Les meilleurs compromis
La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, Arvalis, Bio Bourgogne et Interbio Franche-Comté proposaient une visite d'essais bio vendredi à Épernay-sous-Gevrey.

Quelles sont les meilleures variétés pour produire du blé meunier et de l'orge brassicole en bio ? Des essais tentent d'apporter des éléments de réponse près de Dijon. Pour le blé de printemps, pas moins de 14 variétés sont étudiées sur une parcelle appartenant à Eugène Krempp, agriculteur à Épernay-sous-Gevrey. « Un essai du même type avait été mené l'année dernière chez Armelle Dubois à Varois-et-Chaignot », informe Clément Divo. Ce conseiller à la Chambre d'agriculture rappelle que les variétés les plus productives ne sont pas forcément les plus attractives en bio : « en effet, celles qui génèrent les meilleurs rendements sont en général les moins performantes en terme de qualité. Or, l'aspect qualitatif est primordial en agriculture biologique, sans doute encore plus dans le contexte actuel où l'offre est importante, les collecteurs deviennent plus exigeants. Un taux minimal de 11% de protéines est notamment demandé. Des compromis entre quantité et qualité doivent donc être trouvés ». Les résultats de l'essai d'Épernay seront connus après les moissons : ils conforteront ou nuanceront les tendances de l'année dernière. Lucie Paumelle, conseillère à Bio Bourgogne, revient justement sur ces résultats de 2021 obtenus à Varois : « Togano avait donné le taux de protéines le plus important, et de loin. À l'inverse, cette variété avait livré les plus faibles rendements. Parmi les variétés ayant donné des résultats intermédiaires intéressants, alliant à la fois qualité et quantité, nous pouvons notamment citer Sensas, Sharki et Feeling ».
Face aux adventices
Le pouvoir couvrant des différentes variétés de blé de printemps a pu être apprécié lors de la visite d'Épernay, comme l'indique Clément Divo : « ce critère est observé avec attention par les agriculteurs. Cette compétitivité face aux adventices est effectivement source de performances. La variété ancienne Mars Ardennais domine visiblement les débats dans notre essai, mais cette variété sera peut-être celle qui sera la moins productive. Feeling, Scenic et Sensas donneront vraisemblablement des résultats beaucoup plus équilibrés, ce qui pourrait intéresser les producteurs ». Un autre essai était dédié à la production d'orge de printemps brassicole, chez Eugène Krempp. « Ce test est une première pour nous, sept variétés sont réunies », présente Lucie Paumelle, « l'enjeu est là aussi de trouver les meilleurs compris, sachant que le taux de protéines doit être compris entre 9,5 et 11,5%. La variété RGT Planet est aujourd'hui beaucoup utilisée sur le terrain mais peine souvent à atteindre un taux de protéines suffisant. L'idée est de voir s'il n'existe pas d'autres alternatives plus intéressantes à proposer aux agriculteurs, dans ce marché brassicole encore récent dans le bio ».
Tous les résultats seront disponibles dans la synthèse régionale des essais en grandes cultures biologiques qui sera éditée à l’automne.