Après avoir fait le point sur la campagne de cette année, Noël Deneuville (Chevenon) revient sur son inscription à Moissonneuse.fr d’Intercéréales.
Comme il l’expliquait (1) lors de son résumé des moissons 2024, Noël Deneuville donne une grande importance à la transmission de savoirs mais également à détailler au grand public ses pratiques. « L’agriculture aujourd’hui est multiple et il est nécessaire d’ouvrir nos portes pour que les consommateurs comprennent nos pratiques et l’importance de leur acte d’achat pour nous » souligne Noël Deneuville. Ainsi, au-delà des rencontres qu’il peut organiser dans son exploitation, il a fait le choix de s’inscrire sur Moissonneuse.fr, une initiative d’Intercéréales qui permet de prendre rendez-vous avec un exploitant afin de suivre les moissons avec lui.
En un clic
« Depuis le début, je fais partie de cette démarche de manière assez naturelle», poursuit Noël Deneuville. «Pour moi, c’est une occasion supplémentaire d’accueillir du monde ici pour détailler ma manière de travailler ». Par ailleurs, il salue l’utilisation du support numérique pour la programmation de ces fameux rendez-vous. « L’agriculture change, et les nouveaux moyens de communication permettent de lever certaines barrières afin que ceux qui n’oseraient pas rentrer dans une ferme puissent le faire très simplement. En parallèle, cela peut être partagé ensuite sur les réseaux sociaux offrant ainsi une certaine proximité. Oui, il y a parfois des dérives sur ces derniers, mais force est de constater que les discussions se font assez naturellement. Cette communication digitale donne, à mon sens, un nouveau souffle à l’image de l’agriculture. Cela permet de mettre en avant toute sa diversité et toutes les problématiques que nous pouvons rencontrer en tant qu’exploitant agricole. Et, de remettre notre réalité au centre du village, pour des gens qui parfois oublient ou n’ont pas connaissance de nos contraintes ».
Générer des vocations
Pour Noël Deneuville, « cette nouvelle manière de communiquer permet également de donner de la visibilité à l’agriculture de manière plus large afin d’attirer des jeunes dans notre profession, que ce soit pour devenir chef d’exploitation ou salarié agricole ; en somme, générer des vocations. Malgré tout, cette communication, même si elle demeure un bel outil pour faire connaître notre métier, a des limites. En effet, au-delà de l’image, la réalité peut détonner. Pour preuve, nous avons de plus en plus de mal à trouver de la main-d’œuvre, à cause notamment de la rémunération et des conditions de travail parfois difficiles. À mon sens, il faut revoir le système globalement pour trouver une issue à cet enjeu. La communication digitale est un outil d’alerte, d’explication, de mise en avant, mais ce sont les décisions politiques qui établissent l’avenir. Sans engagement à ce niveau… je crains que nous restions dans une impasse ». Il conclut : « Quand on accueille des enfants dans l’exploitation, au début ils ont un peu peur des grosses machines, et une fois montés dedans, ils ne veulent plus partir. L’agriculture est un monde parfois dur mais tellement intéressant. Une fois qu’on y goûte, on ne peut plus s’en passer. Moisssonneuse.fr ainsi que toutes les autres rencontres que l’on peut faire permet de partager cela ».
Note : (1) Voir TdB n° 1792.