Relevage
La grêle a bien complexifier les choses
Après le gros orage de grêle du 1er mai qui a fortement impacté les vignes, notamment dans le Chablisien, le relevage s’avère être beaucoup plus complexe qu’à l’accoutumée. Une tâche essentiellement pour le développement de la vigne et pour éviter de se laisser dépasser par la végétation.
Cette année, beaucoup de vignerons n’ont pas entamé le relevage de la même manière que les autres années. En cause, l’important orage de grêle du 1er mai qui a laissé des traces, « et a perturbé la pousse de la vigne », comme le dit Richard Rottiers, cogérant du domaine des Malandes, à Chablis. « Au 1er mai, on avait des sarments qui faisaient environ 3 cm et qui ont été coupés partiellement voire entièrement par la grêle. La pousse de la vigne a été ensuite irrégulière et les sarments qui ont repoussé étaient plus fragiles ».
Le relevage, qui, pour rappel, est une opération consistant à relever les fils de fer accrochés au piquet afin de pouvoir palisser (ce qui permet d’aérer le feuillage et les grappes afin d’éviter la pourriture et le développement de maladies comme le mildiou) la végétation, n’est donc pas évident cette année. « Les sarments ne sont pas tous au même stade, donc pas à la même hauteur. Il faut passer beaucoup plus souvent que les autres années pour arriver à contenir la végétation », poursuit Richard Rottiers.
L’autre objectif de ces relevages : préserver au mieux les « jolis » sarments. « Il ne faut vraiment pas se rater cette année pour qu’ils soient en bonne position pour bien lignifier au mois d’août afin que l’on puisse tailler dessus l’hiver prochain ».
Une grosse pression mildiou
Pour ne rien arranger, les vignerons sont confrontés à une forte pression mildiou cette année. « C’est un champignon qui aime la pluie et la chaleur, exactement ce que l’on a ces derniers temps, on en voit donc beaucoup », confie Richard Rottiers. « Avec la pluie, on n’arrive pas à maintenir les cadences de traitement car nous sommes en bio et utilisons des produits qui sont lessivables rapidement. On se fait dépasser par le mildiou cette année. Sachant que la vigne qui a grêlé est plus fragile, elle est plus sensible à la maladie ».
Pour éviter de se faire déborder par la végétation, le domaine des Malandes a fait appel à davantage de main-d’œuvre extérieure cette saison. « On a l’habitude d’embaucher une ou deux personnes supplémentaires pour les relevages. Cette année, on a pris trois jeunes en plus et on a également deux stagiaires. Vu les complexités du moment, il était nécessaire d’embaucher plus de monde », explique Richard Rottiers.
Le relevage va durer encore quelques semaines, jusqu’à la mi-juillet. Le dernier gros travail à pied avant la vendange, qui n’aura pas lieu avant la mi-septembre. « On était partie sur une année précoce. Cela commençait à pousser vite en avril. Mais les gelées ont tout ralenti. Et le temps humide et froid qu’on a eu au mois de mai a fait que la pousse de la vigne a fortement ralenti », conclut le vigneron.
Une dérogation à la durée maximale du travail pour les travaux en vert
Cette année, la FRSEA BFC a demandé, au nom de la FDSEA de l’Yonne, une dérogation à la durée maximale du travail pour les travaux en vert, comprenant le relevage. Ainsi, la DREETS BFC a accordé une dérogation à la durée maximale du travail à hauteur de 60 heures par semaine pour cette période et concerne les salariés permanents et saisonniers (hors mineurs qui ne peuvent pas dépasser 35 heures par semaine). Cette dérogation est accordée dans les conditions suivantes : durée du travail absolue portée à 60 heures par semaine ; durée hebdomadaire moyenne de travail portée à 46 heures sur 12 mois. À noter que si la dérogation s’applique jusqu’au 28 juillet, les salariés ne peuvent toutefois travailler au-delà de 48 heures par semaine pendant plus de 4 semaines consécutives. Aussi, l’employeur doit accorder au salarié un repos payé égal à 50 % du temps de travail accompli au-delà de quarante-huit heures hebdomadaires.