Limousines
Réunion de la section Bourgogne Rhône-Alpes du Herd-Book
C’est en Saône-et-Loire, à Chapaize, près de Tournus, que la section Bourgogne Rhône-Alpes du Herd-Book Limousin a tenu son assemblée générale, début avril.
Une quarantaine d’éleveurs de limousines, venus d’une douzaine de départements, se sont rendus sur l’exploitation du Gaec Robin-Vannier à Chapaize, près de Tournus, en Saône-et-Loire, à l’occasion de l’assemblée générale de la section Bourgogne Rhône-Alpes du Herd-Book Limousin (HBL). À une époque où l’on peine à faire déplacer les éleveurs, la vue d’une salle comble faisait le bonheur des responsables de la race. Motivés, les éleveurs de limousines hors berceau le sont. À Chapaize, outre les éleveurs bourguignons et de départements limitrophes (42, 69, 01), certains étaient venus des Bouches-du-Rhône et des Alpes-de-Haute-Provence. Cette année encore, la section Bourgogne Rhône-Alpes (BRA) continue de se distinguer face à l’érosion générale en parvenant à accroître son nombre d’adhérents : 75 élevages pour un total de 1 322 en France. Dans un contexte national de baisse contenue du nombre de vaches cotisantes (65 000 vaches), la section BRA connaît une hausse de 5 % atteignant 2 400 vaches inscrites. Durant la campagne passée, les éleveurs limousins de BRA ont fourni 14 veaux à la station nationale de Lanaud, en Haute-Vienne, dont huit ont été qualifiés. Dans le même temps, ils ont acheté 13 mâles reproducteurs évalués à la station raciale. Satisfait de ces bonnes performances régionales, le président de la section, Laurent Bernard (Loire) félicitait les éleveurs pour leur motivation, laquelle permet de « poursuivre le développement de la section ». « L’assemblée générale est un moment propice pour faire remonter les difficultés d’une zone loin du berceau avec ses problématiques propres », soulignait le président. Et de fait, le dynamisme des éleveurs limousins de cette zone souffre malgré tout de difficultés liées à leur dispersion géographique. C’est ce que plusieurs éleveurs sont venus exprimer. Une problématique que ne niait pas le HBL. Corollaire de cette difficulté géographique, certains éleveurs avouaient leur tentation de renoncer à l’inscription, d’autant qu’au regard des frais engendrés, la valorisation n’est pas toujours au rendez-vous.
Le poids d’une inscription
Entendant la remarque de ces éleveurs, les responsables du HBL alertaient cependant sur l’importance que représente « la marque HBL », notamment pour ceux qui sont tentés de vendre des reproducteurs non inscrits. L’inscription et tout son apport technique font tout de même partie du socle du progrès génétique. Autant de garanties recherchées que les animaux non inscrits n’ont pas. Dans ce contexte, le Gaec Robin-Vannier qui accueillait l’assemblée générale a une certaine exemplarité. L’exploitation bio, qui compte quatre associés, a vu le jour en 2008. Elle couvre 320 hectares dont 120 de grandes cultures. Le cheptel compte cent vaches mères qui vêlent à deux périodes distinctes : en octobre-novembre et en mars-avril. La famille Robin a été la première à introduire la race limousine en Saône-et-Loire il y a une cinquantaine d’années. Sélectionneur depuis son installation, Philippe Vannier s’est, pour sa part, beaucoup investi au HBL. Il a présidé la section Bourgogne Rhône-Alpes pendant une vingtaine d’années avant d’entrer au bureau du Herd-Book. Bien que loin du berceau de la Limousine, le Gaec Robin-Vannier s’est toujours montré exigeant en matière de génétique, utilisant des taureaux de haut niveau dont certains ont véritablement marqué l’élevage. Les associés n’ont jamais hésité à aller se fournir auprès des grandes maisons de la race. Ils fréquentent aussi beaucoup la station raciale de Lanaud et s’adaptent à « des modes de commercialisation qui évoluent : ventes de groupements, syndicats d’éleveurs… », confie Jean-Luc Robin. Le Gaec achète souvent ses taureaux en copropriété. Il en possède aujourd’hui quatre qu’il partage avec la Ferme de Lusignat dans l’Ain. Les génisses sont inséminées avec des taureaux à vêlage facile. Très attachés aux qualités de race de leurs animaux, les associés accordent cependant une attention grandissante aux index. « Les clients sont de plus en plus demandeurs », confie Jean-Luc.