« Des phrases comme des haies »
Deux classes de CP-CE1 de Brassy et Lormes ont réalisé l'atelier pédagogique « Des phrases comme des haies » pour découvrir de manière ludique la technique de la pléchie.

« L'idée c'était de sensibiliser les enfants à la pratique documentaire par la photographie et le texte. Nous avons voulu mêler la pratique que j'ai, en s'appuyant sur un sujet propre au Morvan, la pléchie, une technique de taille de haie, assez ancienne, qui n'est plus pratiquée de manière récurrente », raconte Nina Ferrer-Gleize, photographe au cœur du projet, en collaboration avec le Parc Naturel Régional du Morvan. Après trois séances d'ateliers de pléchie, les enfants ont exposé leurs œuvres, ce vendredi 21 mars à l'école primaire de Lormes.
Au milieu de cette salle de classe, deux haies portatives ont été exposées, ornées de photographies et de dessins. « On a expérimenté la photographie argentique, les enfants avaient des appareils jetables avec lesquels ils ont documenté le travail de la taille de haie, ils ont également collecté des végétaux, dessinés des outils », détaille l'artiste. Reconnue pour son travail de mémoire, « L'Agriculture comme écriture », Nina Ferrer Gleize a la volonté de mêler le patrimoine à l'art. « On a construit une série photographique collective de la taille de haie. On a voulu multiplier les manières de raconter ce qu'on avait vécu. L'idée est de faire se rencontrer le tressage de la nature et le tressage des mots et des images », raconte Nina Ferrer Gleize.
Mêler l'art au patrimoine local
Pour lier le patrimoine local à l'art, le Parc Naturel Régional du Morvan a fait appel à deux plécheux Jean-Paul et Jean-Jacques. Ces deux spécialistes de la technique de haie ont dédié une journée pour répondre aux questions des enfants. « On les a accompagnés lors de la première journée, où on a pléché une haie. On était seuls le matin et avec eux l'après-midi. Au cours de cette journée on a répondu à leurs questions », explique Jean-Jacques. Jean-Paul lui se souvient, du bonheur de cette journée. « Les enfants étaient formidables, ils nous ont posé une avalanche de questions », confie-t-il. Jean-Jacques est du même avis et pour lui les organisateurs y sont pour beaucoup. « Ils ont participé à 100 % aux ateliers qui leur ont été proposés. Les ateliers étaient très bien organisés. Avec des questions à tour de rôle, par petits groupes », expose-t-il.
Du côté des familles, c'est le même constat. « Il était super investi, il racontait sa journée. Il m'a appris un nouveau terme, la pléchie. Même à un moment donné il m'a dit « on m'a demandé de me taire parce que je posais trop de questions », rigole Élodie, mère de famille et agricultrice. Une initiative qui a fait l'unanimité auprès de tous les parents d'élèves. « Ils ont vraiment apprécié que leurs enfants soient acteurs dans le projet. Les enfants ont eu le temps de s'exprimer avec l'artiste, avec les intervenants », conclut Marie Odile Fix, directrice de l'établissement de Lormes.