4 kilomètres de haies pour favoriser la biodiversité
Le lundi 16 janvier, un chantier participatif de plantation de haie a été organisé à Escamps, où une classe de seconde professionnelle NJPF du lycée La Brosse était invitée. L’occasion de mettre en avant le projet d’un collectif de quatre agriculteurs où l’objectif est de planter au total 4 kilomètres de haies, sur leurs parcelles. Quelques jours plus tard, le vendredi 27 janvier, une seconde journée était organisée, toujours à Escamps, cette fois-ci avec des enfants de la commune.

Ils s’appellent Benjamin Vecten (Escamps), Anicet Bretagne (Gy-l’Évêque), Emilien Horton (Escamps) et Patrick Salamolard (Pourrain), et ont un projet commun : celui de planter au total 4 kilomètres de haies sur leurs parcelles. Le but ? « Favoriser la biodiversité (petite faune sauvage, insectes ou encore oiseaux) sur nos exploitations. Et à travers cela, attirer des auxiliaires qui viendront lutter contre les parasites comme la grosse altise ou le méligèthe, qui causent des dégâts sur nos cultures », explique Benjamin Vecten.
Pour mettre ce projet en avant, le collectif d’agriculteurs a organisé un chantier participatif, le lundi 16 janvier à Escamps, en partenariat avec l’association de la Plaine du Saulce (gérée par la Communauté de communes de l’Auxerrois).
Si les haies vont mettre entre 10 et 25 ans (suivant les sols) à pousser, l’objectif, à terme, « est de créer des endroits où les espèces pourront nicher, se nourrir, se reproduire. Aussi, on va essayer de faire des corridors pour que les animaux puissent se déplacer d’un bois à un bosquet, ou d’un bosquet à un autre », poursuit Benjamin Vecten.
Diminuer l’utilisation d’insecticides
Déjà en ACS (agriculture de conservation des sols), le collectif d’agriculteurs voulait aller encore plus loin à travers ce projet. « Nos sols sont vivants. Mais on s’est aperçu que pour favoriser encore plus la vie du sol, il fallait replanter de la haie. Cela permettra aussi de diminuer encore plus l’utilisation d’insecticides ».
Ce projet de 4 kilomètres de haies (fait en collaboration avec les pépinières Naudet) est financé à hauteur de 70 % par le Conseil régional. Les 30 % restant sont pris en charge par le département.
Pour Benjamin Vecten, le but est aussi de « montrer aux gens, qu’aujourd’hui, l’agriculture bouge. Comme beaucoup d’agriculteurs, notre volonté est d’être engagés, d’améliorer nos pratiques et de travailler de manière raisonnée. Pour autant, on a conscience que les haies ne nous permettront probablement pas de supprimer totalement l’utilisation de nos insecticides, il en faudra encore, mais cela nous permettra de réduire considérablement leur utilisation ». Il tient toutefois à préciser que « le but n’est pas de supprimer les insectes, mais de les réguler ».
Un moyen de lutte contre le réchauffement climatique
En plantant de la haie, les agriculteurs espèrent aussi « lutter contre le réchauffement climatique en gardant de l’humidité dans le sol. La haie possède vraiment plusieurs atouts », assure Benjamin Vecten.
Pour la journée du 16 janvier, une classe de seconde professionnelle NJPF (nature jardin paysage forêt) du lycée La Brosse est venue prêter main-forte aux agriculteurs. « On a fait venir cette classe qui forme les paysagistes et les forestiers de demain. L’objectif est d’impliquer des jeunes pour les inciter à planter des arbres et leur montrer de manière concrète ce que peuvent faire les agriculteurs pour favoriser la biodiversité ».
Enfin, même si ce n’est pas le but premier recherché par le collectif d’agriculteur, il est à noter qu’avec la nouvelle PAC, la plantation de haie permet de rentrer dans la conditionnalité des aides PAC, notamment dans la BCAE 8 qui exige 4 % d’éléments non productifs sur les arables, ainsi qu’un accès à un « bonus haies » dans le cadre des éco-régimes.
Une seconde journée, avec les enfants d'Escamps

Le vendredi 27 janvier, sur une autre parcelle d’Escamps, avec une soixantaine d’enfants de la commune, de grande section de maternelle jusqu’au CM2 se sont également prêtés au jeu de la plantation de haies.
Bottes aux pieds et gants aux mains, les enfants de la commune ont tous mis la main à la pâte et chacun a pu planter son arbre. « Les enfants vont voir les haies grandir avec eux. Et pour ceux qui partiront du village, ils les verront en revenant plus tard », sourit Jacky Horton, agriculteur du village.
