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Sécheresse

L'arrêté cadre revu et corrigé

Suite à une demande du Préfet de la Nièvre, l’arrêté cadre sécheresse a été modifié. Marc Séverac, directeur adjoint de la Direction départementale des Territoires (DDT) en trace les grandes lignes.

Par Chloé Monget
L'arrêté cadre revu et corrigé
Point de situation sécheresse dans la Nièvre au 6 juin 2023. Crédit photo : Préfecture de la Nièvre / DDT.

Marc Séverac rappelle que : « l’arrêté cadre fixe le découpage des zones de gestion de la sécheresse, les débits de référence sur les cours d’eau, et définit les mesures de restriction des usages en fonction de l’évolution de la situation. En période de sécheresse, les arrêtés préfectoraux, portant mise en application des mesures de restriction des usages correspondant au niveau de gravité de la situation, seront établis conformément aux dispositions énoncées dans l’arrêté cadre ». Ainsi, depuis janvier des concertations, notamment avec les acteurs du territoire (agriculture, industrie, collectivités, associations environnementales, etc.) ont eu lieu pour remodeler certains points de cet arrêté dont la modification a été formulée par le Préfet de la Nièvre.

En pratique

Il poursuit : « Monsieur le Préfet a désiré le transformer afin de renforcer la lisibilité vis-à-vis de l’ensemble des usagers et renforcer la cohérence des mesures entre les différents bassins-versants ». Pour parvenir à cela, un seuil de vigilance a été instauré sur tous les cours d’eau pour mieux sensibiliser en amont les usagers à la nécessité d’économiser l’eau : « nous communiquerons majoritairement sur les pratiques à appliquer via le site de la préfecture mais aussi via les journaux locaux, pour qu’ils adaptent leur utilisation ». En plus de ce nouveau point, les seuils de déclenchement des mesures de restriction (alerte, alerte renforcée, crise) ont été revus pour certains cours d’eau, « dont l’Acolin (mis en cohérence avec l’Allier) et la Vrille » indique Marc Séverac avant d’ajouter : « Les « tours d’eau » à mettre en place entre les différents bassins-versants en cas de restriction ont été harmonisés en se basant sur les mesures prévues sur l’axe Loire-Allier qui relèvent de la préfète coordinatrice de bassin Loire-Bretagne. Je souligne l’attitude particulièrement constructive des irrigants dans la phase de concertation qui a eu lieu en amont avant la prise de cet arrêté ».

Trouver des solutions

Marc Séverac conclut : « Un premier comité des usagers de l’eau a été réuni à la demande de Monsieur le Préfet dès la fin du mois de mars et il devrait se réunir à nouveau d’ici le 26 juin. Le but de ces réunions étant d’informer les usagers de la situation hydrologique et climatique, les évolutions pressenties et d’engager une concertation avec les acteurs du territoire sur les mesures de restriction à prendre en tenant compte de la disponibilité de la ressource et des besoins des différents acteurs, dont l’agriculture. Nous souhaitons avoir un système permettant de mieux gérer les crises, de les anticiper afin d’éviter des situations graves – à l’image de l’alimentation par citerne de certaines communes du Morvan en 2020 ou le risque de rupture d’alimentation en eau potable que nous avons connu à Druy-Parigny. Il y a une prise de conscience des pouvoirs publics sur la ressource en eau, et nous avons bien conscience que la Nièvre – malgré sa réputation de territoire vert – fait partie des territoires où elle est peut-être désormais en tension ». Pour tout renseignement sur le nouvel arrêté cadre et les arrêtés de restriction : Service eau, forêt, biodiversité de la DDT au 03 86 71 52 20.

Attention !

Marc Séverac indique pour conclure : « Un premier arrêté de restriction des usages a été publié le 9 juin sur le site internet de la préfecture : le temps sec qui perdure depuis près d’un mois et qui fait suite à un hiver déficitaire en pluviométrie a engendré une baisse rapide du niveau des cours d’eau du département. Ainsi, l’ensemble du département est placé en vigilance sécheresse et 4 bassins-versants sont placés en alerte : l’Ixeure-Canne, le Sauzay, le Beuvron, l’Yonne-aval. Une dizaine d’irrigants sont concernés par la mise en place de tours d’eau, avec interdiction d’irriguer deux jours par semaine ».