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Techniques forestières

Renouvellement du Douglas

Le Centre régional de la propriété forestière (CNPF) organisait le 10 septembre une demi-journée sur le thème du renouvellement des peuplements de douglas.
Par Chloé Monget
Renouvellement du Douglas
Une parcelle de Douglas où la plantation naturelle est privilégiée.
«Expliquer les tenants et les aboutissants du renouvellement des peuplements de douglas est indispensable à cause de l’arrivée à maturité des peuplements de douglas en Morvan, du changement climatique qui intervient très rapidement et des impacts sociaux et environnementaux associés à ces renouvellements» détaille Bruno Borde, ingénieur forestier en Saône-et-Loire et référent Douglas pour la Bourgogne auprès du CNPF. C’est dans ce cadre qu’un après-midi de présentation des diverses techniques était organisé avec Bruno Borde et Pauline Chauché de Gesnais, technicienne forestière auprès du CNPF - antenne Morvan.

Quatre chemins
«Quatre cas de figure principaux peuvent être envisagés. Le premier est la régénération naturelle, le second la plantation, le troisième le cycle long avec régénération naturelle lente et enfin le quatrième, l’irrégularisation avec la conservation de différentes tailles de sujets (petits, moyens et grands)» précise Bruno Borde. Pauline Chauché de Gesnais souligne également que : «En parlant de ces diverses possibilités, nous parlons à chaque fois des éléments à prendre en compte, comme la réalisation d’un travail du sol par exemple pour faciliter la régénération naturelle ou encore la gestion des rémanents et du recru - utile notamment pour limiter l’érosion d’une parcelle et faciliter la reprise en favorisant des conditions plus douces. Dans sa manière de travailler, il faut aussi prendre en compte l’impact paysager car l’acceptation peut être difficile et avoir des conséquences sur les relations avec le public».

Pour l’avenir
Pauline Chauché de Gesnais rappelle aussi que «nous avons également pour objectif de présenter l’intérêt écologique de telle ou telle technique. D’ailleurs, afin de s’adapter au changement climatique, et notamment à la sécheresse, nous proposons de diversifier les peuplements à la plantation par des mélanges en ligne, en bouquets ou encore en séquence en alliant douglas, érable, châtaignier ou encore chêne rouge. Mais, il faut, lorsque l’on opte pour cela, que les essences choisies soient adaptées à la station en question, à la topographie ou encore à la sociabilité des essences avec les voisins. Néanmoins, ces mélanges sont à ce jour encore un peu complexes car les itinéraires techniques sont récents et encore peu développés».

Mémo
«Dans tous les cas, il faut avoir en tête que chaque technique a ses avantages et ses inconvénients pour les travailleurs, comme le dépressage qui demande un œil averti pour choisir tel ou tel arbre à garder. Mais, certaines solutions existent pour faciliter la tâche de tout le monde, à l’image du cloisonnement facilitant la progression des travailleurs manuels dans les parcelles tout en limitant l’impact sur le sol et la régénération des engins forestiers». Bruno Borde poursuit et conclut : «nous essayons de nous adapter aux nouvelles problématiques qui s’imposent à nous en trouvant des solutions, mais les tests sont longs puisque nous travaillons au rythme de la forêt sur 50, 60, 80 ans. Pour évoluer, il faut accepter des travaux différents et des itinéraires techniques plus souples. En somme, il faut tester, observer et comprendre».