Une délégation FDSEA, JA et Chambre d'agriculture de Côte-d'Or s'est rendue en préfecture dans le cadre de la prédation. Voici plusieurs extraits de l'exposé présenté.
Le dossier loup est toujours « en haut de la pile » dans le monde agricole. Le 3 octobre, plusieurs élus FDSEA, JA et Chambre ont assisté à une présentation relative à la prédation en Côte-d'Or. Trente-sept attaques ont été enregistrées de janvier à fin septembre 2024, pour un total de 122 victimes (91 animaux morts et 31 blessés). Pour reprendre les termes de la DDT, « la piste du loup n'est pas écartée » pour 99 de ces 122 victimes (la cause de la mortalité est qualifiée « indéterminée » pour 15 autres animaux, la prédation et les grands prédateurs sont exclus pour les 8 victimes restantes). Pour comparaison, l'année 2023 s'était terminée sur un total de 40 constats et la qualification « loup non écarté » avait été utilisée pour 55 victimes. Les ovins sont très majoritaires dans toutes ces attaques, mais cinq bovins apparaissent toutefois dans le bilan des victimes de 2023, quatre le sont dans le tableau intermédiaire de l'année en cours.
Deux zones en particulier
Bien d'autres chiffres ont été présentés lors de cette rencontre. Un focus a notamment été proposé pour deux secteurs bien distincts du département. Le premier concerne le territoire de Sombernon/Pouilly-en-Auxois, dans lequel 16 attaques « loup non écarté » ont été enregistrées sur la période allant du dernier trimestre 2023 à fin mars 2024. Ce même secteur se caractérise par les données suivantes : 60 victimes, six tirs de défense simple accordés, 133 interventions de lieutenants de louveterie, 6 interventions d'un binôme composé d'un lieutenant de louveterie et d'un agent de l'OFB, 15 interventions de l'OFB, dix observations d'un loup, deux tirs en direction d'un loup (à Échannay, là où la majorité des observations ont été réalisées). La zone dite « Morvan sud » a elle aussi fait l'objet d'une présentation détaillée et pour cause : pour le seul mois de mai 2024, cinq attaques « loup non écarté » ont été enregistrées, pour un total de 61 victimes, 4 tirs de défense simple accordés, 34 interventions de lieutenants de louveterie, trois interventions de l'OFB, quatre observations d'un loup et un tir en direction d'un loup (sur la commune à Voudenay).
Réaction
Antoine Duthu, président des Jeunes agriculteurs de Côte-d'Or, participait à cette rencontre : « Le loup, pas chez nous : nous sommes bien évidemment encore et toujours dans cette optique, mais la politique actuelle ne va malheureusement pas dans notre sens. Nous tâchons néanmoins de maintenir la pression, et cela durera le temps qu'il faudra… Concernant la présentation qui nous a été faite le 3 octobre en préfecture, il y a eu effectivement trois tirs cette année dans le département, mais aucun prélèvement. Nos discussions ont porté sur plusieurs points : le premier s’intéressait à la réactivité des services de l'État dès lors qu'il y a un constat. Nous voulons qu'un tir de défense soit autorisé le jour même, pour agir dans la foulée et maximiser les chances de réussite. Cette réactivité était constatée en début d'année, mais des remontées terrain nous démontrent quelques lacunes ces dernières semaines, il faut corriger cela. Nous avons également parlé des indemnisations, notamment celles des bovins. Nous invitons les services de l'État à utiliser le barème appliqué avec la tuberculose bovine afin d'avoir des prix plus justes ».