Prévention des risques
La sécurité avant tout

Catherine Blin (LEGTA Morvan) et Chloé Monget
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Dans le cadre d'une semaine d'Enseignement à l'initiative de l'établissement (EIE), une classe de seconde PA du Legta du Morvan fut sensibilisée à la sécurité dans les exploitations agricoles.

La sécurité avant tout
Florent Buteau, ancien élève du Legta du Morvan et désromais exploitant  à Saint-Hilaire-en-Morvan, a reçu les élèves pour une présentation du DUERP. Crédit photo : Legta du Morvan.

Afin de sensibiliser les élèves de seconde PA du Legta du Morvan sur les risques professionnels dans les exploitations agricoles, une semaine dédiée était prévue du 30 septembre au 4 octobre. Organisée par leur professeur de zootechnie Catherine Blin dans le cadre de l'Enseignement à l'initiative de l'établissement (EIE), cette semaine fut rythmée par différents moments afin de les préparer « à des situations qu'ils pourraient rencontrer dans leurs futurs stages ou emplois » précise l'enseignante avant d'ajouter : « la sécurité débute par le port de vêtements adaptés (types chaussures de sécurité) et l'installation de moyens de désinfection (à l'image d'un pédiluve). Ces gestes simples sont une base pour préserver l'intégrité physique et sanitaire des intervenants et des animaux ».

In situ pour les bovins

Pour démarrer, une formation axée sur les manipulations des bovins et des équidés fut dispensée par Audrey Miny et Timothée Delavaux, conseillers en prévention à la MSA, accompagnés par Pierre Berrechet, formateur à l'Institut de l'élevage. Afin de rendre plus concrètes les explications théoriques, une manipulation in situ était prévue chez Pierre Ribaillier (Châtin). À cette occasion Pierre Berrechet rappelle que « pour les bovins, la contention commence au moment où l'animal est exfiltré du troupeau. Comme ils sont grégaires, il est préférable de ne pas les isoler visuellement de leurs congénères, car cela peut engendrer du stress et donc des situations à risques pour les intervenants. Pour le rassurer, des gestes doux et des murmures à l'animal sont à privilégier ». Catherine Blin insiste d'ailleurs : « Cette relation homme/animal est à travailler tous les jours dans la conduite d'un élevage ». Après les conseils prodigués par M. Berrechet et Mme Blin, les élèves se sont ensuite exercés à la réalisation de nœuds anti-étranglement et à une approche des animaux. Pour Maxence, Romain et Rémi (élèves en seconde PA) cette expérience en situation était une « première et nous a permis de nous essayer à ces techniques spécifiques ; ce fut très enrichissant ». Ensuite, les élèves ont pu découvrir la nouvelle stabulation du Gaec de Planvoy (Lormes), dépourvue de trottoirs pour éviter les accidents durant les saillies. Les associés du Gaec ont également évoqué l'utilisation du lève-tête comme « un moyen de travailler en toute sécurité que ce soit pour l'animal ou l'exploitant – tout en évitant le gaspillage de produit de traitement ». Louis, Perrine, Zoé et Clément (élèves en seconde PA) pointent : « Avec la comparaison entre les deux stabulations du Gaec, nous avons pu visualiser les améliorations et constater que pour devenir éleveur, il faut de la passion mais aussi des capacités : techniques, d'observation, de gestions et d'anticipation ! ». Enfin, les élèves ont pu observer la conception et le fonctionnement d'un parc de contention abrité muni d'une bascule et d'un quai d'embarquement au Gaec 2 Pain (Achun). Catherine Blin martèle : « l'investissement dans un parc de contention permet de sécuriser et de parfois simplifier les manipulations ; un point indispensable si vous souhaitez accueillir des intervenants extérieurs dans de bonnes conditions (sans compter les conditions de travail à respecter) ». Spécifiquement sur la contention, une visite de l'entreprise Ponge (Guipy) est en cours de création et devrait avoir lieu début d'année 2025.

Volet administratif

Afin d'offrir toutes les clés aux jeunes en matière de prévention, un point fut également réalisé sur les documents administratifs nécessaires dans une exploitation à l'image du document unique d'évaluation des risques professionnels (ou DUERP, 1). Pour comprendre l'utilité et l'importance de ce dernier, les élèves furent invités à en établir un en prenant comme support de travail l'exploitation du Gaec de Chaligny (Saint-Hilaire-en-Morvan). Pour l'exercice, ils furent épaulés par Florent Buteau, associé du Gaec et Camille Fassier, juriste à la FDSEA 58. Pour compléter ces connaissances nouvellement acquises, le DUERP du Legta du Morvan fut présenté et expliqué aux élèves, de même que le logiciel Systera (permettant de remplir le fameux document). Les étudiants concluent : « dans une exploitation agricole, nous travaillons au quotidien avec de nombreux risques. En avoir conscience permet de les cibler et de les éviter ; en somme de travailler dans de bonnes conditions ». Outre la sécurité, les pratiques agricoles spécifiques furent également abordées durant cette semaine EIE, avec une visite au Sommet de l'élevage en bonus.

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