Moissons
Pas vraiment mieux pour les bios

Christopher Levé
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Toujours en cours, la moisson des céréales en agriculture biologique n'est pas fameuse. Selon le président de la coopérative Cocebi, Guillaume Conseil, les rendements sont de 20 à 30 % en dessous des autres années en ce qui concerne les céréales. Cependant, la récolte des cultures d'automne s'annonce meilleure.

Moissons
Les rendements en céréales en agriculture biologique connaissent une baisse de 20 à 30 % en moyenne.

Comme en conventionnel, les rendements pour les céréales en agriculture biologique sont en deçà des autres années. Et là aussi, la récolte a pris du retard, encore une fois à cause de la météo avec trop d'eau et pas assez d'ensoleillement. Si la moisson n'est pas encore terminée, elle donne toutefois déjà de première indication. « Sur les céréales, on est à peu près à -20, -30 % de rendement, avec beaucoup de petits grains, ce qui est assez surprenant car on est loin d'être sur une année sèche. Au niveau des PS, on note qu'ils sont faibles. Les protéines en blé sont plutôt bonnes », rapporte Guillaume Conseil, président de la coopérative Cocebi. Il poursuit. « La récolte est tardive. Il reste encore une dizaine de jours de récolte (nous confiait-il lors de notre échange le lundi 19 août). Pour l'heure, on est à 7 000 tonnes de collecte de moins à date par rapport à l'année dernière, soit une demi-récolte, pour toute la collecte de notre coopérative. Et cette année, pour le moment, on n'a pas eu de pic d'activité en termes de collecte ».
En outre, en ce qui concerne les céréales, Guillaume Conseil juge cette moisson « mauvaise ». « Comme en conventionnel, il n'y a que le colza qui tire son épingle du jeu. On en a bien plus que d'habitude, soit 665 tonnes, ce qui en fait aujourd'hui la troisième collecte derrière le blé et l'avoine. Historiquement, le colza n'est pas une culture que l'on collecte beaucoup à la Cocebi. Alors, comme elle n'est pas développée chez l'ensemble des adhérents, elle ne peut pas être représentative de l'agriculture biologique ».

Une année « atypique »

Le président de la Cocebi assure toutefois que la moisson en agriculture biologique « ne peut pas être considérée comme catastrophique. Aujourd'hui, la majorité des cultures n'est pas encore récoltée et ne le sera qu'à l'automne avec le sarrasin, le soja, le tournesol, les lentilles, le lin doré ou encore lin brun, entre autres. Et en bio, on a la particularité, par rapport au conventionnel, d'avoir une récolte d'automne qui s'annonce plus conséquente que d'habitude et devrait être plus positive. On a des assolements qui ont été modifiés suite à la demande sur le marché bio, à l'augmentation des surfaces et à la saturation de certains marchés en particulier en céréales secondaires comme l'épeautre et le petit épeautre, voire le blé ».
Pour Guillaume Conseil, cette campagne 2024 est donc « atypique ». « Elle l'est en ce qui concerne les retards à la moisson mais aussi en termes d'assolement où on a demandé à nos adhérents de réallouer les surfaces de grosses productions à d'autres cultures ». Décidément, 2024 ne ressemble vraiment à aucune autre année.