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Ruralité

« Il faut se mobiliser ensemble »

Cyrielle Franchi, 37 ans, a pris ses fonctions comme sous-préfète de Clamecy le 23 janvier dernier. Coup de projecteur sur son parcours et sa vision du canton.

Par Chloé Monget
« Il faut se mobiliser ensemble »
Cyrielle Franchi, sous-préfète de Clamecy, est passionnée d'équitation et d'apiculture.

Originaire de Charente, Cyrielle Franchi est la nouvelle sous-préfète de Clamecy ayant officiellement pris ses fonctions le 23 janvier. Ainsi, après 8 ans de jumelage avec la sous-préfecture de Cosne, celle de Clamecy redevient autonome. Un événement promis par le Président, Emmanuel Macron, le 10 octobre 2022, à Château-Gontier en Mayenne. Pour rappel, en plus de Clamecy, cinq autres devraient rouvrir.

Devenir sous-préfète

Au départ, Cyrielle Franchi ne se destinait pas à une carrière de haut fonctionnaire. « J’ai fait des études de vétérinaire et j’ai travaillé dans le privé, dans l’Allier, comme vétérinaire rurale pendant huit ans. Durant cette période, j’ai donc énormément côtoyé le monde agricole, que j’apprécie ». De ces années, elle se rappelle : « au cours de mes visites dans les campagnes, j’entendais beaucoup parler de ce qui ne fonctionnait pas, de ce qui manquait, de ce qu’il fallait faire, etc. Mais, il semblait que rien n’avançait. Or, en regardant à droite et à gauche, je me suis rendu compte que certaines personnes s’engageaient pour faire changer les choses. Au fur et à mesure, j’avais moi aussi envie de m’investir, mais je ne savais pas vraiment par où commencer ». Avec ce sentiment en tête, elle passe le concours national d’inspecteur de la santé publique vétérinaire, en 2019. « On nous demandait de conjuguer la technique et l’analyse de politiques publiques ; en fait d’être polyvalent et transversal tout en étant pratique ». Puis, elle devient chef de service vétérinaire pour des abattoirs en Saône-et-Loire (Autun, Paray-le-Monial et Bœuf Éthique – abattoir mobile) : « À ce moment-là, on m’a proposé une passerelle vers le ministère de l’Intérieur, ce qui m’intéressait pour mettre en œuvre les politiques publiques de manière concrètes ». Si plusieurs postes lui sont présentés, c’est la sous-préfecture de Clamecy qu’elle choisit. « C’est un territoire en devenir. Certes, il y a énormément de travail sur tous les volets (social, économique, touristique, etc.), mais apporter des solutions à toutes les problématiques, un peu comme un couteau suisse, c’est cela qui est intéressant ».

Accompagner au mieux

Réaliste, Cyrielle Franchi insiste : « Je ne suis pas une baguette magique, il faut se mobiliser ensemble pour que les projets puissent voir le jour. Ainsi, mon rôle est d’établir un lien rapide et pertinent entre les porteurs de projets et les interlocuteurs de l’État (capables de les aider que ce soit pour l’ingénierie ou les financements) afin de faire naître les projets le plus vite possible ». Elle nuance tout de même : « Malgré tout, la vitesse de réalisation n’est pas la même pour tous. Certains prendront plus de temps que d’autres car certaines démarches administratives, d’ingénieries ou de financements le requièrent. Il faut simplement garder la patience et l’envie pour les mener à bien ». Parmi les sujets qui lui tiennent à cœur, elle cite l’emploi ou encore la rénovation énergétique : « nous sommes dans un bassin de vie en difficulté et cette dynamique doit changer. Cela passe par proposer des événements sur les emplois à pourvoir ou faciliter l’installation de commerçants. Quand je vois que dans la rue Jean Jaurès, où se trouve la sous-préfecture, la plupart des magasins sont fermés, je me dis qu’il est grand temps de faire quelque chose. Pour les logements, il faut les remanier afin d’offrir un cadre de vie attrayant et adapté à la vie d’aujourd’hui. Dans cette veine, je travaille d’ailleurs sur une rénovation des berges de l’Yonne, car c’est un atout touristique à mettre en avant pour attirer du monde. Outre cela, j’ai grand espoir de voir se terminer le projet de Maison France Services dans les six mois, ou encore accompagner dans le temps la création de la Maison des Internes ». Passionnée d’équitation, elle voit l’avenir comme « un obstacle à franchir, mais que je ne peux pas franchir seule ; il faut que tous les élus et les acteurs du territoire se lancent avec moi pour redonner son dynamisme à ce canton. Une cohésion est obligatoire afin de capitaliser les compétences pour développer le territoire ». En sus de tout ceci, Cyrielle Franchi est référente loup pour le département : « c’est un sujet porteur d’inquiétudes, et il va être nécessaire de communiquer sur tous les dispositifs mis en place, et les moyens de les mettre en œuvre ». Encore en train de se constituer, l’équipe de la sous-préfecture de Clamecy devrait être « très prochainement complète » souligne Mme Franchi, avant de rappeler : « nous restons bien évidemment à l’écoute de toutes les demandes, que nous nous efforcerons, mon équipe et moi-même, à traiter dans les meilleurs délais ».