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Intelligence artificielle

En agriculture, elle fait déjà son office

L'intelligence artificielle se développe à grande vitesse, sous de multiples formes et dans tous les secteurs professionnels. L'agriculture ne fait pas exception, comme l'a démontré la rencontre organisée à Dijon par le Village by CA et Agronov.

Par Berty Robert
En agriculture,  elle fait déjà son office
Le 14 mars au Village by CA de Dijon, lors de l'intervention de Martin Lechenet, de Dijon Céréales.

L'un des enseignements qu'on pouvait retirer de la conférence organisée le 14 mars à Dijon par le Village by CA et le pôle d'innovations en agroécologie Agronov, sur la place de l'intelligence artificielle (IA) dans nos vies professionnelles, était celui-ci : sans femmes et hommes, l'IA n'est rien. C'est une technologie prometteuse mais qui, loin de remplacer l'humain, peut le compléter, le soulager, le renforcer… Comme toutes les technologies, elle n'est pas dangereuse en elle-même, tout dépend des usages que l'on en fait. L'évènement du 14 mars offrait, de ce point de vue, des perspectives passionnantes, y compris en agriculture. Pour creuser cette question, Martin Lechenet avait été sollicité. Responsable du pôle Data au sein de la coopérative Dijon Céréales et d'Alliance BFC (Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre comtoise), il est un bon observateur des applications possibles de l'IA dans le domaine agricole. « Il ne peut pas y avoir de réussite de l'IA si on n'est pas capable de s'appuyer sur les femmes et les hommes, si on ne les embarque pas sur ce projet, expliquait-il. Appliquer une innovation technologique sur un système, à la base, déjà défaillant, ça ne fera qu'augmenter les défaillances »

L'IA n'est donc rien si son intégration n'est pas pensée dans un fonctionnement d'entreprise plus global. C'est encore plus vrai en agriculture, où la notion d'incertitude est importante, et où limiter la prise de risque est un enjeu. « Sur de l'expérimentation agricole, détaillait Martin Lechenet, l'IA permet de conjuguer un très grand nombre de données et ces dernières permettent de concevoir des stratégies. » Le représentant de Dijon Céréales citait en exemple des essais grandes bandes tentés en parallèles d'essais en microparcelles. Grâce à la capacité d'agrégation permise par l'IA, la valorisation des données agricoles peut être décuplée dans de nombreux domaines : appui réglementaire, analyse des performances technico-économiques, accès aux Outils d'aide à la décision (OAD), émissions de gaz à effet de serre, empreinte carbone, normes HVE, simulation du bilan économique et analyse de l'empreinte environnementale de projets collectifs (ex : méthanisation) ou encore défalcation sur les taxes foncières en cas d'incidents climatiques… « Avec l'IA, poursuit Martin Lechenet, un agriculteur peut prouver qu'il répond aux cahiers des charges qui, parfois, comportent entre 150 et 200 règles auxquelles il faut se conformer !  Mais n'oubliez jamais une chose : le premier niveau d'IA, c'est l'intelligence humaine. Le bon modèle pour demain, sera peut-être de faire tourner conjointement IA et expertise humaine. »

Une introduction à la Croisée des Champs

L'évènement organisé au Village by CA de Dijon s'inscrit dans un contexte plus large. Il visait à nourrir la réflexion sur les usages possibles de l'IA en agriculture, réflexion qui sera enrichie le 15 mai pour la seconde Croisée des Champs, programmée par Agronov et qui aura également pour thème l'intelligence artificielle et ses applications agricoles. L'évènement se tiendra à Bretenière et s'adressera aux entreprises innovantes, aux décideurs et conseillers agricoles, aux experts de l'IA, aux étudiants en agriculture et à tous ceux qui souhaitent faire avancer le secteur. Inscription : https://agronov.make-an-event.com/fr/billetterie.