre, président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne. Le président réélu annonce également qu'« il n'y a pas de concurrence entre les associations qui peuvent aider les agriculteurs. L'objectif premier est que cela puisse répondre à un maximum de problématiques possibles ».
À travers ce nouveau mandat, les élus se sont donné pour mission de rompre la solitude que les agriculteurs peuvent connaître. « On est de plus en plus accompagnés par l'informatique et la dématérialisation des démarches. Certes, on gagne du temps mais du temps que l'on passe devant un ordinateur. Avant, le technicien passait régulièrement, maintenant il faut tout réaliser soi-même et on se retrouve isolé pendant une, deux voire trois semaines », déclare Jean-Baptiste Thibault, le 1er vice président.
Damien Brayatol, 2e vice-président déclare, quant à lui, que « les éleveurs ont besoin d'être considérés dans leurs exploitations, dans leur contribution à la souveraineté alimentaire ». Engagé à défendre leurs intérêts, celui qui est aussi président de la FDSEA met en avant le fait qu'« il faut que les éleveurs soient bien dans leurs bottes, c'est d'ailleurs le titre d'une formation que l'on réalise depuis quelques années au syndicat. Elle sert à prendre un peu de recul sur son métier, sur les pressions qu'il peut y avoir », conclut-il.
