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Apiculture

Après l'hivernage, le retour des abeilles

L'approche des beaux jours sonne la fin de l'hivernage des ruches. Quelles seront les conditions nécessaires pour que la colonie puisse survivre ? Conseils

Par CS
Apiculture
Charlotte Sauvignac
Jules Martin dans son rucher.

« Je pratique une apiculture de transhumance, c’est-à-dire que je déplace les abeilles sur toute la saison. Je démarre la saison avec du miel de printemps après je transite avec de l'acacia et ensuite je vais dans le Jura, dans le Morvan, sur du châtaignier. La dernière transhumance, je vais sur des cultures telles que du tournesol ou du sarrasin », affirme Jules Martin, apiculteur d'Escolives Saintes Camille. Pour cet apiculteur récemment médaillé du Concours Général Agricole, transhumer est un des facteurs qui expliquent que ses abeilles passent l'hiver. « L'objectif est d'avoir des ruches qui soient bien pourvues en miel et au maximum en pollen plus diversifié. C'est pour faire du miel pour l'apiculteur et pour que les abeilles remplissent bien le corps de la ruche, pour qu'elles aient des réserves pour l'hiver », explique-t-il du haut de son rucher. Bien implanté dans le territoire icaunais, Jules a réalisé des partenariats avec des agriculteurs pour pouvoir enrichir son nectar, lui permettant d'accéder aux champs de tournesol et de sarrasin.

L'inquiétude du varroa

La période de l'hiver est charnière dans le monde apicole. Entre alimentation, varroa, frelons asiatiques et ruches bourdonneuses, la perte d'abeilles peut dépasser 7 %. Ajouté à la transhumance, Jules Martin donne un rôle essentiel au traitement du varroa par l'acide oxalique. « Ça me permet de réduire drastiquement la population de varroa et d'avoir des abeilles qui vont hiverner dans de bonnes conditions », se rassure-t-il. Tout de même conscient que cette solution a ses limites, il alerte sur le couvain. « Le varroa se multiplie dans le couvain, donc avec la méthode que j'utilise, on arrive à tuer les varroas phorrétiques, ceux qui sont sur les abeilles. Concernant le couvain, on ne peut pas le gérer parce que l'acide oxalique ne pénètre pas dedans », alerte-t-il. Pour Jean-Baptiste Malraux, président des apiculteurs de BFC, le problème se situe ailleurs. « Le varroa s'est progressivement adapté aux agents pathogènes. Dans certaines ruches, on a assisté à une résistance du varroa. Avant on ne voit pas que la colonie a le varroa, jusqu'au seuil critique et là ça peut aller très vite. Parfois en 15 jours ça peut basculer », informe le spécialiste.
Passionné par les abeilles, il est satisfait de n'avoir eu que 7 % de perte après avoir passé l'hiver. Des conditions sine qua non qu'il a respecté à la lettre et qui lui ont valu d'être médaillé. « J'ai eu la chance d'avoir une médaille de bronze sur le miel acacia. Cela me permet de montrer que c'est un miel de qualité, qui répond à ce qui est attendu par les consommateurs », conclut-il.