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Élevages bovins

En quête de rentabilité

La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or vient d'organiser une journée technique à Fromenteau, entre Saint-Seine-l'Abbaye et Sombernon. Vêlage à deux ans, autonomie protéique et photovoltaïque ont notamment fait l'objet de discussions.

Par AG
En quête de rentabilité
Christophe Jaugey a reçu une cinquantaine de personnes le 5 mai sur son exploitation.

Pour optimiser la rentabilité de son exploitation, toutes les pistes méritent d’être étudiées. Telle est la position de Christophe Jaugey, éleveur de 60 vaches allaitantes à Fromenteau. Ses démarches et réflexions ont permis d’illustrer une grande journée d’élevage, avec des interventions proposées par des conseillers de la Chambre d’agriculture.

Vêlages avancés

L’éleveur évoque tout d’abord le vêlage à deux ans, mis en place au sein de son cheptel charolais : « Les études de marges brutes réalisées par Bovins Croissance m’ont incité à prendre cette voie, sachant que j’avais aussi quelques problèmes en repro et des génisses qui étaient bien assez en état. Je m’étais renseigné sur le sujet depuis un petit moment déjà. J’étais prêt psychologiquement à le faire, ce n’était pas si évident que cela car mettre une petite broutarde à la reproduction n’est pas dans nos habitudes… Pour mettre toutes les chances de son côté, je dirais qu’il ne faut surtout pas négliger la croissance des génisses. Porter une attention particulière aux premiers allaitements est aussi très important. Le vêlage à deux ans me permet de gagner un an de production et d’aller plus vite dans la sélection. Mon chargement est aujourd’hui moins élevé, c’est un autre critère que je recherchais. Les croissances sur les jeunes vaches sont toutefois un peu retardées, ces animaux se confondent au troupeau après seulement cinq ans ».

Recherche d’autonomie

Christophe Jaugey a profité d’une reconversion bio dans ses grandes cultures pour devenir davantage autonome sur le poste alimentaire de ses animaux : « Bovins Croissance m’a encore été très utile. Les études montraient que la production était au rendez-vous, mais avec des charges trop élevées en concentrés. Il fallait donc actionner un levier. Le passage en bio dans ma partie végétale est plutôt bien tombé : les légumineuses que je me suis mis à cultiver ont permis d’assurer l’apport protéique pour l’engraissement des animaux. Grâce à la luzerne et au trèfle, je n’achète pratiquement plus de tourteaux aujourd’hui. Il n’y a même plus du tout pour les vaches d’élevage. Pour les autres catégories, les rations en comportent désormais 2 % contre 20 % auparavant. En termes de performances, les bovins tournent bien, je ne vois aucun changement par rapport aux concentrés ».

1, 2, 3 soleil

Christophe Jaugey a également opté pour le photovoltaïque. Quatre bâtiments sont équipés de panneaux solaires depuis 2009, pour une surface totale de près de 2000 m2 et une puissance de 265 kWc. L’agriculteur ne regrette pas du tout cette diversification générant un revenu supplémentaire certain : « à l’époque, il était osé et risqué de le faire. Le photovoltaïque était encore tout récent, le premier décret n’ayant été signé qu’en 2006. Cela aurait pu mal se passer. Le bilan est positif aujourd’hui, avec une production supérieure à 6 % aux prévisions. Le réchauffement climatique joue peut-être favorablement. Je suis aussi dans un secteur venté et je n’ai eu qu’un seul nettoyage à effectuer depuis la mise en route. Il y a néanmoins des aléas et des frais : l’an passé, j’étais concerné par l’éventuelle révision des tarifs des plus de 250 kWC. Cela aurait posé problème, sachant que mes emprunts ne finissent que dans trois ans. L’an passé, j’ai dû changer tous mes onduleurs pour une somme de 50 000 euros. L’entreprise avec qui je travaillais a arrêté son activité photovoltaïque et n’a pas assuré sa garantie matérielle ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais aussi...

L’exploitation a également été sollicitée il y a quelques années afin de constituer des références sur les bilans carbone des exploitations bovins viande. Cette thématique a fait l’objet d’un quatrième atelier qui avait pour but de présenter les leviers techniques disponibles. L’objectif étant d’identifier à travers les diagnostics carbones des pistes d’améliorations, adaptées à chaque exploitation, permettant une amélioration de l’empreinte carbone, des performances technico-économiques et potentiellement la commercialisation des crédits carbone.