L'entreprise de travaux agricoles de René Meuzard, spécialisée dans les moissons, opère une « « petite trêve » avant de lancer les récoltes de tournesol, soja puis maïs.
Ses huit moissonneuses tournent à plein régime tous les ans dans le département, et plus précisément dans les secteurs de Saint-Nicolas-lès-Cîteaux et Lacanche. Sa 37ème moisson d'été consécutive est à créditer d'une note plutôt positive : « Elle est moyenne dans certains endroits, très bonne dans d'autres. Il est dommage que tous les épis n'aient pas tous été remplis car sinon, cette année aurait été exceptionnelle pour tout le monde », commente René Meuzard. Cet homme de 66 ans a fauché sa dernière parcelle le 10 août avec la présence de six de ses New Holland dans le même champ, histoire de « marquer le coup » pour la fin de ce nouvel exercice. Mais son équipe et lui-même seront très vite « repartis en vadrouille » : les premiers sojas et tournesols devraient être récoltés aux environs du 15 septembre, avec le maïs qui suivra dans la foulée. « Tout se présente plutôt bien, là aussi, dans ces trois cultures. Toutes ont profité des dernières pluies estivales », indique l'entrepreneur, aidé dans son travail par plusieurs membres de sa famille, notamment son fils Paul et sa fille Agathe, sans oublier les saisonniers.
La passion l'a emporté
René Meuzard a débuté sa carrière à France Télécom. Lancer un jour son entreprise de travaux agricoles trottait dans un coin de sa tête depuis très longtemps : « je prenais des vacances l'été, spécialement pour aller moissonner... J'ai toujours aimé ça ! J'ai définitivement franchi le pas en 1987, une année où il y avait beaucoup de changements -pas toujours très intéressants- dans mon ancien métier. J'ai commencé avec une moissonneuse et j'ai évolué au fil du temps en développant mon parc matériel, en m'adaptant à la demande du terrain ». Le Côte-d'Orien a compté jusqu'à 80 clients en une seule année : « ce nombre a certes baissé avec la démographie agricole mais les surfaces sont restées les mêmes pour moi, avec l'agrandissement des exploitations ». Si, autrefois, les mêmes machines opéraient dans les deux secteurs d'interventions de René Meuzard, la donne a considérablement changé, comme l'explique l'intéressé : « à l'époque, une fois les moissons terminées vers Saint-Nicolas, nous avions le temps de redescendre les machines pour battre ici, autour de Lacanche et aussi vers Bligny-sur-Ouche, Nolay et Saint-Romain. Ce n'est plus le cas, car les variétés ont changé avec le temps, tout comme les dates de semis... Les récoltes se font désormais pratiquement en même temps. Il faut donc être partout au même moment ! Dire qu'il a fallu doubler le matériel pour s'adapter à cette nouvelle caractéristique est un peu exagéré, mais nous ne sommes pas très loin, non plus, de la vérité ! ».
Les feux sont au vert
Tout comme les autres gérants d'ETA rencontrés cet été dans le journal, René Meuzard voit de l'avenir dans la sous-traitance des interventions en agriculture : « les surfaces deviennent tellement importantes que les chefs d'exploitation ne peuvent plus tout faire. Oui, il y a de l'avenir dans les ETA, mais aussi dans tout ce qui touche l'agriculture ! ». L'entrepreneur relaye toutefois la nécessité de s'adapter à la hausse des prix : « rien n'est toutefois évident. Il a fallu prendre en compte l'augmentation du coût du carburant, nous n'avons pas pu y échapper. L'AdBlue est aussi une charge supplémentaire pour nous : plus les machines sont performantes et plus la consommation augmente... Et cela va sans dire : le prix des pièces et des machines flambe, c'est une grosse problématique pour tout le monde... ».