Gendarmerie
Attention aux vols pendant les moissons

Christopher Levé
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Chaque année, durant les moissons, des agriculteurs sont victimes de vols en tous genres : gps, console, outillage, carburant voire de matériels agricoles. Pour limiter les larcins, la gendarmerie donne quelques bons conseils pour les exploitants agricoles. 

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Les agriculteurs peuvent faire appel au correspondant sûreté de sa brigade pour une expertise sur leurs exploitations (photo Gendarmerie Nationale).

Le Colonel Nicolas Nanni, commandant de groupement de gendarmerie départementale de l’Yonne, le souligne : « il faut tout d’abord avoir conscience que tout se dérobe dans une exploitation agricole, c’est une grande difficulté pour les agriculteurs. Cela va du plus petit des matériels, comme de l’outillage, au plus gros, comme les tracteurs ».
Alors, pour limiter au maximum les larcins, il est nécessaire de renforcer la sécurité des exploitations, en commençant par les accès, et de mettre en place des dispositifs dissuasifs comme l’éclairage, les faits étant souvent pratiqués de nuit. « Cela génère de l’inconfort chez les délinquants et de la peur », assure le Colonel Nanni. « On peut aussi installer des dispositifs de vidéoprotection assez ostentatoires pour qu’ils aient un bénéfice », les caméras gibiers fonctionnant très bien.
L’idée première est de ne rien laisser à portée des voleurs. Cela passe par le fait de rentrer les tracteurs et les produits de valeur dans les hangars, de déconnecter et ranger, si possible dans un lieu sécurisé et sous clé, les GPS et console, ou encore « d’essayer de limiter le remplissage du réservoir du tracteur à l’activité journalière, quitte à emmener deux ou trois jerricans dans les véhicules si besoin, même si cela peut paraître compliqué pour l’agriculteur, surtout en période de moisson, ou du moins essayer d’éviter de laisser un maximum de carburant dans le tracteur quand la journée arrive à son terme », indique le Major Stéphane Verse, référent sûreté du groupement de gendarmerie de l’Yonne.
Dans l’exploitation, il est aussi mieux de garer les véhicules le long d’un mur, pour limiter l’accès au réservoir, et si possible les ranger dans un même endroit « ce qui sera plus facile pour la surveillance si on met en place un dispositif de vidéoprotection », ajoute le Major Verse.
Autre conseil : installer une sonde dans les cuves permettant d’envoyer une alerte si le niveau baisse, bloquer le pistolet de la cuve pour empêcher un individu de se servir en toute sérénité, et mettre en place des dispositifs GPS sur les matériels agricoles alertant l’exploitant en cas de mouvement non prévu.

Faire appel à son correspondant sûreté

En cas de vol, la priorité est de prévenir la gendarmerie (au 17) et si possible déposer plainte. « Au-delà de ça, il faut que les agriculteurs fassent attention aux premiers actes qu’ils font sur les lieux touchés par les cambrioleurs. Il faut nous laisser agir pour que nous puissions faire nos constatations, pour que l’on donne la chance à la criminalistique, à travers des recueils de traces, à savoir des profils génétiques ou des traces papillaires (que l’on laisse avec les mains) », pointe le Colonel Nanni. « Il faut savoir que dans chaque brigade, il y a des techniciens en identification criminelle de proximité, qui font, sur des mesures simples, un travail aussi redoutable et efficace que les ceux d’Auxerre consacrés uniquement à cette tâche », ajoute-t-il.
Aussi, chaque brigade du département a un correspondant sûreté, formé par le Major Verse. « Les agriculteurs peuvent demander la présence de ce correspondant sûreté, de manière totalement gracieuse, qui vient pour faire une analyse sûreté d’une exploitation, pour identifier les failles. Et si nécessaire, le Major Verse peut à son tour intervenir pour apporter une expertise supérieure », informe le Colonel Nanni.
Ce dernier souhaiterait également que davantage d’exploitants agricoles s’engagent comme réservistes opérationnels. « À travers eux, cela me permettra de prendre encore mieux le pouls de ce qu’ils vivent et pensent ».
À noter également que dans l’Yonne, 266 communes font partie du dispositif de la participation citoyenne. Un atout, qui a fait ses preuves avec une baisse de délinquance (notamment sur les atteintes aux biens) constatée de l’ordre de 15 à 20 %, dont peuvent bénéficier les agriculteurs. Et même l’intégrer en se rapprochant de sa mairie.