Productions végétales
Le maïs ensilage s'est-il « retapé » ?
Mal embarquée en début d'été, la culture si chère aux éleveurs et à leurs animaux s'est-elle refait une santé avec le retour des précipitations ? Le point avec des Côte-d'oriens, aux « quatre coins » du département.
Les agriculteurs rencontrés lors des moissons d’été exprimaient une inquiétude certaine quant au devenir de leur maïs ensilage. Un revirement de situation est-il observé avec la météo pluvieuse des dernières semaines ? Quatre Côte-d’oriens donnent ici des éléments de réponse. Débutons ce mini-sondage au nord du département, à Villotte-sur-Ource, au sein de la SCEA des 4 Chênes, où Virginie Brion déplorait un « sale état » de son maïs il y a encore quelque temps : « il n’avait pas plu du tout en juin, les plantes souffraient beaucoup du sec et de la chaleur… Heureusement, ces dernières pluies ont été bénéfiques, je dirais même qu’elles ont sauvé la mise ! Le maïs a bien reverdi et le grain devrait être au rendez-vous, contrairement aux deux dernières campagnes. Il manquera tout de même du volume mais si la qualité compense cette lacune, ce sera déjà ça. C’est une chance : le stade du maïs était en retard début juillet, dans le cas contraire il aurait très certainement grillé sur pied ». Virginie Brion devrait ensiler tout début septembre.
Miser sur la qualité
Direction « l’Ouest » désormais, près de Semur-en-Auxois, et plus précisément à Vic-de-Chassenay, dans le maïs de Julien Baulot. Ce jeune agriculteur ne lui donnait « vraiment pas cher de sa peau » après une très mauvaise levée due au froid et aucune pluie « digne de ce nom » au moment des semis : « Cela a d’ailleurs laissé le temps aux corbeaux de se servir comme bon leur semblait, sans oublier les sangliers… Ce maïs partait très mal mais il est tombé 80 mm fin juillet - début août : les plantes ont repris des forces et ont développé pas mal d’épis. Cela pourrait compenser en partie le manque de pieds suite aux dégâts que nous avons eus. Il manquera quoiqu’il arrive de la quantité, nous espérons que la qualité soit au rendez-vous ». Julien Baulot pense « attaquer » la récolte à la mi-septembre.
Même constat
Plus au sud, chez Benoît Dureuil sur la commune de Magnien, ces plantes destinées à l’alimentation du bétail étaient tout aussi mal embarquées : « Une partie du maïs, semée le 4 mai, avait tout de même réussi à bien lever, contrairement à l’autre moitié, semée quatre jours plus tard… Entre ces semis et le 1er juillet, il n’est tombé que 25 mm et les plantes n’ont pas poussé. Les précipitations suivantes n’ont pas eu l’effet escompté : il a bien plu 35 mm en juillet mais pas plus de 5 mm à chaque fois. Cumulé au vent, les plantes n’ont pas plus profité pleinement. Le mal était fait, nous nous dirigeons vers une demi-récolte. Toutefois, les pluies qui ont suivi ont fait du bien à un certain niveau : à ma grande surprise, de très beaux épis se sont développés malgré la petite taille des maïs. Cela devrait nous garantir, je l’espère, une bonne qualité à la récolte. Celle-ci devrait avoir lieu durant la première quinzaine de septembre ».
Encore plus beau
Les pluies estivales ont fait du bien partout, même dans les champs où le maïs était déjà prometteur. À l’est du département, à Pagny-le-Château dans le Val de Saône, les maïs de Nicolas Michaud avaient plus que résisté aux mois de mai et juin très secs : « Ils sont positionnés dans de grosses argiles au bord de la Saône, donc ces maïs se sont très bien tenus. Avec les pluies de juillet et août, les plantes ont encore repris de la vigueur, elles sont actuellement très belles. Reste à savoir quelle sera la qualité, c’est la grande inconnue… Je pense que nous nous dirigeons vers une année normale, ni catastrophique, ni exceptionnelle ». L’éleveur de vaches laitières a vraisemblablement déjà ensilé sa culture le jour de la sortie de cette édition de Terres de Bourgogne : « ce sera le cas pour au moins douze exploitations du secteur, qui ont participé à un récent rendez-vous technique d’Alysé. Nous avons réalisé à cette occasion des analyses permettant de connaître le taux précis de matière sèche afin de déclencher la récolte à une date optimale. L’ensilage, pour tout le monde ici, c’est pour cette semaine ! Ces analyses présentent un double avantage : nous visons la meilleure qualité possible du maïs et nous optimisons les chantiers de récolte ».