Vétérinaires ruraux
Les besoins urgents de l'Yonne et la Nièvre

Christopher Levé
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Entre le 14 et le 18 octobre, 10 étudiants vétérinaires des écoles nationales vétérinaires d'Alfort et de Lyon ont navigué entre l'Yonne et la Nièvre, pour aller à la rencontre d'éleveurs et de vétérinaires, avec pour objectif que ces derniers puissent échanger avec eux sur le métier de vétérinaire dans ces deux départements, où il y a de réels besoins.

Véto
Une soirée-débat en présence des étudiants vétérinaires a eu lieu le mercredi 16 octobre, à Auxerre.

Pour la deuxième année consécutive, des étudiants vétérinaires sont venus dans l'Yonne et dans la Nièvre pour aller à la rencontre d'éleveurs et de vétérinaires dans l'optique d'échanger avec eux pour que ces derniers leur présentent le métier de vétérinaire rural dans ces deux départements, où il manque cruellement de vétérinaires.
« En 2022, on avait répondu à un appel à manifestation d'intérêt concernant le territoire du nord de la Nièvre et du sur de l'Yonne où le diagnostic avait été fait d'une désertification de vétérinaires ruraux. À la suite de cela, un certain nombre d'actions ont émané. L'une d'entre elles était de faire venir de jeunes étudiants vétérinaires sur nos territoires pour qu’ils aient des échanges avec les éleveurs, avec les cabinets vétérinaires et avec le département, l’objectif étant aussi de montrer l’attractivité du département », rappelle Arnaud Delestre, président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne.
Si l'année dernière, neuf étudiants de l'école de Lyon étaient présents, cette année, ce sont dix jeunes, cinq de l'école vétérinaire de Lyon, cinq de l'école vétérinaire d'Alfort, qui ont passé cinq jours en Bourgogne. Avec un programme chargé, beaucoup d'échanges et de rencontres. « Le but est de leur montrer les territoires, de leur donner envie de venir s'y installer », poursuit le président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne.

Tous les sujets abordés, sans tabou

Et comme l'année dernière, ce sont des étudiants vétérinaires en fin de cursus qui étaient ciblés. « Pourquoi ? Car on a besoin de vétérinaires dès maintenant, il y a une vraie pénurie sur nos territoires. Et ces jeunes, ces étudiants, deviendront vétérinaires d'ici quelques mois. Dans les années à venir, peut-être que l'on fera un choix différent en ciblant des étudiants en début de cursus pour préparer l'avenir », continue Arnaud Delestre. Car s'il est urgent de trouver des vétérinaires dès aujourd'hui, il sera aussi important de pérenniser la profession dans les départements.
Tout au long de la semaine, de nombreux sujets ont été abordés. « On parle du métier de vétérinaire, du métier d’éleveur, des charges et de la complexité administrative, on parle aussi de comment réussir à concilier vie professionnelle et vie privée… Le but est de faire du pratico-pratique, de parler de tous les sujets possibles, sans tabou et sans ne rien cacher. On parle aussi de mal-être car il faut savoir que le métier de vétérinaire est une profession où il y a un taux de suicide élevé. Je pense que c’est important d’en parler avec ces jeunes dès maintenant pour que lorsqu’ils s’installeront, ils n’aient pas de surprise, qu’ils ne soient pas perdus », développe le président de la Chambre d'agriculture de l'Yonne.
Outre les éleveurs et les vétérinaires, les étudiants ont eu l'occasion de rencontrer les représentants du monde agricole local, les représentants des Conseils départementaux de l'Yonne et de la Nièvre, ceux des divers organismes de la profession de vétérinaire, du GDS BFC… entre autres. Ils ont aussi pu échanger avec Yonne Tourisme, présent lors d'une soirée-débat le mercredi 16 octobre, qui ont présenté divers atouts de l'Yonne à travers quelques jeux.
Tout était une nouvelle fois réuni pour vanter les deux départements. Et avec le projet d'implantation d'une nouvelle clinique vétérinaire sur le site de La Brosse, à quelques kilomètres d'Auxerre, le secteur disposera bientôt d'un argument en sa faveur pour attirer de jeunes professionnels.