L’actualité sanitaire de ces derniers mois a été dense, avec l’arrivée de la FCO-3 et 8 dans notre département, et la MHE à nos portes. Que ce soit en ovins ou en bovins, les effets de la propagation du virus en bovins se font sentir, avec de la mortalité chez les ovins, des avortements, des inquiétudes sur la fertilité des troupeaux.
Une fois de plus, la réaction trop lente des autorités nous a conduits à une couverture vaccinale région par région, avec de longues semaines perdues pour vacciner dans les départements qui n’étaient pas encore touchés.
Arrêtons la vaccination zone par zone
Pour nous, la gestion du sanitaire doit rester simple : donner aux éleveurs la possibilité de vacciner leurs troupeaux dès que possible, et dans une zone géographique la plus large possible pour éviter aux animaux de recevoir les vaccins en même temps qu’ils sont confrontés au virus, comme ce fut le cas pour la FCO-3 cette année.
Et pour les élevages touchés par la maladie et ayant des pertes, les perspectives d’indemnisation doivent être rapides. Concernant la FCO cette année, le réseau FNSEA-JA et ses AS se sont rapidement mobilisés pour solliciter des fonds afin de couvrir les pertes ovines et bovines. Un fonds d’urgence de 75 millions d’euros a été annoncé pour couvrir les pertes du sérotype 3, élargi très récemment au sérotype 8, pour les ovins et bovins. Cet élargissement était demandé par notre réseau, le fonds du FMSE seul ne pouvant couvrir l’ensemble des pertes directes causées par la FCO8 sur 2024. Il s’agit d’une victoire syndicale majeure, toutefois l’enveloppe doit être augmentée et l’accès élargi.
Une gestion sanitaire au niveau de l’UE
Nous voyons bien que chaque virus traverse rapidement les frontières, que ce soit la FCO venue des Pays-Bas, la MHE venue d’Espagne, ou la Fièvre Porcine Africaine qui est canalisée pour le moment de l’autre côté de nos frontières en Allemagne et en Italie. Pour mieux anticiper les crises sanitaires et améliorer la gestion au niveau européen, nous sommes favorables à l’évolution de la LSA (Loi Santé Animale, texte européen visant à harmoniser la gestion des maladies animales dans les États membres), et ainsi faciliter l’accès aux vaccins. Nous plaidons également pour une harmonisation des règles entre États Membres pour fluidifier les échanges et éviter des processus différents en fonction du marché visé, et éviter de devoir faire une PCR négative pour partir vers certains pays, mais un vaccin obligatoire pour un autre…
J-L Gerbron, président du canton de Montbard à la FDSEA21 et administrateur à la Fédération Nationale Bovine
Alors que le bien-être animal est au cœur des préoccupations des consommateurs et des politiques, qu’en est-il du bien-être de l’éleveur ? Nous assurons déjà le bien-être nos animaux, mais nous devons pouvoir travailler sereinement. Nous avons besoin de règles qui nous permettent de travailler, de perspectives pour gagner notre vie. Et la période nous le montre : nous devons améliorer la gestion des épizooties. Lorsque l’ampleur d’un phénomène sanitaire nous dépasse, l’État doit prendre sa part de responsabilité et indemniser quand il a trop tardé.
Nos fermes familiales ne sont pas des industries !
Pour éviter la perte de compétitivité de l’élevage français il nous faut aussi faire évoluer la réglementation des installations classées d’élevage (ICPE). Dans le contexte actuel, alors que la moitié des agriculteurs partira à la retraite d’ici 10 ans, la FNSEA et les JA portent des demandes fermes de simplification et d’harmonisation des règles européenne.
L’Union Européenne a pris la sage décision d’exclure l’élevage bovin de sa directive IED, nous demandons simplement que la France s’aligne sur cette décision ! Idem pour les porcins et les volailles, il faut réhausser les seuils d’autorisation qui sont au niveau des seuils européens.
Les activités agricoles ne sont pas des activités industrielles, nous appelons à une reconnaissance dans les textes des spécificités des activités agricoles, et notamment du caractère familial de nos exploitations qui n’ont pas les moyens humains et financiers comparables à ceux des industriels.