L'agriculture dans le budget de la Région Bourgogne-Franche-Comté
Réunis fin janvier en assemblée plénière, les élus du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté ont voté le budget de cette collectivité. Retour sur les choix opérés en matière agricole.
C’est sur un budget de 1,8 milliard d’euros, qualifié d ' « ambitieux et de responsable » que les élus du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté se sont prononcés, les 26 et 27 janvier derniers, lors d’une assemblée plénière. Si les priorités du mandat de l’équipe, emmenée depuis juin dernier par la présidente réélue, Marie-Guite Dufay, sont l’économie, l’emploi, la formation, les transitions écologique et énergétique, l’adaptation climatique et numérique, et le vivre ensemble, un certain nombre de budgets votés ce jour-là concernent plus particulièrement l’agriculture. Le secteur, rappelons-le, représente 4 % de la valeur ajoutée, contre 2 % au niveau national. Le budget 2022 de la Région s’affiche en hausse de 1,6 % par rapport au précédent. L’agriculture s’insère dans deux axes : celui qui regroupe les problématiques économiques, d’emploi et de formation (647 millions d’euros) et celui concernant les transitions écologiques, énergétique et l’adaptation climatique et numérique (688 millions d’euros). L’agriculture, la viticulture et l’agroalimentaire vont s’appuyer sur un budget régional de près de 22,5 millions d’euros. Le secteur de la forêt et du bois disposera d’un budget approchant les 5 millions d’euros.
Renouvellement des générations et juste rémunération
Auprès des agriculteurs, la Région veut décliner ses actions dans l’objectif de contribuer au renouvellement des générations et à la défense d’une juste rémunération avec la mise en œuvre d’une marque régionale, notamment dans le cadre du Plan d’accélération de l’investissement régional (PAIR). Pour contribuer au renouvellement des générations, la Région ne disposera certes pas de la responsabilité de la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) avant 2023, mais elle fera évoluer sa politique dès 2022 pour mettre cet outil au cœur de sa stratégie. Face à une situation où 1 exploitant sur 2 a plus de 50 ans et où seuls 2 départs sur 3 sont remplacés, une dynamique nouvelle devra être promue. La Région engagera la réflexion et la concertation nécessaires pour faciliter l’accès au foncier pour les candidats à l’installation ne pouvant disposer de transmission « familiale ». Elle contribuera à favoriser l’installation d’agriculteurs de plus de 40 ans et des hors cadre, via un système d’avances remboursables renouvelé. Ces actions donneront lieu à une vigilance particulière pour les secteurs en déprise agricole. Quant à l’axe de la défense d’une juste rémunération des agriculteurs, il s’appuiera sur des outils d’accompagnement économique qui opéreront dans le but d’une rémunération optimisée ou diversifiée des producteurs au sein de chaînes de valeurs mieux équilibrées. La création d’une marque régionale en sera l’une des traductions les plus visibles, avec l’ambition de garantir l’origine locale des produits et la juste rémunération des agriculteurs qui y adhéreront. Cette marque aura vocation à contribuer au renforcement de la place des produits locaux et bios dans les repas servis aux lycéens de BFC.
Poursuite de la structuration de la filière bio
La Région continuera de travailler à la constitution de réseaux de commercialisation et vente directe sur les territoires. Par ailleurs, dans un contexte économique et climatique marqué par la nécessaire adaptation des exploitations à la transition écologique, les outils initiés par la Région (audits, aides aux investissements…) en partenariat avec la profession agricole continueront à être déployés. L’expérimentation de nouvelles pratiques et leur diffusion seront accompagnées. La Région poursuivra son action afin de structurer la filière biologique de la production à la transformation dans le but de sécuriser les débouchés. Dans le cadre du PAIR, les actions suivantes seront mises en œuvre :
- Aide aux investissements utiles à la commercialisation des produits en vente directe pour le développement des circuits courts.
- Complément de dotation aux Plans de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles pour accélérer les investissements de modernisation des exploitations.
- Soutien aux investissements permettant de renforcer l’adaptation au changement climatique et la résilience des exploitations : agroforesterie, protection contre le gel tardif, stockage des eaux pluviales issues des toitures.