Panneaux photovoltaïques
Quelle production l'an passé ?

AG
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Antoine Carré, agriculteur à Verrey-sous-Salmaise, livre ses résultats « solaires » de 2024, année marquée par un grand manque d'ensoleillement.

Quelle production l'an passé ?
Les centrales d’Antoine Carré, à Verrey-sous-Salmaise (21).

Certains diront qu'il n'y a pas eu de soleil l'an passé. Allez, il y en a eu un peu, mais beaucoup moins que d'ordinaire, c'est vrai. Dans un tel contexte, quel a été l'impact sur la production des panneaux photovoltaïques ? Nous avons posé la question à Antoine Carré, en charge des dossiers énergies renouvelables à la FDSEA de Côte-d'Or. Propriétaire de plusieurs installations sur les toits de sa ferme à Verrey-sous-Salmaise, l'agriculteur retrace l'historique d'une centrale de 100 kWc, assez représentative selon lui : « Après 106 MWh en 2021, 120 MWh en 2022 et 106 MWh en 2023, l'an passé n'a permis de produire que 98 MWh. Ce n'est bien évidemment qu'une demi-surprise, compte tenu du temps que nous avons eu »

2 400 euros en moins

Le « pire » mois de l'année est tout récent, celui de décembre 2024, avec seulement 2MWh au compteur : « à l'inverse, le meilleur score a été enregistré en août, avec près de 15 MWh. Au cours des trois dernières années, les meilleures productions avaient été obtenues à chaque fois en juin et juillet. L'hiver, c'est toujours très bas, visiblement… Même quand il y a du soleil comme aujourd'hui (ndlr : 14 janvier), ça ne produit vraiment pas grand-chose. La puissance de rayonnement n'est pas la même qu'en été, le soleil est trop bas lui aussi ». Économiquement parlant, pour cette même centrale de 100 kWc, l'année 2024 a engendré une baisse de produits d'environ 2 400 euros par rapport à 2022 : « ce calcul est basé sur un prix de rachat à 11 c€/kWh. Oui, c'est décevant, mais 2022 avait été une très belle année et mieux vaut raisonner sur plusieurs exercices… Le bilan de mes installations reste positif. Comme dans toute production, il y a des bonnes et moins bonnes années. Le problème avec 2024, c'est que nous avons tout cumulé sur nos exploitations, je pense aux mauvaises moissons, décevantes en quantité mais aussi en qualité. Et le solaire n'a pas relevé la donne, c'est dommage ».

Coup de gueule

La rentabilité des panneaux varie beaucoup plus en fonction des prix de rachat que de la météo, tient à faire remarquer Antoine Carré. Et à ce titre, le responsable syndical est particulièrement remonté contre certaines mesures du gouvernement : « il y a un grand besoin en énergies renouvelables dans notre pays, on nous le dit et redit, on subventionne des raccordements et, derrière ça, on nous met des bâtons dans les roues ! ». Le Côte-d'orien illustre ses propos : « on est en train de nous mettre des taxes annuelles un peu partout, sans que la majorité des agriculteurs ne soient au courant. Je pense que nous allons créer une commission énergies renouvelables à la FDSEA, cela me paraît indispensable… Il y a aussi une taxe très importante qui tombe désormais si vous dépassez les 250 kWc, il faut le savoir. La somme de 72 000 euros par MWc est à payer à l'installation. Si vous passez de 250 à 500 kWc il faudra donc débourser 0,25 x 72 000 euros, soit 18 000 euros ! La France met en avant une politique en faveur des énergies renouvelables, on vous subventionne pour vous aider à atteindre l'objectif, c'est très bien, mais après cela, on vous taxe sans commune mesure, j'appelle cela du racket ! ».