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Initiative

Des supérettes connectées et sans horaires en pleine expansion

Les supérettes en libre-service de la société API séduisent de plus en plus de villages situés en zones rurales. Ouvertes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ces structures permettent aux habitants d’acheter des produits de la vie quotidienne à proximité de leur domicile.

Par Léa Rochon
Des supérettes connectées et sans horaires en pleine expansion
API
Le réseau Api souhaite pallier les manques de commerces de proximité dans les zones rurales en installant des supérettes accessibles sans personnel.

En Suède, afin de lutter contre la désertifi­cation des commerces au sein des villages les plus isolés, des containers reliés aux téléphones portables des habitants ont vu le jour. Ce concept a largement inspiré les deux cofondateurs de la société Api, basée en Charente-Maritime. Le principe est simple : après avoir déposé une demande auprès de la mairie, Api construit des mobile homes en bois d’une quarantaine de mètres carrés. Ces structures sont ensuite disposées au centre ou à proximité des communes de petite densité. « Notre stratégie d’implantation est de viser des zones de densité peu élevée, où l’offre est inexis­tante, mais au sein desquelles la population se trouve à environ 9 minutes de la supérette », affirme Julien Nau, cofondateur de la société.

Faire ses courses avec un QR code

Avec Api, terminée l’époque des supérettes ouvertes à des horaires bien précis. Les consommateurs entrent à n’importe quelle heure à l’aide d’une application sur laquelle un QR code est enregistré. Il suffit ensuite de scanner ce QR code à l’entrée pour accéder à la supérette. Une fois les portes passées, la clientèle peut acheter près de 700 références, allant des fruits et légumes surgelés, en passant par des produits de beauté et d’entretien et une épicerie salée et sucrée. Une fois le panier de courses rempli, les clients scannent leurs produits en caisse et procèdent au paiement par carte bancaire. « Ce qui tue le commerce local, c’est quand une personne vient juste acheter une plaquette de beurre », analyse l’entrepreneur, qui souhaite que ces lieux deviennent des commerces du quotidien. Quant à la question de la convivialité, Julien Nau a un avis bien tranché. « Nous nous installons dans des endroits où l’offre commerciale est inexistante. Nous créons également un emploi pour trois supérettes, puisqu’une personne est chargée de passer deux heures par jour pour assurer le ravitaillement et veiller au bon fonctionne­ment de la supérette. Lorsque nous avons installé celle située à Clest, un village de 800 habitants en Charente-Maritime, les retraités sont venus dès l’ouverture le matin et ont compris le concept en cinq minutes, tout en se retrouvant… Tandis que les voisins se rencontrent de moins en moins, les habitants ont donc au moins un point de contact ». En trois ans, l’entreprise a implanté 94 supérettes, principalement dans le nord-ouest de la France. Cinquante nouvelles ouvertures sont prévues en 2025.