Visiter pour décider
Du 1er au 4 avril, la section bovine de la FDSEA 58, Sicarev Coop, Feder et la Chambre d'agriculture de la Nièvre, organisent quatre rendez-vous pour présenter l'engraissement dans quatre systèmes différents.

Afin de promouvoir l’engraissement dans le département de la Nièvre, une semaine dédiée est organisée conjointement par la section bovine de la FDSEA 58, Sicarev Coop, Feder et la Chambre d’agriculture de la Nièvre. Ainsi, quatre rendez-vous (voir encadré) sont organisés afin de présenter quatre systèmes d’engraissement différents.
Pour comprendre la mise en place de ces rendez-vous, Romaric Gobillot, président de la section bovine de la FDSEA 58, détaille : « avec la mise en place du Plan d’engraissement de la Région, il nous semblait important de mettre en lumière des systèmes et des conduites différentes afin de prouver qu’il n’y a pas une seule option en matière d’engraissement ». François Chaintron, directeur des sections sur la Bourgogne chez Sicarev Coop, rebondit : « les éleveurs se posent des questions sur l’intégration d’une activité d’engraissement, et leur donner des exemples concrets d’exploitations ayant fait ce choix est la manière la plus pertinente pour leur montrer les tenants et les aboutissants de cela ». Mathieu Auboeuf, en charge du suivi du plan régional engraissement chez Feder, souligne : « certes, chaque exploitation est un cas particulier, mais avec ces rendez-vous nous espérons pouvoir montrer un certain panel de ce qui peut être fait en matière d’engraissement ».
Plus en détail, le Gaec de Sainte Baudière a un système naisseur engraisseur, mâles et femelles, conjuguant l’ensilage maïs et ration sèche. De son côté, le Gaec Goulot est en système naisseur engraisseur, mâles et femelles avec enrubannage et céréales. Pour sa part, le Gaec des Doreaux est engagé dans un système engraisseur avec rachat, mâles femelles, avec ensilage maïs. Enfin, le Gaec des Bourrys, est en système naisseur engraisseur femelles, avec ration sèche.
« Venez par curiosité et jugez par vous-mêmes de ce que l’engraissement peut apporter dans votre exploitation. Vous déciderez ensuite de vous lancer ou non, mais au moins vous aurez toutes les clés pour choisir », insiste Romaric Gobillot
Atouts prouvés
En ce qui concerne ces fameuses clés d’aide à la décision, « ce n’est pas parce que les cours des marchés vont mieux que cela va perdurer ni que les revenus sont sauvés », rappelle François Chaintron. « En effet, les charges augmentent aussi, il faut donc trouver des solutions pour améliorer la situation et la rendre plus stable. Pour y parvenir, tous les organismes professionnels s’accordent sur le fait que si l’engraissement est bien fait, il permet de conserver la valeur ajoutée des élevages dans un périmètre local, pérennisant ainsi la filière tout entière. Et ce constat s’appuie sur des chiffres réels ». Ces derniers, seront d’ailleurs mis en lumière par Amélie Brisson, responsable du service Élevage-EDE de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, avec la présentation d’une étude de rentabilité, par catégorie, sur 5 ans. De son côté, Romaric Gobillot martèle que « l’engraissement permet d’avoir un EBE supplémentaire par animal car il est lié à l’allongement du cycle ». En outre, pour Mathieu Auboeuf, « même s’il faut maîtriser la technique et avoir des débouchés sécurisés, l’engraissement permet d’avoir une charge de travail différente, avec moins d’astreintes (comme il y a moins de vêlages) ce qui est plus attractif pour la nouvelle génération. De plus, dans les zones intermédiaires, où la rentabilité en matière de céréales n’est pas toujours là, cela peut également être une option pour ramener de la rentabilité. Enfin, l’engraissement permet de générer de la matière organique, bénéfique pour la vie microbienne des sols ».
Sous conditions
Si l’engraissement semble donc être une solution miracle, ils nuancent tout de même : « afin d’intégrer un atelier d’engraissement, il est nécessaire d’avoir un soutien technique et de sécuriser son système avec une contractualisation. En effet, il y a un temps d’adaptation financière à prévoir et ces deux points peuvent permettre de trouver un équilibre. Et l’aide du Plan Régional s’inscrit dans une optique de soutien afin de mettre en place cela dans les meilleures conditions possibles ». Enfin, François Chaintron insiste : « nous avons un réservoir de maigre, et il est dommage de voir la valeur ajoutée que représente l’engraissement partir en dehors de notre région. À mon sens, l’avenir de l’élevage est corrélé à un tas d’éléments (Pac, technique, énergie renouvelable, etc.) et je pense que l’engraissement est un des leviers à activer afin de pérenniser l’élevage dans la Nièvre ». Romaric Gobillot conclut : « il y a aura toujours une consommation de viande, il faut donc se positionner sur ce marché afin qu’il ne parte pas à l’étranger, à la fois pour la survie de nos élevages mais également pour maintenir la qualité d’alimentation proposée en France ».
Les quatre rendez-vous
Ces rencontres sont ouvertes à tous et se dérouleront à partir de 14 heures :
- le 1er avril au Gaec de Sainte Baudière à Marzy ;
- le 2 avril au Gaec Goulot, au lieu-dit Clinzeau à Saint-Léger-de-Fourgeret ;
- le 3 avril au Gaec des Doreaux, au lieu-dit Les Doreaux à Diennes-Aubigny ;
- le 4 avril au Gaec des Bourrys, au lieu-dit Latrault à Breugnon.
Renseignements : 03 86 93 40 96 (FDSEA 58).