Journées bâtiments
Simple, efficace et pas cher

AG
-

La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or vient d'organiser six visites de bâtiments d'élevage. Julien Laligant a reçu le public mardi matin.

Simple, efficace et pas cher
L'éleveur de Mont-Saint-Jean devant sa stabulation de 100 mètres de long, agrandie à deux reprises, à chaque fois sous le même format.

Projets en tête ou non, les visiteurs sont toujours nombreux à se rendre aux journées bâtiments de la Chambre d'agriculture. Avant de revenir sur le bilan de cette édition la semaine prochaine dans nos colonnes, nous avons rencontré Julien Laligant sur son exploitation. En Gaec avec son épouse Christelle depuis le 1er janvier, l'éleveur de 41 ans a agrandi son troupeau bovin au détriment de sa troupe ovine : « J'ai décidé de faire construire pour loger davantage de vaches, j'ai désormais 116 places ». Julien Laligant n'a pas cherché « de midi à 14 heures » pour définir les caractéristiques de son bâtiment : « je n'ai fait que prolonger l'existant, avec les mêmes dimensions, la même organisation intérieure et pratiquement les mêmes équipements. La structure a gagné 35 mètres de long pour désormais atteindre 100 mètres. Mon père était à l'origine de la construction en 2003. Il y avait déjà eu une première extension en 2008. Une quatrième, à l'avenir ? Non ! Ce n'est plus possible car nous sommes dans un coteau et le terrassement serait très compliqué ».

Simple et fonctionnel

Julien Laligant bénéficie de nouvelles cases à veaux et de vêlage pour se simplifier la vie. Grâce à ses passages d'homme, l'éleveur charolais n'est jamais contraint de passer au-dessus d'une quelconque barrière : « oui, simplicité et fonctionnalité sont les mots qui conviennent le mieux pour décrire ce bâtiment. Le quai d'alimentation est très long mais je passe une seule fois avec la pailleuse et une autre avec la mélangeuse avant que le travail quotidien ne soit terminé ». La stabulation est ouverte sur le côté, avec des filets brise-vent sur les barrières : « c'est un avantage au niveau de l'aération, il n'y a pas de poussière à l'intérieur. Le froid ? Ce n'est pas un souci pour les bovins. C'est aussi très pratique quand je cure : les vaches sont aux cornadis, il n'y a pas de barrière à démonter ». La même caméra de surveillance d'autrefois est utilisée : un grand câble avait été installé à l'époque pour anticiper une ou plusieurs extensions.

Impressions

Quelques petites améliorations ont malgré tout été apportées, à l'image des chéneaux plus larges : « c'est vraiment le top par rapport aux anciens qui étaient trop justes en cas d'orage. Les soudures commencent aussi à marquer le pas… Il est possible que j'en installe de nouveaux d'ici quelque temps, tout le long du bâtiment ». Rien n'est malheureusement jamais parfait dans une construction, Julien Laligant cite deux points perfectibles : « idéalement, il aurait fallu une aire paillée un peu plus profonde, d'au moins deux mètres, mais encore une fois, il y a les contraintes du terrain… Dans le quai d'alimentation, j'aurais bien vu une partie plus enfoncée de quelques centimètres pour éviter que les vaches repoussent leur nourriture. Cela aurait évité bon nombre de passages de balais ! ».

Bien calculé

Julien Laligant a été subventionné à hauteur de 60 % pour cette extension, soit le maximum qu'il pouvait prétendre : « il y a eu les 40 % de l'ancien PCAE et 20 % de bonifications car je fais partie d'un GIEE. Le plafond était à 120 000 euros avec les 70 000 euros pour ma part et 50 000 autres euros supplémentaires pour le deuxième associé qui était ma mère jusqu'à ce début d'année. La construction a coûté 120 000 euros justement, tout est très bien tombé ». Un « petit peu » de chance est venu se greffer à cette construction, démarrée juste avant le Covid et l'augmentation exponentielle des matériaux : Julien Laligant n'a pas eu la moindre régularisation par rapport à l'inflation. Équiper le toit de panneaux photovoltaïques a fait partie des réflexions il y a quatre ans : « nous nous sommes bel et bien posé la question mais l’exposition n'est pas la meilleure et le transformateur est à 400 mètres… Ce n'est peut-être que partie remise car, aujourd'hui, les panneaux sont devenus plus performants et l'exposition n'est plus toujours un problème majeur. Le transformateur est encore loin mais vu que nous avons une grande toiture, il y aura peut-être une rentabilité à la clé. C'est à réfléchir ».