Lait
Une réunion en commun plus profitable

Berty Robert
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Début décembre, Dijon Céréales organisait en Côte-d'Or sa traditionnelle réunion technique vaches laitières. Cette année, la nouveauté se trouvait dans le fait que cette réunion se tenait conjointement avec la coopérative Alysé et le GDS 21.

Une réunion en commun plus profitable
L'organisation en commun de cette réunion technique, entre Dijon Céréales, Alysé et le GDS 21 s'est révélée profitable en matière d'informations délivrées aux éleveurs.

Une réunion technique vaches laitières s'est tenue le 4 décembre, à Saint-Martin du Mont, dans le centre de la Côte-d'Or. L'évènement a réuni une cinquantaine de producteurs laitiers de tout le département et la rencontre a marqué une première collaboration réussie entre la coopérative Alysé et le GDS de Côte-d’Or. Les échanges ont été particulièrement riches, abordant les problématiques spécifiques d’une année 2024 atypique : qualité des fourrages et impact sur la production laitière, fluctuations des prix du lait et des matières premières, évolution de la marge brute, risques liés aux mycotoxines et solutions pour mieux gérer les effets sur les vaches laitières, qualité de l’eau et parasitisme. Par ailleurs l’équipe Énergie de Dijon Céréales a présenté un projet de méthanisation collective qui pourrait intéresser les éleveurs laitiers du secteur de Fromenteau. « L'organisation en commun avec Alysé a permis de regrouper les éleveurs concernés et les thèmes à aborder », souligne Jean-Luc Belorgey, responsable Conseillers performance productions animales et Matières premières pour l'alimentation animale.

Des solutions sur les fourrages

La qualité des fourrages a été passée en revue, en regard de la pluviométrie importante qui a caractérisé l'année. En ensilage de maïs, d'herbe, ou en foin, une grande hétérogénéité a été constatée et présentée en détail par Alysé. Les conseillers performance de Dijon Céréales ont pu, dans la foulée, présenter des solutions face à cette problématique, et notamment, aux déficiences de valeurs nutritionnelles qui pouvaient en découler. Par exemple : redensifier les rations, ramener de l'appétence sur les rations par le biais de l'aliment liquide, bien minéraliser les vaches. « 2024 est exceptionnelle dans la quantité de fourrage produite, ajoute Jean-Luc Belorgey, mais les valeurs alimentaires de ces fourrages se sont, de ce fait, diluées. De plus, la récolte de ces fourrages s'est faite sur trois mois, entre début mai et la mi-août, alors qu'en temps normal, tout est terminé fin juin, à l'exception des ensilages de maïs. » Rien que sur la période de récolte, la pluviométrie aura atteint 600 mm, ce qui en dit long sur les difficultés qui se sont posées.

Capter les mycotoxines

Autre thème abordé lors de cette réunion : les mycotoxines. Elles se sont beaucoup développées dans les fourrages en raison, là encore, d'un fort taux d'humidité et de la grande complexité rencontrée dans les conditions de récolte, qui ont favorisé ce développement. Elles ont donc constitué un gros point de vigilance pour cette année et ont perturbé la production laitière. « Avec Alysé, nous avons pu comparer nos résultats, poursuit Jean-Luc Belorgey, et ainsi obtenir une vision plus globale, au-delà des frontières de la Côte-d'Or. Partager nos résultats est un vrai plus. » La société Le Chevestrier est intervenue lors de la réunion pour présenter son approche de réduction des mycotoxines par le biais de capteur : un complément alimentaire qui capte ces mycotoxines, ce qui permet de maintenir l'ingestion des fourrages et la valoriser en termes de production laitière.

Vigilance sur l'abreuvement

Troisième thème qui aura mobilisé l'attention des participants à cette réunion technique : l'eau. Une étude sur la qualité des eaux pour l'abreuvement des ruminants, réalisée par Alliance BFC (Dijon Céréales, Terre Comtoise et Bourgogne du Sud) a été présentée, accompagnée de recommandations pour l'abreuvement et des points de vigilance notamment sur les eaux de forages, de pluie, de sources, de puits ou de surface, face au risque bactérien. Là aussi, l'autonomie est de plus en plus recherchée par les élevages, au même titre que pour les fourrages. « Cette quête d'une plus grande autonomie doit s'accompagner d'une grande vigilance sur la qualité de l'eau qu'on donne à boire à nos animaux. » Le GDS 21 est, par ailleurs, intervenu sur la vigilance à avoir, en année atypique comme celle que l'on a connue, face aux risques de parasitisme.