L'envie de continuer
Le 20 octobre à Rouy, la MSA Bourgogne proposait, en collaboration avec le service de Prévention des risques professionnels de la Caisse Régionale MSA de Bourgogne, une réunion d’échanges sur le thème du travail. Chargée d’émotions pour les participants, cet événement est un point de départ.

La réunion d’échanges orchestrée par la MSA Bourgogne, conjointement avec le service Prévention des risques professionnels de la caisse régionale MSA de Bourgogne, le 20 octobre à Rouy, sur le thème du travail, était la seconde du genre – la première ayant eu lieu en 2021. Marie-Laure Giraud, travailleuse sociale de la MSA (secteurs Clamecy, Tannay, Lormes, Corbigny, Montsauche-les-Settons, Brinon-sur-Beuvron) et Mission départementale « Agriculteurs en situation fragile », indique : « nous avons ciblé un besoin dans ce domaine et nous voulions apporter des solutions aux participants, afin que cette réunion ne s’arrête pas là et que les personnes ayant besoin d’un accompagnement puissent le trouver ». Durant la rencontre, les exploitants agricoles ont pu parler de leurs difficultés rencontrées au travail, ou celles influençant ce dernier, ainsi que de leurs projets. Marie-Laure Giraud rebondit : « le travail est positif, et c’est dans cette optique que nous avons proposé ce rendez-vous collectif, car c’est eux-mêmes qui apportent des solutions à leurs collègues ».
Jamais seul
Les présentations des participants ont permis d’entrevoir les complications de leurs vies professionnelles mais aussi personnelles – le compartimentage de l’un et de l’autre étant souvent complexe. Chargés d’émotions, les exploitants ont discuté, et chacun, en partant de sa propre expérience, a tenté de donner, si ce n’est des conseils, au moins une oreille attentive qui parfois peut manquer. Aller au-delà de la peur de parler était déjà pour certains un grand pas lors de cette après-midi. Sophie, 33 ans, détaille : « Dire que l’on a besoin d’aide, c’est accepter le fait que l’on ne peut pas s’en sortir seul. C’est très compliqué à gérer mais une fois qu’on a passé le pas, on avance et c’est l’essence de ce que l’on cherche. Discuter avec d’autres exploitants est une façon d’apprendre des expériences des autres, l’autre peut avoir une solution que nous-même n’avons pas vue ».
Main dans la main
Pour cibler ces solutions, la MSA propose d’ailleurs des visites pour pointer les éléments à modifier pour se faciliter la tâche. « La conseillère en prévention, Audrey Miny, est là pour cela, il ne faut pas hésiter à faire appel à ses services » insiste Marie-Laure Giraud. « Parfois un rien peut tout changer ». En parallèle, la MSA propose un financement des séances de coaching. Le 20 octobre, c’est Maud Perroy, coach indépendante, qui était présente pour fluidifier les échanges. « Le coaching permet de recentrer ses envies et ses besoins afin d’avancer dans une vie qui nous correspond. Le parcours de (re) construction est fait par les personnes elles-mêmes et nous sommes simplement là en appui ». Benjamin, 29 ans, poursuit : « ce n’est pas parce que nous avons des difficultés financières ou personnelles que l’envie de continuer n’est pas là. En parler, c’est tenter de sortir la tête de l’eau pour voir l’avenir et envisager de faire des projets qui nous font plaisir ; continuer à vivre tout simplement. Mais c’est vrai que parfois, tout ce processus ne peut pas se faire seul ». Suite à cette réunion, la MSA envisage de réaliser d’autres actions (qui ne sont pas actées pour le moment). « Nous ne lâcherons pas les personnes qui ont un besoin d’accompagnement car elles atendent des réponses et la MSA est là pour leur en procurer certaines », conclut Marie-Laure Giraud.